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Faut-il reprocher au langage d'etre équivoque ?

Publié le 18/09/2005

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Une vérité, une conduite refoulée s'expriment ailleurs, dans un autre registre, en langage chiffré et clandestin. Sous la voix claire de notre conscience, murmure ou quelque fois crie une autre voix, celle d'une histoire très ancienne, celle de notre passé individuel et plus généralement de notre culture qui nous conte des récits faits d'inceste, de meurtre et de parricide.Freud, nous donne donc à comprendre que l'homme est indissociablement un être de désir et un être de langage et que le premier a besoin du second pour se dire ou pour se cacher. L'inconscient est donc un langage qui ne cesse de parler, qu'il s'agisse de la folie, parole qui a renoncé à se faire (re)connaître, ou de la "normalité" dans laquelle le sujet ne parvient que rarement à maîtriser son inconscient.Dans tous les cas de figure, la psychanalyste nous montre que le lieu en lequel l'homme accède à son humanité est le lieu de l'ordre du Symbolique, c'est-à-dire de la culture formellement identique à l'ordre du langage. Mais, cet ordre du Symbolique peut être aussi le lieu où l'homme "rate" son humanité.Ainsi, toute psychanalyse s'organise autour du langage, de la "maladie" à la "guérison" en un geste qui légitime l'intérêt que linguistes, analystes et anthropologues lui portent. C'est dans "La science des Rêves", cette "voie royale vers l'inconscient", que Freud pose clairement l'existence d'un autre langage que celui de la communication conventionnelle. Le rêve est un rébus, c'est-à-dire une suite de graphismes exprimant par homologie une phrase qu'il s'agit de retrouver. Les rêves parlent, ils ont un sens.

A un mot ne correspond jamais une chose et une seule. Plusieurs choses sont signifiées et par une même définition et par un seul et même nom. Il s'ensuit que je peux me tromper et que ces erreurs sont imputables à l' équivoque du lange. MAIS, le langage est un instrument de communication capable de dire clairement le vrai. Cependant, l'instrument permet aussi de dissimuler et de tromper. et le reproche n'est pas à faire au langage mais à celui qui l'utilise.

  • I) Le langage, souvent, trahit la pensée.

a) L'instrument n'est pas clair. b) Les mots ne disent pas les choses. c) Les mots trahissent notre pensée.

  • II) Le langage, en tant que tel, n'est jamais équivoque.

a) Le langage permet de dire le vrai. b) Les signes du langage n'ont pas de valeur absolue. c) Ce n'est pas le langage qui trompe, c'est l'homme.

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« tout objet, personne ou thème peut en condenser plusieurs autres.Par ailleurs, l'essentiel est généralement déplacé vers une situation accessoire comme un détail infime peut porter lemot-clef.Le rêve se présente comme un récit manifeste, parfois fort embrouillé mais toujours réputé interprétable.Condensation, déplacement, transposition sont donc les termes-clés qui ponctuent l'élaboration d'une interprétationdes rêves.

Le contenu manifeste est une transcription, une traduction dans une autre langue du contenu latent.

Sile rêve a la structure d'une phrase, c'est qu'il s'y passe des transformations: on y traduit des idées en figures, on ysaisit du sens dans un détournement, on y lit la vérité quand elle se cache dans le mensonge.

Ainsi, l'analyste desrêves réside dans le décryptement des réseaux de mots, d'allusions, de références, réseaux qui manifestent ainsil'existence d'une véritable "logique de l'inconscient" (bien qu'elle obéisse à d'autres règles que celle de la veille: enparticulier, elle n'obéit pas aux principes de non-contradiction ou de temporalité des séquences.Enfin, toutes les perturbations du langage normal sont des indices qui renvoient au fonctionnement de l'autrelangage.

Lapsus, oublis traduisent à leur manière une perturbation dans la chaîne de l'inconscient; ainsi de l'oublid'un mot: à la place du rapport normal signifiant/ signifié surgit un autre signifiant qui symbolise le refoulement d'unsignifié interdit ou allusif.

De même, le lapsus montre qu'un intrus apparaît dans la chaîne signifiante et traduit-trahitun voeu, un conflit, une angoisse; le jeu dans le langage permet de découvrir une fissure révélant l'inconscient.

S'ily a un plaisir des jeux de mots, l'expression est à comprendre à la lettre: le jeu avec les mots procure du plaisirparce que, enfants, nous avons eu la liberté de jouer avec les mots et d'en jouir.

Il y a donc dans le jeu de mots,comme du reste dans le fantasme ou l'oeuvre de fiction, une manière de rejouer, de répéter et de travestir desjouissances perdues.L'adulte civilisé ne connaît plus guère que deux lieux où souffle encore la liberté du non-sens, où les interdits que lalogique nous inflige peuvent être levés et où l'inconscient vient tirer les ficelles du langage: l'humour et l'art.Aussi le rapport thérapeutique est-il d'emblée un rapport de dialogue entre l'analysé et l'analysant: il commence parle silence, ce point où la parole bute, il se termine lorsque, au-delà de la relation transférentielle, un sujet areconquis la possibilité de s'adresser à d'autres sujets au sein du langage considéré comme constituant.

Selonl'expression de Lacan: "le sujet commence l'analyse en parlant de lui sans vous parler à vous ou en parlant à voussans parler de lui.

Quant il pourra vous parler de lui, l'analyse sera terminée".Langage travesti, dissimulé dans la véhémence du discours, Freud rencontre la difficile question du symbole.Le terme de symbolique (utilisé par Lacan à la suite de Levi-Strauss) tend à désigner l'ordre humain du langageinhérent à la culture.

L'activité langagière est essentiellement symbolique, c'est-à-dire exprimant et constituant laréalité par des mots, des symboles.

Aussi, le sujet humain s'insère dans un ordre pré-établi.Toutefois, Freud se refusera à l'élaboration d'une symbolique universelle (qui conduira chez Jung à la théorie d'uninconscient collectif supra-sensible avec sa théorie des "archétypes".

Il en restera à une thèse nuancée. [«Ce qui se conçoit bien s'énonce clairement, Et les mots pour le dire arrivent aisément.» Nicolas Boileau, Art poétique.

Les mots peuvent avoir plusieurs sens.

Lorsque le message est «équivoque», c'est parce que celui qui parle a voulu que son discours prête à confusion.

Il ne faut donc pas incriminer le langage quand seul le locuteur est responsable.] Le langage permet de dire le vrai de la réalité et de la penséeIl n'est donc guère étonnant que ce soit à l'occasion d'une critique de l'ineffable que Hegel ait écrit : « C'est dansles mots que nous pensons ».

Dire que nous pensons en mots, comme on paye en francs ou en dollars, c'est définirle mot comme l'unité de la pensée.

Loin d'être deux mondes radicalement extérieurs, « incommensurables » comme ledisait Bergson, le langage et la pensée apparaissent ici comme absolument consubstantiels.. »

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