Devoir de Philosophie

Faut-il opposer engagement et liberté ?

Publié le 11/10/2011

Extrait du document

• L'opinion commune, qui constitue en quelque sorte le «prétexte« de la question posée, peut se formuler de la façon suivante : un individu «engagé « ne peut être libre, car il y a contradiction essentielle et indépassable entre le fait de « prendre parti « et la liberté.

• Quels présupposés sous-tendent cette opinion ? C'est une certaine figure, assez classique, de la liberté qui sous-tend une telle opinion : la liberté comme maintien de tous...

« les possibles; l'engagement restreint les possibles, puisqu'il constitue un choix.

Contradiction insoluble d'une telle formulation : tout passage à l'acte implique un passage du virtuel au réel, des possibles à la réalisation concrète.

La liberté que l'on· suggère comme réfé­ rence est donc la liberté de l'inaction, liberté « immobile », qui demeure une simple idée de liberté plutôt qu'une réalité effec­ tive.

Caractère tout à fait vain et fictif d'une telle représentation : il n'existe à la limite aucune liberté, puisque tout être agit, et agit, comme le dirait Spinoza.

par « la seule nécessité de sa nature».

Descartes lui-même, tenant du libre arbitre, assimile l'indiffé­ rence au « plus bas degré de la liberté ».

QUELQUES ÉLÉMENTS POUR LA CONSTRUCTION D'UNE PROBLÉMATIQUE PHILOSOPHIQUE D'ENSEMBLE.

• La liberté comme libre arbitre psychologique (les représenta­ tions mentales n'engagent pas la volonté).

Définition classique du libre arbitre (cf.

Descartes, Quatrième méditation : se reporter à notre rubrique «volonté») : les contenus de l'entendement ne sont pas contraignants pour la volonté, qui peut ne pas s'engager à leur égard.

• Problème : comment rendre compte de l'hésitation 7 Volonté insuffisamment déterminée.

N'est-ce pas l'indice d'une insuffi­ sance au niveau de l'entendement (connaissance partielle?) .

Dès que cette insuffisance est «comblée ».

il semble aberrant que ce qui est indiqué rationnellement et en toute lumière par une con­ naissance claire puisse être dédaigné par la volonté.

Le ((veto)) que celle-ci peut mettre est purement fictif (se tromper volontai­ rement pour se prouver sa liberté ...

).

• Spinoza, lui, nie la volonté comme faculté indépendante de l'entendement; il évite ainsi les difficultés que nous venons de signaler.

• Le statut de l'engagement se trouve alors renouvelé : l' enga­ gement ne serait que la marque d'une élucidation consciente, qui conduit au seul choix rationnel.

La phase préalable de tout enga­ gement consiste à connaître ce qui est le mieux, pour se détermi­ ner en connaissance de cause.

La contingence n'est qu'une fiction, un autre nom pour l'ignorance.

• L'engagement apparaît bien plutôt, en fin de compte, comme la manifestation de la liberté réelle.

Quant à la (( liberté» immo­ bile de l'indifférence, elle rejoint en fait la liberté illusoire des sceptiques qui resteront éternellement à l'extérieur des choix. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles