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Faut-il renoncer à nos désirs impossibles ?

Publié le 17/09/2005

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Mais ne peut-on voir dans le désir que du négatif, un fait subi par l'homme?   3. Le désir  est positif, il est créateur Spinoza est sans doute le premier à avoir revaloriser le désir. Pour lui, le désir est créateur de valeur. Il renverse la conception traditionnelle, l'objet ne préexiste pas au désir, c'est le désir qui le crée, lui attribue une valeur positive. Il écrit, dans Ethique III, que nous ne désirons pas une chose parce qu'elle est bonne, mais nous la jugeons bonne, parce que nous la désirons. De même, Gilles Deleuze souligne, plus tard le caractère positif du désir. Le désir est producteur de réalité et ingénieux. Le désir est moteur, motif, producteur de la réalisation de ce qui a été anticipé: en ce sens le désir ne manque jamais de son objet, il le pose comme projet et en le produisant il crée de la vie en oubliant le poids du passé. Le désir, même impossible ouvre vers l'avenir.

Le désir a été pendant longtemps désigné comme un ennemi par les philosophes. En effet, sa nature est contradictoire, le désir est la recherche d'un objet que l'on imagine source de satisfaction, mais il est donc accompagné de souffrance, d'un sentiment de manque ou de privation. De plus, si l'on en croit Schopenhauer et d'autres avec lui, le désir semble refuser la satisfaction, puisqu'une fois assouvi, il s'empresse de renaître pour un autre objet.

Un désir impossible est donc un désir qui porte sur un objet( au sens large, peut vouloir dire un état, une possession,...) inaccessible. Je peux par exemple désirer être un oiseau( voir le film Birdy) et ce qui est logiquement et réellement impossible. 

Dès lors, si on sait que l'objet de notre désir est inaccessible, pourquoi s'engager dans une souffrance sans fin?  surtout si une fois assouvie, la satisfaction sera brève et fera place très rapidement à un autre désir. Mais peut-on influer sur un désir? Faut-il ne voir qu'une négativité? Le désir pour une chose même impossible, comme être un oiseau ne peut-il pas produire des actions pour parvenir à un but proche?

 

« Par exemple, j'ai conscience de vouloir habiter une maison.

Donc je crois que l'habitation est cause finale de mon désir.

Jenourris l'illusion qu'il existe un objet désirable en soi.

En réalité, j'oublie que c'est le désir d'une plus grande commodité,d'un plus grand confort qui n'a poussé à concevoir la maison comme moyen adéquat à mon désir. Remontant la chaîne de tous mes désirs, je m'aperçois qu'ils ne sont que des modalités d'un désir premier de se conserveret de persévérer dans son être.

Spinoza rattache le désir ou conatus à cet effort.

Le conatus ne se résume pas pourautant à l'instinct de conservation car l'homme ne se résume pas à la simple survie biologique mais exprime l'essence danstoute sa richesse et sa complexité.

Persévérer dans son être, c'est tendre à se réaliser, s'épanouir, à actualiser sonessence. Le désir est bien l'essence de l'homme.

Tous nos désirs particuliers ne sont que des modes d'expression et de réalisationde ce désir premier de persévérer dans notre être.

Tout désir est donc au fond désir de soi.

Cet obscur objet du désir,c'est moi-même. De même, Gilles Deleuze souligne, plus tard le caractère positif du désir.

Le désir est producteur de réalité etingénieux.Le désir est moteur, motif, producteur de la réalisation de ce qui a été anticipé: en ce sens le désir ne manque jamais de son objet, il le pose comme projet et en le produisant il crée de la vie en oubliant le poids du passé.

Ledésir, même impossible ouvre vers l'avenir."Tous les actes sortent du désir, même celui d'écrire un livre sur l'impératif catégorique." G.

BergerAinsi, désirer un objet inaccessible, c'est poser un idéal dans sa vie et se le donner pour but.

Même s'il estimpossible, le désir nous permet de mettre en place des pratiques, des actions, inventer de nouvelles voies et denouvelles manières de vivre.

Et ce qui était impossible avant, peut peut-être devenir possible si nous mettons tousnos moyens pour y parvenir.Et si nous jugeons bon un objet, parce que nous le désirons.

Alors, l'homme qui oeuvre pour ce qui lui semble bien,est heureux même de mettre ses moyens au service d'un idéal."on jouit moins de ce qu'on obtient que de ce qu'on espère, et l'on n'est heureux qu'avant d'être heureux." Rousseau Ainsi, désirer un objet inaccessible peut apporter un lot de souffrances et de privations qui peuvent épuiser l'individuet passer à côté du bonheur de la présence.

Cependant, le désir est une essence même de l'homme et il ne peutsupprimer ce désir impossible par la volonté ou la raison.

Ce qu'il faut alors, c'est ne pas voir dans ce désir, unetendance, un malheur subis par l'homme mais bien une positivité.

Si l'homme décide de ne pas renoncer à son désir,tout en étant conscient de la difficulté voire l'impossibilité de la tâche, il fait preuve de sa liberté de choisir, de sonlibre-arbitre.

Le désir impossible ne devient pas une souffrance infinie, mais une production permanente d'actes,d'inventions et c'est les moyens mis en oeuvre pour atteindre cet objet posé comme bien qui donne un sens àl'existence et colore la réalité.. »

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