Faut-il mépriser l'apparence?
Publié le 18/02/2005
Extrait du document
On ne peut donc plus
simplement distinguer l'être de son apparaître, mais il faut comprendre que
l'apparaître est le lieu même où se manifeste l'être. Il n'y a plus de
distinction à opérer entre ce que l'on voit des choses et ce qu'elles sont en
soi, puisque pour soupçonner ce qu'elles sont en soi, il faut bien que cela nous
apparaisse. Sans cela, l'être reste à jamais inconnaissable.
III - L'expérience esthétique : il n'y a qu'apparence
Dans ce processus de réhabilitation de
l'apparence, celle-ci n'apparaît donc plus comme un voile masquant l'être.
Cependant, ne peut-on songer à un type d'apparence qui ne soit la révélation
d'aucun être, d'aucune essence ? L'expérience esthétique semble faire appel à
une telle idée, au sens où l'oeuvre d'art ne renvoie à rien d'autre qu'à
elle-même.
Si j'utilise le mot
« chaise » pour désigner la chaise que je vois, le tableau qui représente une
chaise n'indique, lui, aucun objet présent dans le monde ou aucune Idée. Le
tableau est présent dans sa matérialité : il s'agit aussi bien de la chaise que
je contemple, que des couleurs utilisées, la texture des matériaux (collages,
petites masses de peintures, à-plats, etc.) ou le support lui-même (bois, toile,
pierre, etc.).
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