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Faut-il rejeter ses désirs?

Publié le 27/02/2005

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b) Et quand bien même on voudrait rejeter ses désirs donc se plonger dans la contemplation esthétique comme le préconise Schopenhauer il faut remarquer que le désir n'est pas absent, bien au contraire, de l'art comme le critique Nietzsche dans La généalogie de la morale. En effet pour développer sa critique Nietzsche considère qu'il y a peu de choses dont Schopenhauer parle avec autant d'assurance que la contemplation esthétique. A ce sujet, Schopenhauer dit qu'elle agit directement comme l'intérêt sexuel. Il ne se lasse jamais de glorifier cette délivrance de la « volonté » comme étant le grand avantage et l'utilité de l'état esthétique. « On serait même tenté de se demander si la conception fondamentale de « volonté et représentation » n'a pas son origine dans une généralisation de cette expérience sexuelle. » En effet, ce dernier, dans Le monde comme volonté et comme représentation écrit : « c'est l'ataraxie, qu'Epicure estimait comme le bien suprême, l'apanage des dieux ; nous sommes pour cet instant, délivrés de l'odieuse contrainte de la volonté, nous célébrons le sabbat des travaux forcés du vouloir, la roue d'Ixion immobile... » Schopenhauer a décrit l'un des effets du beau, l'effet calmant sur la volonté ; mais est-ce seulement un effet normal ? Stendhal lui insiste sur un autre effet du beau : le beau est un promesse de bonheur. Il s'agit dans ce cas d'une excitation de la volonté, d'un intérêt par la beauté. « Dès lors, on peut peut-être objecter à Schopenhauer sa compréhension du kantisme, c'est-à-dire du beau comme désintéressement. En effet, le beau plaît ici par intérêt et pour l'intérêt le plus fort, c'est-à-dire celui de la délivrance d'une torture.

Le désir exprime un rapport au manque, mais aussi une création authentique. Le désir est ce mouvement qui me porte vers un objet que j’imagine source de satisfaction ou pouvant constituer mon bonheur d’une manière ou d’une autre. Néanmoins, le désir ne se confond pas avec la volonté : vouloir ce n’est pas seulement désirer mais organiser les moyens en vue d’une fin poursuivie. Le désir n’est pas non plus le besoin. Le besoin est fondamentalement un manque matériel alors que le désir est déjà d’une certaine façon spirituel ou plus exactement d’ordre existentiel. Le problème dès lors c’est que le désir peut porter sur des objets inaccessibles comme le désir d’immortalité ; mais surtout, à la différence du besoin, le désir ne s’apaise pas lors de sa satisfaction : l’odyssée du désir ne s’arrête jamais, il s’agit d’un éternel recommencement, un cycle sans fin. Et c’est bien cela qui peut nous pousser à rejeter nos désirs, ou certains d’entre eux. En effet, l’absence de satisfaction complet et permanent peut entraîner la souffrance tant physique que psychologique ou un frein à notre activité comme la réflexion en tant qu’il contient en lui une part d’irrationnel.

« II – « En finir avec la haine du désir » a) En effet, on peut se demander d'où vient cette haine farouche envers le désir comme le demande Nietzsche dans les paragraphes 1 & 2 du Crépuscule des Idoles : Pourquoi la philosophie et la religion mettent-elles si souvent en garde contre le désir, au lieu d'en glorifier la puissance créatrice ? Sous le non de nihilisme, Nietzsche dénonce lacondamnation a priori de tout désir, qui domine selon lui la tradition judéo-chrétienne.

A la volonté de puissance, quiest créatrice et élève l'homme au-dessus de sa condition première, s'opposerait depuis des siècles, selon lui, unevolonté de néant, qui prône lâchement le renoncement et le sacrifice : « attaquer les passions à la racine, c'estattaquer la vie à la racine : la pratique de l'Eglise est hostile à la vie ».

Le désir est l'essence même de la vie.b) Et quand bien même on voudrait rejeter ses désirs donc se plonger dans la contemplation esthétique comme lepréconise Schopenhauer il faut remarquer que le désir n'est pas absent, bien au contraire, de l'art comme le critiqueNietzsche dans La généalogie de la morale .

En effet pour développer sa critique Nietzsche considère qu'il y a peu de choses dont Schopenhauer parle avec autant d'assurance que la contemplation esthétique.

A ce sujet,Schopenhauer dit qu'elle agit directement comme l'intérêt sexuel.

