Devoir de Philosophie

Faut-il préférer le loisir au travail ?

Publié le 21/12/2009

Extrait du document

travail

 « Je ne veux pas travailler «, chantait Edith Piaf. Ces paroles populaires semblent refléter l’esprit de tous, car le travail est généralement perçu comme une activité pénible et contraignante, qui s’oppose au loisir qui lui, relève du plaisir. Le temps de travail est un temps d’obligations, tandis que le temps de loisir est un temps dont on jouit comme on le souhaite. Faut-il alors préférer le loisir au travail ? N’y a-t-il pas dans le travail des avantages supérieurs à ceux que procure le loisir ?

  • 1ère partie : Le travail est une contrainte qui ne laisse pas de liberté.
  • 2ème partie : Mais le loisir ne peut nous satisfaire pleinement.
  • 3ème partie : Le travail est plus propre à l’humain que le loisir.

travail

« un pouvoir proprement humain, une puissance dont il se sert pour se développer.

Si Kant dans la Critique de la raison pure , explique que l'homme ne peut rester indifférent face au monde, et qu'il est naturellement porté à se poser des questions qui dépassent la limite des possibilités de connaissances humaine, il en va de même dans ledomaine pratique.

L'homme aspire toujours à repousser les limites de ses capacités à progresser, et cette nature lemène dans une dynamique de travail, travail de la raison qui cherche à connaître comme du corps qui cherche àtransformer.

Le travail est donc inhérent à la nature humaine.- Dans le Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes , Rousseau souligne ce dénuement originel de l'homme, et insiste sur la capacité essentielle de l'homme à se perfectionner.

Cette « perfectibilité » nese développe que dans l'œuvre des hommes, dans leur travail, leurs efforts à transformer le monde, à le construire,à exploiter la nature à leur profit.

L'action pratique de l'homme apparaît ainsi comme essentielle à l‘homme, quitravaille pour réaliser sa nature même d'être humain.Dans le Discours sur l'inégalité, Rousseau fait l'hypothèse d'un état de nature dans lequel l'homme aurait vécu avantl'institution de la société.

Cette hypothèse doit lui permettre de mieux comprendre l'état présent, celui de l'hommecivilisé et malheureux.L'homme naturel selon Rousseau est presque un animal : « un animal moins fort que les uns, moins agile que lesautres, mais à tout prendre organisé le plus avantageusement de tous ».

Il n'est pourtant pas totalement un animal: s'il l'était, on ne comprendrait pas qu'il ait pu devenir ce que nous voyons.

Quelle différence y a-t-il donc entre lesbêtes et nous ?Traditionnellement, les philosophes répondent que l'homme est intelligent, qu'il a une raison, bref qu'il a une natureplus « riche » que celle de l'animal.

Rousseau ne se contente pas de cette perspective qui sous-estime l'influencedes causes externes.

Il soutient même que « tout animal a des idées puisqu'il a des sens », et qu' « il combine sesidées jusqu'à un certain point ».Il est par ailleurs possible que l'homme n'ait « aucun instinct qui lui appartienne », ce qui lui permettrait des'approprier tous ceux des animaux.

Mais cette question est discutée.

Elle prépare, cependant, l'introduction de lanotion île perfectibilité, finalement caractéristique incontestable- île l'homme.

En mettant en avant ce concept deperfectibilité, Rousseau définit en effet la nature de l'homme connue une pure virtualité, qui ne suppose, chezl'homme purement naturel, aucune qualité déterminée, bien qu'elle les contienne toutes en puissance.

La viesolitaire, oisive et libre, de cet homme, laisse toutes les possibilités qu'il enferme en sommeil.

Dans ce texte,Rousseau indique que la faculté de se perfectionner ne développe toutes les autres facultés qu' « à l'aide descirconstances ».

Si celles-ci n'avaient pas changé, l'homme serait resté dans son état originaire.

