Devoir de Philosophie

Faut-il exclure tout recours à la croyance ?

Publié le 27/02/2008

Extrait du document

Celle-ci apparaît donc comme limite, horizon indépassable, et renvoie à la finitude de l?homme. Notre entendement n?est pas tout puissant.             Cette limite peut cependant recevoir une valeur positive, elle s?oppose en effet à un positivisme de la connaissance selon lequel tout peut être rationalisé et connu, et que ce qui ne l?est pas n?a pas de valeur en soi. Or il est clair que si Kant montre que la raison en essayant de connaître Dieu s?illusionne, mais que l?homme doit s?en tenir à une croyance cela ne sonne pas comme un échec pour lui, cette dignité de la croyance est résumée dans la première partie de la formule célèbre « le ciel étoilé au dessus de moi et la loi morale en moi ».   III-La croyance comme fond indispensable à la pensée.               Or, la pensée n?est pas en fait héroïque, et lorsque le philosophe croit s?être débarrassé de tout présupposés il en retient généralement encore. Cela non pour des raisons d?imprécison et de précipitation mais parce qu?il est impossible de se départir de tout présupposé, de commencer à penser, à bâtir un système ex nihilo.             Au début du chapitre « L?image de la pensée » dans Différence et répétition, Deleuze montre cette difficulté à laquelle ne cesse de se heurter la philosophie lorsqu?elle s?obstine à vouloir commencer la réflexion en écartant tout préjugés. Par exemple Descartes opère la suspension de la croyance en toute vérité qui ne lui paraît pas totalement fondée (les idées mathématiques peuvent être fausses par la volonté d?un dieu trompeur?) et en arrive à la certitude première et fondamentale : le cogito. Or, Deleuze relève qu?il présuppose encore ce que c?est que penser et ce que c?est qu?être, il se les donne dans son raisonnement sans les soumettre eux aussi à un examen philosophique.

« échapper au scepticisme justement en mettant à nu le sophisme, qui fait glisser d'une idée de la raison à son existence comme chose en soiobjective.

La raison est à elle-même son propre remède : c'est la démarche critique.Il en va de même, enfin, concernant la théologie rationnelle qui entretient l'illusion de preuves de l'existence de Dieu , preuves que Kant démonte une à une, montrant leur valeur purement spéculative.Avant Kant , Hume avait déjà soumis ces trois idées, le moi, le monde, Dieu , à une critique définitive en en montrant la connaissance illusoire. Mais Hume, en sceptique, concluait à l'inutilité, voire au caractère néfaste de ces idées pour la science, Kant , au contraire, malgré leur charge d'illusion, leur accorde un rôle positif suprême comme pôle d'unification systématique de la connaissance humaine.Les idées de la raison n'ont pas de valeur transcendante (objective), mais uniquement une valeur régulatrice et organisatrice dans l'interprétationde l'expérience.

Sans elles, pas de système, mais une simple juxtaposition de savoirs locaux (ce qui reproché à l'empirisme).Il reste que l'illusion interne à la raison et l'usage illégitime des facultés qu'elle provoque naissent d'un désir irrépressible, celui de faire connaîtreles choses en soi au-delà des limites de l'expérience (usage transcendantal), ou pire, comme on vient de le voir, de constituer de simplesconditions de la connaissance en objets de cette connaissance (usage transcendant ou constitutif).D'où vient ce besoin qu'a la raison de franchir les limites de l'expérience et d'engendrer ainsi, non des erreurs contingentes et accidentelles, maisdes illusions structurelles, des faux problèmes inéluctables ? Pourquoi l'illusion transcendantale ne disparaît-elle pas, lors même qu'elle estdévoilée ?C'est que l'intérêt spéculatif trahit un intérêt encore plus haut de la raison, un intérêt qui la porte vers les choses en soi : l'intérêt pratique ou moral.L'intérêt pratique concerne trois objets : la liberté de la volonté, l'immortalité de l'âme et l'existence de Dieu .

Et c'est le besoin pratique de connaître les fins de l'action humaine qui pousse la raison à l'usage transcendant des facultés.

L'existence divine ne saurait donc être démontrée et la religion doit rester, pour des raisons métaphysiquesmais aussi épistémologiques, de l'ordre de la croyance.

Celle-ci apparaît donc comme limite, horizon indépassable, etrenvoie à la finitude de l'homme.

Notre entendement n'est pas tout puissant.

Cette limite peut cependant recevoir une valeur positive, elle s'oppose en effet à un positivisme de laconnaissance selon lequel tout peut être rationalisé et connu, et que ce qui ne l'est pas n'a pas de valeur en soi.

Oril est clair que si Kant montre que la raison en essayant de connaître Dieu s'illusionne, mais que l'homme doit s'entenir à une croyance cela ne sonne pas comme un échec pour lui, cette dignité de la croyance est résumée dans lapremière partie de la formule célèbre « le ciel étoilé au dessus de moi et la loi morale en moi ».

III- La croyance comme fond indispensable à la pensée. Or, la pensée n'est pas en fait héroïque, et lorsque le philosophe croit s'être débarrassé de toutprésupposés il en retient généralement encore.

Cela non pour des raisons d'imprécision et de précipitation maisparce qu'il est impossible de se départir de tout présupposé, de commencer à penser, à bâtir un système ex nihilo . Au début du chapitre « L'image de la pensée » dans Différence et répétition , Deleuze montre cette difficulté à laquelle ne cesse de se heurter la philosophie lorsqu'elle s'obstine à vouloir commencer la réflexion enécartant tout préjugés.

Par exemple Descartes opère la suspension de la croyance en toute vérité qui ne lui paraîtpas totalement fondée (les idées mathématiques peuvent être fausses par la volonté d'un dieu trompeur…) et enarrive à la certitude première et fondamentale : le cogito.

Or, Deleuze relève qu'il présuppose encore ce que c'estque penser et ce que c'est qu'être, il se les donne dans son raisonnement sans les soumettre eux aussi à un examenphilosophique.

L'on pourrait lister ce qui échappe ainsi à chaque philosophe, dans sa réflexion sur le temps Bergson à sanscesse recours à l'espace comme comparateur négatif, ce contre quoi le temps véritable, la durée, doit êtrecomprise.

Or il se dispense de penser l'espace pour lui-même et se contente d'en reprendre l'idée commune, admisedepuis Descartes, d'un espace partes extra partes , décomposable, géométrique.

Sous couvert d'humanisme et de retour à une pensée véritable Heidegger condamne sans distinction toute la science et la technique qu'il met àl'écart plutôt qu'il ne la pense.

Bref, les philosophes souvent, prétendent se passer de toute croyance mais enconservent en réalité un minimum qui leur sert de point d'articulation, de sol, pour édifier leur pensée.

Conclusion : Si le projet de la philosophie peut-être compris comme recherche du vrai et mise à l'écart de ce qui n'estpas fondé et légitimé par la pensée, on peut admettre que l'exécution du projet demeure en deçà des attentes etdes visées.

En cela que dès le départ les philosophes sont contraints de faire leurs certaines croyances, qui serventainsi d'assises à la pensée.

Mais ce recours n'est pas généralement reconnu, il pourrait être ainsi qualifié deprovisoire, non, la plupart du temps il échappe au philosophe lui-même.

Il arrive aussi, comme nous l'avons souligné,que la croyance apparaisse comme une limite imposée et alors l'impératif d'exclure tout recours à la croyance se voitcontredit en ce que la croyance se donne comme seule envisageable.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles