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Faut-il être savant pour être sage ?

Publié le 03/10/2005

Extrait du document

 

Analyse du sujet :

 

  • Le sujet prend la forme d’une question à laquelle il s’agit de répondre par « oui « ou « non « (question fermée).
  • Il fait intervenir les notions de sagesse et de savoir à travers les deux figures du sage et du savant. « Faut-il « nous questionne sur une nécessité logique : le sage peut-il se passer de d’être aussi savant ou bien a-t-il nécessairement besoin de l’être pour accéder à la sagesse ?
  • Le sage apparaît comme l’homme serein, dégagé des problèmes humains habituels par une attitude qui l’en protège. Sa sagesse transparaît dans un mode de d’être, elle est à première vue plus une attitude qu’un contenu. Le sage de définit donc comme tel par son action. A l’inverse, le savant, celui qui sait, sait quelque chose : son savoir est un contenu plus qu’une attitude. La question du type de savoir (contenu) que le sage doit posséder pour agir sagement se pose alors.
  • Il est dans cette perspective possible de distinguer plusieurs types de savoirs : le savoir théorique, qui est celui du savant. Le savoir pratique qui est celui par exemple d’un artisan, d’un musicien, d’un sportif, etc. : ce second genre de savoir peut être appelé savoir-faire. Dans les deux cas, ces savoirs ont bien un contenu, mais le contenu du savoir théorique peut, à la différence de l’autre, être formalisé, par exemple, mathématisé comme dans les sciences modernes. A l’inverse, même si le savoir-faire comprend une part de théorie, elle ne suffit pas à sa possession : celui qui, par exemple, n’a jamais pratiqué la pêche, ne peut prétendre posséder le savoir-faire d’un pêcheur s’il s’est contenté d’apprendre la théorie de la pêche : l’expérience, au sens d’une confrontation pratique et au sens d’une accumulation, apparaît nécessaire à l’élaboration de tout savoir-faire.

 

« sentence correspond donc tout à fait à son attitude dans les dialogues.

Ce savoir n'est-il pas justement ce qui nouspermet d'affirmer que Socrate est le plus sage des hommes ? Il convient de creuser ce que pourrait être son objet : Référence : Platon, Ménon : « SOCRATE.-- Examine maintenant ce qu'à partir de cet embarras, il va encore découvrir en cherchant avec moi,sans que je fasse autre chose que l'interroger, et non lui enseigner.

Mais prends garde pour le cas où tu metrouverais en quelque manière lui enseignant et lui expliquant, et non pas l'interrogeant sur ses opinions.Dis-moi donc, toi : ceci n'est-il pas pour nous l'espace de quatre pieds ? Comprends-tu ?L'ESCLAVE.-- Certes. SOCRATE.-- Mais nous pourrions lui accoler un autre qui lui soit égal ?L'ESCLAVE.-- Oui. SOCRATE.-- Et ce troisième ici, égal à chacun d'eux ?L'ESCLAVE.-- Oui.SOCRATE.-- Et ne pourrions-nous donc pas combler ce vide dans le coin ?L'ESCLAVE.-- Tout à fait.SOCRATE.-- N'est-il donc pas vrai qu'il en résulte quatre espaces égaux là ?L'ESCLAVE.-- Si.SOCRATE.-- Quoi encore ? Ce tout, combien de fois plus grand que celui-ci devient-il ?L'ESCLAVE.-- Quatre fois plus grand.SOCRATE.-- Or il devait devenir double pour nous ; ne t'en souviens-tu pas ?L'ESCLAVE.-- Tout à fait.SOCRATE.-- Eh bien, cette ligne d'angle à angle ne coupe-t-elle pas en deux chacun de ces espaces ?L'ESCLAVE.-- Si.SOCRATE.-- Eh bien, cela ne fait-il pas quatre lignes égales, entourant l'espace que voici ?L'ESCLAVE.-- Ça les fait.SOCRATE.-- Examine maintenant : de quelle grandeur est cet espace ?L'ESCLAVE.-- Je ne vois pas.SOCRATE.-- Est-ce que, de ces quatre-là, chacune de ces lignes n'a pas séparé la moitié intérieure de chacun ? Ouquoi ?L'ESCLAVE.-- Si.SOCRATE.-- Combien donc y en a-t-il de la même taille dans celui-ci ?L'ESCLAVE.-- Quatre.SOCRATE.-- Mais combien dans celui-là ?L'ESCLAVE.-- Deux.SOCRATE.-- Mais que sont les quatre par rapport aux deux ?L'ESCLAVE.-- Le double.SOCRATE.-- Alors, pour celui-ci, combien de pieds cela fait-il ?L'ESCLAVE.-- Huit.SOCRATE.-- Sur quelle ligne ?L'ESCLAVE.-- Sur celle-ci.SOCRATE.-- Sur celle qui est tracée d'angle à angle dans celui de quatre pieds ?L'ESCLAVE.-- Oui.SOCRATE.-- Or les spécialistes l'appellent justement "diagonale" ; de sorte que, si "diagonale" est son nom, ce seraitsur la diagonale, à ce que tu dis, serviteur de Ménon, que se formerait l'espace double.L'ESCLAVE.-- Très certainement, Socrate.» Socrate précise au début de l'extrait qu'il n'enseigne rien à l'esclave mais va seulement l'interroger afin qu'il élaboreson savoir (ici, l'existence des irrationnels en mathématiques).

Socrate ne transmet pas un contenu deconnaissance, pourtant, il sait comment interroger l'esclave pour que celui-ci découvre ce qu'il sait déjà : laconnaissance de Socrate s'appuie sur sa théorie de la réminiscence.

Autrement dit, la manière dont il interrogel'esclave en feignant de ne rien savoir suppose qu'il sache tout de même que l'esclave pouvait retrouver un savoirqu'il possédait toujours déjà.

C'est donc toute la théorie des idées de Platon qui est présupposée !Nous en tirons la conséquence suivante concernant notre sujet : la sagesse est une attitude pratique, comme nousl'avons dit, mais qui suppose une connaissance.

Il faut donc être savant pour être sage : cette connaissance, nousdirons, conformément à la définition que Descartes donne de la sagesse, qu'elle n'est pas seulement la connaissancedu fait que l'on ne sache rien comme le prétendait Socrate, mais au contraire une connaissance de tout ce qu'il estpossible à l'homme de connaître.

Référence : Descartes « Par la sagesse, on n'entend pas seulement la prudence dans les affaires, mais une parfaite connaissance detoutes les choses que l'homme peut savoir, tant pour la conduite de sa vie que pour la conservation de sa santé etl'invention de tous les arts.

». »

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