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Faut-il obéir à une loi injuste?

Publié le 02/04/2005

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c)      Cette autonomie de la raison pratique s'incarne dans la prévalence de la morale sur les autres domaines. De la sorte, on doit désobéir à une loi injuste car seul compte l'impératif catégorique qui répond à cette maxime : « Agis uniquement d'après la maxime qui fait que tu peux vouloir en même temps qu'elle devienne une loi universelle. » (cf. Fondements de la métaphysique des moeurs, deuxième section.) Transition : On est toutefois amené à s'interroger sur le réalisme d'une telle conception de la justice : ne convient-il pas parfois de réfréner son sentiment d'injustice pour promouvoir une justice plus forte ?   Notre obéissance ou notre désobéissance ne doit pas répondre seulement à notre sentiment immédiat, mais à la prise en compte des conséquences de nos actions à grande échelle. a)      L'impératif catégorique kantien stipule entre autre qu'on ne doit jamais mentir. Imaginons alors que vivions sous un régime nazi et qu'un ami juif vienne se réfugier chez nous : d'après Kant, si un nazi vient nous demander où notre ami se trouve, nous sommes alors dans l'obligation de lui dire la vérité et de conduire notre ami à une mort certaine. On constate alors la faiblesse de la morale kantienne qui, sous couvert de justice, cautionne l'injustice. b)      C'est pourquoi dans nos décisions relatives au juste et à l'injuste, ce n'est pas un impératif catégorique qui doit guider nos choix, mais une conscience morale élevée à un niveau plus général et considérant les conséquences de ses actions.

Considérer qu’il faille désobéir à une loi, c’est prétendre que l’on sait mieux que cette loi où est la justice. Cela implique donc que ce qui fait la justice, ce n’est pas toujours la loi. Dès lors, une question s’impose : que peut-on revendiquer qui soit « au-dessus de la loi « et plus proche de la justice ? Trouver une réponse à cette question, c’est par ailleurs soulever un autre problème, car si l’on commence à invoquer quelque chose pour justifier le fait qu’on enfreint la loi, ne coure-t-on pas le risque que chacun cherche toujours un argument à l’encontre des lois qui le dérange ? En acceptant la désobéissance à la loi, ne risque-t-on pas d’engendrer l’injustice sociale en vidant la loi de tout sens ? Le problème qu’il nous faudra résoudre semble donc être de savoir si il existe quelque chose qui prévaut sur la loi pour statuer sur la justice, et si oui, dans quelles conditions ?

« faire preuve d'une « grossière ignorance », puisqu'alors « on irait à l'infini, de telle sorte que, même ainsi, il n'y aurait pas démonstration ».

C'est dire qu' « il est absolument impossible de tout démontrer », et c ‘est dire aussi qu'on ne peut opposer, à ceux qui nient le principe de contradiction, une démonstration qui le fonderait, au sens fort duterme.Mais si une telle démonstration est exclue, on peut cependant « établir par réfutation l'impossibilité que la même chose soit et ne soit pas, pourvu que l'adversaire dise seulement quelque chose ».

Le point de départ, c'est donc le langage, en tant qu'il est porteur d'une signification déterminée pour celui qui parle et pour son interlocuteur.

Or,précisément, affirmer l'identique vérité de propositions contradictoires, c'est renoncer au langage.

Si dire « ceci est blanc », alors « blanc » ne signifie plus rien de déterminé.

Le négateur du principe de contradiction semble parler, mais e fait il « ne dit pas ce qu'il dit » et de ce fait ruine « tout échange de pensée entre les hommes, et, en vérité, avec soi-même ».

En niant ce principe, il nie corrélativement sa propre négation ; il rend identiques non pas seulement les opposés, mais toutes choses, et les sons qu'il émet, n'ayant plus de sens définis, ne sont que desbruits.

« Un tel homme, en tant que tel, est dès lors semblable à un végétal. " Si la négation du principe de contradiction ruine la possibilité de toute communication par le langage, elle détruitaussi corrélativement la stabilité des choses, des êtres singuliers.

Si le blanc est aussi non-blanc, l'homme non-homme, alors il n'existe plus aucune différence entre les êtres ; toutes choses sot confondues et « par suite rien n'existe réellement ».

Aucune chose n'est ce qu'elle est, puisque rien ne possède une nature définie, et « de toute façon, le mot être est à éliminer » ( Platon ). La réfutation des philosophes qui, comme Protagoras , nient le principe de contradiction a donc permis la mise en évidence du substrat requis par l'idée de vérité.

