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Faut-il opposer nature et culture ?

Publié le 09/04/2005

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culture

C'est par un examen attentif de la portée effective de cette spécificité que l'on pourra se faire une idée plus nette des problèmes qui sont en jeu ici. - Quelques références pour diversifier la réflexion et illustrer ses enjeux. a) L'ambivalence de l'invocation de la nature. * Pour Calliclès, tel qu'il nous est présenté dans le Gorgias de Platon, c'est bien à la nature qu'il faut se référer pour savoir ce qui est bon et souhaitable. Celui qui détient la force n'a pas à s'embarrasser des conventions humaines : il doit s'affirmer, purement et simplement, quelles que soient les conséquences pour les autres. En montrant que la force ainsi exaltée est toujours relative, Socrate tend à montrer le caractère intenable d'une telle conception. La nature, ici invoquée, peut tout aussi bien servir à justifier la domination des « faibles « (coalisés) que celle des « forts « : la « loi de nature «, telle du moins que l'entend Calliclès, ne peut servir de modèle pour les sociétés humaines. * Rousseau, dans une perspective un peu différente, fait jouer la référence hypothétique à l'état de nature pour invalider l'existence de rapports de forces et d'exploitation dans une société historiquement déterminée. Une telle référence est de l'ordre du droit, et le fait présent, condamné par rapport à elle, apparaît alors comme le lieu d'une « violence « faite à la nature (cf. Discours sur l'origine de l'inégalité parmi les hommes).

« Tout est naturel dans l’homme, et tout est culturel « (Maurice Merleau-Ponty) Le mot important de cette citation est le « et « : ce qui signifie que notre être est à la fois culturel et naturel. Si cela est, quel sens y a-t-il à opposer culture et nature ? Est-ce seulement une distinction d’école, pratique pour l’ethnologue ? N’est-ce pas une dichotomie dangereuse ? L’homme ne devrait-il pas se servir de sa culture pour mesurer ses responsabilités face à la nature ?

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