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Faut il être tolérant ?

Publié le 08/12/2013

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Faut-il être tolérant ? Chaque année le 16 novembre, la communauté internationale célèbre la journée de la tolérance. Le principe même de tolérance représente aujourd'hui une valeur commune évidente au bon fonctionnement de nos sociétés actuelles. Être tolérant c'est avant tout avoir la capacité d'accepter ce que l'on désapprouve, ce que l'on n'accepterait pas spontanément. Mais derrière cette évidence, l'obligation d'un individu à faire preuve de tolérance en toute circonstance ne présente-elle pas un obstacle à la recherche de ses propres valeurs ? Peut-on alors affirmer avec certitude, qu'il faut faire preuve de tolérance ? La tolérance à tous les égards n'est-ce pas au fond se rendre complice de l'intolérable ? Mais alors où situer les limites de la Tolérance ? Ainsi nous aborderons tout d'abord en quoi la tolérance est vertueuse dans nos sociétés contemporaines mais aussi en quoi la tolérance peut être un obstacle à la recherche de ses propres convictions. Force est de constater que la tolérance est aujourd'hui un ingrédient indispensable au vivre ensemble des sociétés contemporaines. En effet, la diversité du monde est telle que la tolérance apparaît comme fondamentalement indispensable. C'est un fait, aujourd'hui il existe une pluralité des opinions, des moeurs, des convictions, il n'existe plus de religions ou d'idéologies dominantes, de principes transcendants absolus dans nos sociétés. En outre, on assiste à une évolution perpétuelle et diverses des points de vues au fil du temps. Ce constat trouve une origine philosophique chez Héraclite, selon lui les vérités d'hier ne sont pas celles d'aujourd'hui, car « tout ce qui est est en devenir ». De même, Protagoras remet en cause la notion de bien et de mal absolu car selon lui « l'homme est la mesure de toutes choses », ainsi la réalité, la vérité c'est ce que les hommes en font. De ce fait, dans un monde où personne ne peut prétendre détenir la vérité ni en déterminer les critères absolus, l'ouverture d'esprit apparaît comme indispensable. Sans la tolérance aucune vérité ne verrait le jour, aucun progrès de la connaissance ne serait envisageable. « Tolerare » en latin signifie supporter, ainsi on ne peut empêcher l'existence d'autres points de vus que le sien mais on accepte qu'ils existent. Ainsi, savoir par exemple qu'il existe des religions qui assujettissent les femmes en leurs interdisant notamment de conduire en Arabie Saoudite, me demande pour moi de faire preuve de tolérance, je ne suis pas d'accord mais j'accepte qu'il existe d'autre point de vue que le mien. Accepter qu'il n'existe pas de valeurs absolues communes à tous induit donc un devoir de tolérance, elle va de pair avec cette diversité d'opinions. En somme, la tolérance est partie intégrante et nécessaire à la vie en société, et plus particulièrement sensible dans le domaine politique et religieux. En effet, la tolérance représente un principe clé du fonctionnement des états de droit moderne. Elle est le fruit de luttes et de révoltes au fil des époques face aux injus...

« D’où son actualité politique, la tolérance n’est pas définitivement acquise, elle évolue au fil des époques et continue encore aujourd’hui d’infuser dans nos sociétés s’illustrant par exemple par des conquêtes de lois comme le droit de vote à l’avortement des femmes.

Mais surtout, des leçons tirées des épisodes historiques tragiques relativement récents comme l’existence des régimes totalitaires.

En effet, la notion de tolérance semble dépendre de la façon dont le pouvoir conçoit sa relation à la vérité et des moyens qu'il est disposé à investir pour faire valoir cette conception.

Ainsi, en URSS les bolcheviques étaient animés d’intentions qui auraient pu être pures et louables mais finalement leurs conceptions étroites du bien et le mal les ont conduit à des atrocités.

En outre, la tolérance aurait surement été une solution à la famine en Ukraine ou aux millions de morts dans les goulags.

En parallèle, la tolérance a une actualité religieuse dans nos sociétés modernes.