Il ne se lasse jamais de glorifier cette délivrance de la « volonté » comme étant le grand avantage et l'utilité de l'état esthétique.

« On serait même tenté de sedemander si la conception fondamentale de « volonté et représentation » n'a pas son origine dans unegénéralisation de cette expérience sexuelle.

» En effet, ce dernier, dans Le monde comme volonté et comme représentation écrit : « c'est l'ataraxie, qu'Epicure estimait comme le bien suprême, l'apanage des dieux ; nous sommes pour cet instant, délivrés de l'odieuse contrainte de la volonté, nous célébrons le sabbat des travaux forcésdu vouloir, la roue d'Ixion immobile… » Schopenhauer a décrit l'un des effets du beau, l'effet calmant sur la volonté ;mais est-ce seulement un effet normal ? Stendhal lui insiste sur un autre effet du beau : le beau est un promessede bonheur.

Il s'agit dans ce cas d'une excitation de la volonté, d'un intérêt par la beauté.

« Dès lors, on peut peut-être objecter à Schopenhauer sa compréhension du kantisme, c'est-à-dire du beau comme désintéressement.

Eneffet, le beau plaît ici par intérêt et pour l'intérêt le plus fort, c'est-à-dire celui de la délivrance d'une torture.

Et ence sens, à travers l'exemple de Schopenhauer, à la question que signifie le fait qu'un philosophe rende hommage àl'idéal ascétique ? » L'art n'est donc pas le remède au désir, c'est même l'inverse, il est sa mise en forme en tantque puissance créatrice.c) Mais effectivement se pose la question « que signifie le fait qu'un philosophe rende hommage à l'idéal ascétique ? » Or à cette question Nietzsche tente de produire une réponse dans la Généalogie de la Morale à travers l'étude de l'avènement du concept de morale.

Cette « haine du désir » viendrait de lapeur de la souffrance des faibles face à la volonté de puissance des espritsforts.

Ne pouvant réaliser et se prémunir contre les désirs des autres et lessiens, les esprits faibles ont cherché à castrer les forts en produisant desrègles de morale et de conduite restreignant leur volonté de puissance.L'ascétisme est alors une mortification, un renoncement à la vie.

Transition : Il est donc impossible de rejeter tout désir [2] car il est la vie même.

Il faut donc en finir avec les idéaux ascétiques prônant une haine du désir etdéveloppant dès lors une conception négative et restrictive du désir oubliantle pouvoir créateur et le rôle essentiel qu'il joue dans l'action humaine.

Dèslors il faut redéfinir positivement et pleinement la notion de désir.

III – Positivité du désir, hiérarchie et typographie a) En effet, le désir est un manque, mais il est aussi production.

Le désir està la fois béance, manque, vide, puisqu'il n'est jamais totalement satisfait, etaussi production de soi-même et création de la conscience.

Deleuze dans L'Anti-Œdipe montre que le désir étreint la vie avec la plus grande des puissances productives.

Désirer, c'est avant tout produire du réel, de la vie. Deleuze, à la suite de Spinoza , voit dans le désir l'essence de l'homme, le mouvement par lequel nous nous efforçons de persévérer dans notre être et d'accroître ce qui, en nous, est bon.

Spinoza effectivement en Ethique III montre que l'homme est un être de désir.

Nous ne désirons pas les choses parce qu'elles sont bonnes, mais parceque notre nature nous conduit à les juger désirables.

Le monde n'est pas modelé en fonction de notre nature.Comme on peut le comprendre dans la proposition IX le désir est un « appétit avec la conscience de l'appétit.

»b) Or si le désir est l'essence de l'homme, s'il constitue le mouvement même de la vie, il semble nécessaire, pourélaborer une sagesse, de prendre en compte le désir, manifestation vitale par excellence.

Toute sagesse se fondesur un désir.

Néanmoins force est de constater que certains désirs vont à l'encontre de la sagesse et qu'ils sont uneentrave à l'activité.

C'est pourquoi d'ailleurs Descartes dans la troisième partie du Discours de la méthode qu'il faut « changer ses désirs plutôt que l'ordre du monde.

» Dans le cadre de sa morale provisoire, et dans le sillage dustoïcisme, Descartes s'efforce de montrer que notre bonheur et notre sagesse sont suspendus au bon usage denotre volonté.

Il suffit de ne vouloir que ce qui est en notre pouvoir, et de faire alors tout ce qui est en notrepouvoir pour l'obtenir, et l'on sera toujours légitimement satisfait.. »

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