Celle-ci suppose qu'il existe des êtres possédant une naturedéfinie ; et c'est cette stabilité ontologique qui fonde en définitive le principe de contradiction dans la sphère de lapensée.

C'est donc l'être qui est mesure et condition du vrai, et non l'opinion singulière.

« Ce n'est pas parce que nous pensons d'une manière vraie que tu es blanc que tu es blanc, mais c'est parce que tu es blanc qu'en disantque tu l'es nous disons la vérité » (Aristote ). Puisque, s'il est vrai que tout est vrai, le contraire de cette affirmation ne saurait être faux, le relativisme trouve savérité dans le scepticisme.

Dire que tout est vrai, c'est dire tout aussi bien que tout est incertain et que rien nepeut être dit vrai.Il apparaît que le scepticisme comme le relativisme est une position intenable.

Dès qu'il se dit il se contredit. b) Contre cela, Platon affirme qu'on peut parvenir à la vérité et donc à l'idée du juste en procédant à un travail dialectique.

Par le biais d'un dialogue rationnel on peut dépasser son opinion personnelle et s'élever àla vérité en soi.

Ainsi, plutôt que d'en rester au domaine du monde sensible (les sensations changeante dumonde des apparences), on atteint le monde intelligible où l'on découvre la vérité.

Sans cela, on en reste àl'opinion et on peut juger injuste quelque chose qui se trouverait être juste en réalité.

Des lois édictées selonces principes sont donc nécessairement justes puisqu'elles correspondent à la vérité et donc à la nature del'homme et de la cité. c) Cette science dialectique n'étant cependant pas accessible à tous les hommes mais seulement aux philosophes, la cité, pour être juste, doit disposer d'une communauté de philosophes qui établissent les lois.En tant que telles, il n'est pas permis de désobéir aux lois, puisqu'elles sont lois par le fait qu'on doive leurobéir.

Une fois établie, ces lois doivent être respectées pour éviter que les hommes, tentés par le monde desapparences et jugeant de toutes les lois selon leur point de vue personnel ne reviennent en arrière et neretombent dans l'opinion.

De la sorte, il semble que Platon pense qu'il est nécessaire d'obéir à une loi même sion la juge injuste, car d'une part on peut se tromper dans son jugement si l'on n'est pas philosophe, etd'autre part, permettre que chacun discute des lois pourrait compromettre l'unité de la cité.

Ce pourrait êtrela raison pour laquelle son maître Socrate a accepté le jugement de la cité qui le condamnait à mort, alorsqu'il aurait pu s'échapper.

Transition : Mais Platon semble jeter un curieux regard sur la justice en en faisant l'objet d'une science comme un autre, or, peut-on vraiment affirmer que la justice soit quelque chose dont on puisse faire une science ? L'autonomie du domaine moral exige que nous suivions notre sentiment de la justice quelles quesoient les circonstances. 2. a) Le domaine de la justice ne peut pas être régulé comme une science, car la justice relève de la morale et la morale a pour fondement le libre-arbitre.

Ce qui caractérise le libre-arbitre c'est qu'il permet à celui qui lepossède (l'être humain) de faire quelque chose ou de ne pas le faire selon sa propre volonté.

C'est pourquoi,ainsi que Kant l'explique, il y a une autonomie de la raison pratique.

Les lois de la cité ne peuvent donc êtredécouvertes comme les lois de la nature, car le règne de la nature ne connaît pas l'influence de la liberté. b) Pour Kant, on ne découvre donc pas les lois morales, elles sont inscrites en nous de toute éternité et ellesse font toujours sentir en nous par le biais de ce qu'il nomme « l'impératif catégorique ».

On ne peut donc setromper sur ce qui est moral ou non, sur ce qui est juste ou injuste, même si on peut – par faiblesse et parliberté – ne pas faire ce qui est juste et commettre ce qui est injuste. c) Cette autonomie de la raison pratique s'incarne dans la prévalence de la morale sur les autres domaines. De la sorte, on doit désobéir à une loi injuste car seul compte l'impératif catégorique qui répond à cettemaxime : « Agis uniquement d'après la maxime qui fait que tu peux vouloir en même temps qu'elle devienne une loi universelle .

» (cf.

Fondements de la métaphysique des moeurs , deuxième section.). »

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