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Faut-il que le doute soit hyperbolique ?

Publié le 11/02/2019

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Relativement au doute hyperbolique, le Cogito propose une issue positive, une sorte de rétablissement métaphysique qui autorise la sortie du néant. En effet, si l'esprit est capable de tout mettre ou révoquer en doute, c’est qu’il existe en lui-même, puisque ce doute ne peut être issu du néant (le néant, par définition, ne peut penser) et doit en conséquence provenir d’une « substance » (un support pour l’activité qu’il représente). Le Cogito en lui-même ne peut être atteint par le doute, et il peut dès lors servir de premier indice de vérité. Au point que sa découverte suffit pour renvoyer le « malin génie » lui-même au néant : impuissant à tromper l’esprit lorsqu’il se contente d'affirmer « Je pense, je suis », le malin génie n’est pas, contrairement à l’hypothèse qui le concernait initialement, capable de me tromper sur tout. Descartes est ainsi le philosophe classique qui a donné de la nécessité de douter et de ses conséquences la version la plus complète, mais il ne s'en contente absolument pas : le doute total n'est chez lui qu’une étape préparatoire à la reconstruction de toutes les vérités.

« [Introduction] .

CORRIGÉ C'est très quotidiennement que le doute peut, au moins partiellement, s'imposer à une personne.

Face à un spectacle étonnant, doit-elle, par exemple, «en croire ses yeux»? Ne convient-il pas au contraire qu'elle doute de sa perception et de sa vérité ? La philosophie entend classique­ ment être une attitude critique, capable de tout interroger et de tout remettre en cause : le doute semble constituer une de ses caractéristiques fondamentales.

Mais jusqu'où peut-il aller? Car on devine bien qu'il existe une différence non négligeable entre ce quïl m'est possible.

dans une expérience banale, de mettre en doute, et un doute absolu, qui m'in­ terdirait apparemment d'accorder ma confiance à quoi que ce soit ? Faut­ il douter de tout ? Et est-ce durablement possible ? (1.

Les raisons de douter] Il arrive que mes sens m'égarent; il m'arrive de rêver et, au cœur du rêve, de croire aux images qu'il me propose (j'en peux ressentir les effets physiques); il m'arrive d'effectuer une erreur de calcul; il peut se faire encore que ce que je crois solidement savoir ne soit fondé que sur des bases fausses -après tout, ce que l'on m'a appris n'est pas totalement garanti.

Toutes expériences qui génèrent dans la pensée un soupçon concernant alternativement ce qu'eUe reçoit de l'extérieur et ses propres capacités à formuler des vérités.

C'est précisément parce qu'il constate avec quelle fréquence se présente la possibilité de se tro mp er que Descartes décide d'instaurer un doute absolu.

Révoquant tout en doute, iJ n'adhère plus à aucune proposition : peut-être n'y a-t-il pas de monde matériel autour de lui, peut-être ce qu'il prenait pour son existence n'est-il que le produit d'un rêve, peut- être même ce qu'il prenait pour son être n'est-il qu'une illusion complète ...

Et, pour mieux persuader sa pensée de la nécessité d'ainsi douter de tout.

il va jus­ qu'à imaginer qu'existerait un «malin génie», esprit diabolique ou dieu pervers, qui s'amuserait à ses dépens en l'obligeant à se tromper sans cesse, même lorsqu'il croit posséder la plus modeste vérité.

Ce doute «hyperbolique», effectivement poussé au maximum de ce que l'on peut concevoir, aboutit ainsi à un anéantissement de tout.

S'y installer durable­ ment serait se condamner à ne plus adhérer à rien, et donc à un mutisme définitif.

Douter de tout apparaît ainsi comme une expérience limite, une sorte d'épuration de l'esprit qui, si elle devait durer.

suspendrait de manière durable J'activité même de J'esprit, incapable de formuler quoi que ce. »

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