La perfectibilité, enelle-même, ne produit rien.En outre, ce mot ne doit pas faire penser que l'homme dont les facultés se développent se dirige nécessairementvers une « perfection », un état idéal ou simplement meilleur; pour Rousseau, au contraire, cette faculté a d'abordété « la source de tous nos malheurs », puisque sans elle nous coulerions « des jours tranquilles et innocents ».Comme le montre avec éclat l'état présent, la nature de l'homme contenait autant de possibilités de lumières qued'erreurs, de vertus que de vices, de valeurs positives que de valeurs négatives.

On peut dire que, jusqu'à présent,les défauts l'ont emporté.Mais quelles furent ces « circonstances » qui sollicitèrent des possibilités qui auraient pu ne jamais se manifester ?Rousseau parle du « concours fortuit de plusieurs causes étrangères, qui pouvaient ne jamais naître ».

Il s'agit biend'un malheur, d'une malchance, en ce sens.

Des catastrophes naturelles ont « forcé » les hommes à vivre les uns àcôté des autres, puis à s'unir en sociétés.

La nature de l'homme ne contenait aucun principe de sociabilité.

Et la viecollective explique l'apparition du langage, de l'intelligence, des passions, de la conscience morale, etc.Pourtant, il ne faudrait pas croire que Rousseau n'est que nostalgique d'un état de nature « passé » (hypothétique).C'est lui aussi qui écrit que l'homme devrait « bénir sans cesse l'instant heureux qui l'en arracha et qui, d'un animalstupide et borné, fit un être intelligent et un homme » (Contrat social, I, 8).

La perfectibilité contient peut-être lapromesse d'une certaine réalisation de soi positive, si les circonstances sont propices.

En tout cas, il est impossiblede retourner à la pure nature, l'irréversibilité de l'histoire fait de nous des êtres définitivement « dénaturés ».

Laréflexion pédagogique (cf.

Émile) et politique (cf.

le Contrat social) de Rousseau est donc la recherche de « bonnesinstitutions », de celles « qui savent le mieux dénaturer l'homme » (Émile, II), réaliser sa nature essentielle.- L'homme est un être d'action, pour Aristote.

L'éthique aristotélicienne nous enseigne en effet que toute action del'homme vise un bien, et que l'homme, qui recherche naturellement le bien est par conséquent porté à l'action.L'homme par excellence pour Aristote n'est pas le stoïcien qui adopterait l'attitude du « sage cosmopolite », c'est-à-dire conforme à la nature, ne cherchant pas agir sur elle mais s'y soumettant paresseusement sans bouger.

Aucontraire, l'homme ne se découvre bon, ne se réalise pleinement que dans sa capacité à faire un bon usage de lanature, à travailler pour le bien, en agissant en vue du bien pour toutes choses.

Le travail pensé comme l'actionspécifiquement humaine est donc essentiel à l'homme car il qui lui permet de s'accomplir pleinement et d'atteindre aubien.- La psychanalyse initiée par Freud a montré que la société de consommation et les pratiques de loisir qu'ellepropose joue sur l'infantilisation des êtres humains.

Les hommes sont maintenus dans l'enfance d'une part à traversl'illusion d'une absence de contraintes dans les activités ludiques, et d'autre part par la satisfaction des pulsions lesplus immédiates.

Or pour Freud, ce qui permet à l'homme de se construire, de dépasser le stade de l'animalité et del'immédiateté, ce sont les interdits.

Il s'agit alors de déplacer les buts primaires vers des objectifs plus élaborés etplus dignes, par le travail, que l'on nomme la « sublimation ».

Conclusion : Si le loisir est de prime abord associé à la liberté, et le travail à la contrainte et l'asservissement, le loisir n'estpourtant pas préférable.

En effet, l'homme ne s'émancipe véritablement qu'à travers ce qu'il réalise, ce qu'ilconstruit, c'est-à-dire à travers le travail.

Le travail forme les individus, les développe, et en ce sens il devient. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles