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Faut-il renoncer a faire du travail une valeur ?

Publié le 17/09/2005

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Le libellé part de l'idée du renoncement : pourquoi ? Parce que cela présuppose que le travail fut auparavant une valeur etc. de quoi ? de dignité ? de nécessité ? de survie ? de progrès ? Etc. Or renoncer signifie que quelque chose dans la réalité pourrait faire croire que le travail est devenu inutile : en quoi ? À cause de l'importance accordée à l'individu au détriment du collectif ? ou au contraire, est-ce parce que le travail est devenu tel que l'individu se sent interchangeable, qu'il en vient à se dire que le travail n'est plus le lieu d'une réalisation de soi ? Renonce-t-on à faire du travail une valeur parce que l'on travaille ou parce que l'on ne travaille pas ? parce que l'on travaille trop ou pas assez ? Si le travail n'est plus une valeur, par quoi le remplacer ? et surtout avec quoi vivre ? Le sujet demande de s'interroger sur le rapport symbolique, mais inévitablement aussi réel du travail : si la valeur détermine un rapport toujours fluctuant avec son objet, est-ce que pour autant on peut aller jusqu'à dire ici que le travail perd toute valeur ? N'en a-t-il pas simplement changé ? Si oui, pourquoi ? Enfin, redonner une valeur au travail, n'est-ce pas la meilleure garantie de la dignité humaine ?

Par le travail, l'homme, semble-t-il se réalise personnellement et socialement. Pourtant, il est des formes de travail qui aliènent l'homme, l'assujettisement à la productivité.

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« II.

Pourquoi renoncer à en faire une valeur? Ces éléments de valeur sont toutefois souvent remis en question et sont au centre des débats entre les grandestendances politiques ou entre les différents partenaires sociaux. • Rémunérer le travail ou ses résultats ? Au niveau de la valeur économique, on peut se demander si le travail vaut quelque chose par lui-même ou seulementen fonction de ses résultats.

Selon la réponse que l'on apporte à cette question, la rémunération sera déterminéesoit par le temps de travail soit par la valeur du résultat.

La question est épineuse car dans bien des métiers letravail même bien fait ne produit pas toujours des résultats immédiats. • Le bonheur est-il dans le pré? La valorisation du travail comme occupation « sérieuse » est relativement récente : dans l'Antiquité, l'obligation detravailler était le propre des esclaves et des petites gens; la valeur aristocratique était plutôt d'avoir le loisir de seconsacrer aux affaires publiques.

Aujourd'hui, le développement énorme de l'offre en matière de loisirs d'une part, etle prestige de la spéculation boursière qui permet de s'enrichir sans travailler d'autre part, risquent de concurrencerla valeur du travail, grand consommateur de temps et de peine pour un résultat financier parfois faible.

On peutégalement penser à une réactivation du mythe de l'oisiveté heureuse et du « bon sauvage » opposé à l'Occidentalsurmené qui ne sait plus profiter de l'existence. • Doit-on gommer la différence entre ceux qui ont un emploi et les autres ? Les deux premiers arguments appartiennent à un type de discours que l'on pourrait qualifier de « libéral » ; mais unautre argument, dont on a pu entendre la revendication récemment, consisterait à protester contre la «discrimination » dont seraient victimes les personnes sans emploi et contre la coupure sociale entre les personnesqui ont un emploi et celles qui n'en ont pas.

Cette protestation aboutit à la revendication d'un revenu universel quipermette à chacun d'assurer dignement son existence indépendamment du fait qu'il travaille ou pas. III.

Les conséquences d'un renoncement. Ces arguments peuvent sembler séduisants mais sont problématiques et offrent au moins matière à discussion. • Reconnaissance du travail et reconnaissance de la personne. Contre le premier argument on pourrait objecter que le fait de ne pas accorder de valeur au travail lui-mêmeconstitue un facteur aliénant pour la personne qui s'investit dans le travail et y consacre temps et peine.

Nier lavaleur du travail indépendamment de son résultat peut contribuer à dégrader celle de la personne et la perceptionqu'elle a d'elle-même à travers son travail.

C'est ce processus d'aliénation qui est au fondement de la penséemarxiste. • Motivation et valeur. À l'inverse, gommer, sous prétexte de solidarité sociale, la distinction entre ceux qui travaillent et ceux qui netravaillent pas, risque d'avoir un effet décourageant et pour ceux qui travaillent actuellement et pour ceux qui s'ypréparent à travers une formation parfois exigeante.

Une société ne peut être dynamique et entreprenante que sil'on maintient la valorisation de l'effort et du courage. • Vers une création de nouvelles valeurs? En revanche, la nature même du travail est sans doute appelée à changer dans les décennies qui viennent et denouveaux concepts apparaissent temps partagé, temps partiel, travail à distance, etc.

Il est encore trop tôt poursavoir quelle influence ces nouvelles formes du travail auront sur la valeur du travail. Conclusion. La valeur du travail, comme toutes les valeurs, se trouve en concurrence avec d'autres et les tentations sontnombreuses d'y renoncer; mais on ne saurait à la légère tirer un trait sur un aspect aussi fondamental de lacivilisation moderne et de la structure sociale.

Faire du travail une valeur est peut-être encore un des meilleursmoyens pour ne pas le subir comme une nécessité extérieure et pénible et pour en faire un réel instrumentd'humanisation.

CITATIONS: 1- "La réalité du monde où nous vivons n'est ainsi que l'ensemble des équivalents objectifs, idéaux et irréels, que les. »

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