Aujourd’hui on assiste encore au fanatisme religieux, en Tunisie par exemple les islamistes fanatiques organisent des attentats afin de tuer les députés favorables à la démocratie.

Ainsi, ces évènements doivent induire chez les individus une prise de conscience sur la nécessité d’être tolérant.

En outre, pour garantir aux individus de vivre librement et empêcher la guerre civile, le terrorisme, les atrocités, la tolérance apparaît comme indispensable.

Plus largement la Tolérance c’est aussi le garantit d’une diversité, d’un rebus de l’uniformité.

En effet, tout d’abord en matière de mœurs la lutte pour la tolérance a permis au fil des époques de faire évoluer les mentalités.

Sans la tolérance aujourd’hui, les homosexuels seraient illégaux, les internats non mixtes, les femmes secrétaires et ne pourraient pas prendre de contraception.

Ainsi, mai 68 marque un tournant important dans l’évolution des mœurs, les étudiants se révoltent contre l’uniformité développent de nouvelles façons de penser.

Notamment les Hippies qui prônent la paix et l’amour, la tolérance s’impose comme une valeur indispensable au vivre ensemble, garantissant une diversité contre l’uniformisation, soit de l’ennui.

En effet, c’est en faisant l’effort d’accepter des gens différents de soi qu’on aboutit au développement de la créativité, de l’enrichissement culturel.

Par exemple, les peintres impressionnistes : en rupture avec les conceptions artistiques classiques, ils sont rejetés pour leurs façons différentes de peindre.

Malgré cela, ils créent le salon des refusés et trouvent peu à peu un public et une renommée mondiale, ainsi leur art est aujourd’hui un symbole du renouveau artistique du 19eme siècle.

En définitive nos démocraties sont héritières de ces principes de tolérance et de liberté.

La tolérance est donc une condition indispensable au vivre ensemble de nos sociétés moderne à la fois dans le domaine politique, culturel et religieux.

La tolérance est donc la garantie d’une diversité, le contraire de l’uniformité soit de l’ennuie.

Mais pour autant, l e devoir de Tolérance dont doivent inévitablement faire preuve les individus n’apparaîtrait-il pas quelque part, comme synonyme d’une forme de passivité, une sorte de choix de facilité? P eut-on affirmer avec certitude qu’il faudrait tout tolérer ? Tout tolérer n’est-ce pas au fond se rendre complice de l’intolérable ? Mais alors où situer les limites de la Tolérance ? Doit-on tolérer l’intolérable ? Le devoir de tolérance semblent inévitablement présentées des paradoxes.

En effet, il apparaît dans un sens qu’être tolérant pourrait être synonyme d’obstacle à la recherche de son identité propre.

Tout d’abord par rapport à l’attitude de passivité qu’elle pourrait impliquer.

En outre, tolérance signifie la capacité à accepter et à respecter des idées, des sentiments, des manières d'agir différents des siennes.

La tolérance suppose donc d’avoir des convictions et d’accepter que les autres ne les partage pas.

Mais en acceptant toujours passivement les attitudes et les comportements les plus variés, l’individu ne risque qu’il pas de ne plus savoir qu’elles sont ses propres convictions ? En ce sens la tolérance érigée en unique principe de vie fait courir le risque d’une solution de facilité, cela conduit à ne pas s’opposer, ne pas aller à l’encontre de ses propres valeurs.

Ainsi l ’exigence morale que sous-entend la tolérance, se traduit par se raccrocher à des constantes, des devoirs fondamentaux .

Mais alors « Tout tolérer » sous prétexte que c’est un devoir fondamental, en ce sens suivre la doxa car tolérer « c’est normal » n’est-ce pas se rendre complice de l’intolérable ? En effet à force de vouloir tout comprendre, même ce qui nous serait le plus étranger, on finirait par tout admettre et tout tolérer.

En d’autres termes, être tolérant à la manière des esprits sceptiques en suspendant tous jugements, et finir par tout admettre, ne serait-ce pas finir. »

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