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Faut-il distinguer de bons et mauvais désirs?

Publié le 15/08/2005

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l        Mais suis-je le seul à devoir être pris en considération ? Ne puis-je pas désirer quelque chose que je suis en mesure d'obtenir et avoir malgré tout un mauvais désir ?     N'y a-t-il pas de mauvais désirs qui touchent des choses qui dépendent de moi ?   Platon, Gorgias. « Mais, tant que tu ne m'auras pas réfuté, ni les orateurs qui font ce qui leur plaît dans les États, ni les tyrans ne posséderont de ce fait aucun bien ; et cependant le pouvoir, d'après ce que tu dis, est un bien, tandis que faire ce qui vous plaît, quand on est dénué de bon sens, tu avoues toi-même que c'est un mal, n'est-ce pas ? « l        Pour Platon, les hommes veulent toujours le bien. l        Le problème est qu'ils se trompent parfois de bien : ils peuvent prendre un bien apparent, c'est-à-dire quelque chose qu'ils prennent pour un bien (le pouvoir, par exemple), pour le bien véritable. Ils désirent alors ce bien, mais ils ne le veulent pas, puisque les hommes veulent toujours le bien. S'ils savaient que ce n'est pas un bien, ils ne le désireraient pas. l        Or, pour être heureux, il faut faire ce qu'on veut (étant admis qu'on ne veut que le bien).

 

l  On peut tout d'abord s'interroger sur la signification de « faut-il ? «. La question peut se comprendre de deux manières :

1.      On se demande s'il existe effectivement de bons et de mauvais désirs, sans que cela engage nécessairement un comportement.

2.      On se demande s'il faut, dans notre conduite, faire une distinction entre de bons et de mauvais désirs (soit pour blâmer nos mauvais désirs, soit, plutôt, pour éviter d'avoir de mauvais désirs, ou, à tout le moins, d'y céder).

l  Il faut cerner ce qu'est un désir : le distinguer de la volonté, d'un simple souhait vain, etc.

l  Ces précisions préliminaires étant faites, on cherche ce qui fait problème dans le sujet.

l  Un désir n'est-il pas quelque chose de naturel, qu'il ne dépend pas de moi d'avoir ou de ne pas avoir ? Dans ce cas, comment peut-on dire qu'il y a de mauvais désirs ? Cela ne reviendrait-il pas au même que de dire qu'il y a de mauvais instincts, ce qui peut paraître paradoxal.

l  Peut-on se contenter de distinguer entre de bons et de mauvais désirs sans que cela entraîne un comportement adéquat ?

l  La question qui se pose est donc la suivante : s'il n'y a pas de distinction entre bons et mauvais désirs, on ne pourra pas me reprocher de chercher à obtenir ce que je désire, mais si, d'un autre côté, on distingue entre de bons et de mauvais désirs, à quoi cela sert-il s'il ne dépend pas de moi de désirer autrement que je ne le fais ?

 

« l Puis-je cependant tout désirer ? Il faut distinguer les désirs pour se préserver des mauvais désirs. 2. Les Passions de l'Ame, Seconde partie, article CXLVI « (...) parce que la plupart de nos désirs s'étendent à des choses qui ne dépendent pas toutes denous ni toutes d'autrui, nous devons exactement distinguer entre elles ce qui ne dépend que denous, afin de n'étendre notre désir qu'à cela seul.

» l Le mauvais désir n'est pas désir d'une mauvaise chose, mais est un désir qui peut me faire du mal parce qu'il ne dépend pas de moi de le réaliser. l Tout désir est l'expression d'un manque, et donc d'une souffrance.

Si je désire quelque chose qu'il ne dépend pas de moi d'obtenir, il se peut très bien que je ne l'obtienne jamais.Je ressentirai alors un manque, ce qui me rendra triste.

C'est en ce sens que j'aurai eu unmauvais désir. l Comment se prémunir de cela ? En distinguant les bons désirs : ceux qui portent sur deschoses qui sont à ma portée, qu'il dépend de moi d'obtenir des mauvais désirs, ceux qu'il nedépend pas de moi de satisfaire. l Mais suis-je le seul à devoir être pris en considération ? Ne puis-je pas désirer quelque chose que je suis en mesure d'obtenir et avoir malgré tout un mauvais désir ? N'y a-t-il pas de mauvais désirs qui touchent des choses qui dépendent de moi ? 3. Platon, Gorgias. « Mais, tant que tu ne m'auras pas réfuté, ni les orateurs qui font ce qui leur plaît dans les États, niles tyrans ne posséderont de ce fait aucun bien ; et cependant le pouvoir, d'après ce que tu dis, estun bien, tandis que faire ce qui vous plaît, quand on est dénué de bon sens, tu avoues toi-même quec'est un mal, n'est-ce pas ? » l Pour Platon, les hommes veulent toujours le bien. l Le problème est qu'ils se trompent parfois de bien : ils peuvent prendre un bien apparent, c'est-à-dire quelque chose qu'ils prennent pour un bien (le pouvoir, par exemple), pour le bienvéritable.

Ils désirent alors ce bien, mais ils ne le veulent pas, puisque les hommes veulenttoujours le bien.

S'ils savaient que ce n'est pas un bien, ils ne le désireraient pas. l Or, pour être heureux, il faut faire ce qu'on veut (étant admis qu'on ne veut que le bien). l Pour être à la fois juste et heureux, je dois donc désirer le véritable bien.

Il m'est donc, pour cela, nécessaire de distinguer entre de bons et de mauvais désirs.

Mais comment faire cettedistinction ? l Pour désirer le bien, je dois laisser ma raison, mon intellect gouverner aux autres facultés de mon âme, et en particulier à mes désirs.

J'ai de mauvais désirs quand je laisse mes désirsl'emporter sur ma raison. Epictète, Manuel "Il n'y a qu'une route vers le bonheur, que cela soit présent à ton esprit dès l'aurore, jour et nuit : c'est de renoncer aux choses qui ne dépendent pas de notre volonté." Épictète,Entretien IV. La liberté, c'est le pouvoir que nous donne notre esprit de maîtriser notre jugement sur les choses.C'est dans l'empire sur soi-même que réside le bonheur.

L'homme doit essayer d'adopter à l'égarddes choses qui peuvent le toucher la même attitude qu'à l'égard de celles qui ne le touchent pas.En effet, pour les Stoïciens, il y a deux sortes d'événements, ceux qui dépendent de nous et ceuxqui ne dépendent pas de nous.

Si la sagesse repose sur l'acceptation des choses telles qu'ellessont, être sage consistera à limiter l'usage de sa volonté.La source de tout bien et de tout mal que nous pouvons éprouver réside strictement dans notrepropre volonté.

Nul autre que soi n'est maître de ce qui nous importe réellement, et nous n'avonspas à nous soucier des choses sur lesquelles nous n'avons aucune prise et où d'autres sont lesmaîtres.

Les obstacles ou les contraintes que nous rencontrons sont hors de nous, tandis qu'en. »

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