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Faut-il se battre pour être reconnu par autrui ?

Publié le 24/02/2004

Extrait du document

  • Analyse des termes du sujet :
Doit : nécessité, obligation. Se battre : lutter, tenter de s'imposer. Reconnu : connu à nouveau, découvert, appréhendé Autrui : l’autre, le différent, qui n’est pas moi.
  • Reformulation :
Suis-je obligé d’entrer en conflit avec l’autre pour qu’il me reconnaisse dans ma singularité ? Le conflit est-il nécessaire pour que l'autre me reconnaisse comme sujet ?
  • [Les autres ne reconnaissent pas spontanément notre valeur. Il faut se battre pour s'imposer. Le rapport à autrui se caractérise avant tout par le conflit et la compétition. D'instinct, les autres ont tendance à nous nier. La reconnaissance de soi par les autres n'est pas spontanée.]
 
  1. Le pouvoir obtient la reconnaissance
  2. Dialectique hégélienne
  3. Le regard chez Sartre
 
  • [Pour être reconnu par autrui, il suffit de faire appel à son sens moral. Le rapport aux autres n'est pas fondé sur le conflit et la compétition, mais sur une relation éthique. Nous ne sommes pas pour les autres un simple objet, mais un sujet investi d'une dignité humaine irréductible et sacrée.]
 
  1. La loi morale exige le respect d'autrui
  2. La relation à autrui est d'emblée éthique
 

« « Imaginons que j'en sois venu, par jalousie, par intérêt, à coller monoreille contre une porte, à regarder par le trou d'une serrure.

Je suisseul [...] Cela signifie d'abord qu'il n'y a pas de moi pour habiter maconscience.

Rien donc, à quoi je puisse rapporter mes actes pour lesqualifier.

Ils ne sont nullement connus, mais je les suis et, de ce seulfait, ils portent en eux-mêmes leur totale justification.

Je suis pureconscience des choses [...].

Cela signifie que, derrière cette porte, unspectacle se propose comme « à voir », une conversation comme « àentendre ».

La porte, la serrure sont à la fois des instruments et desobstacles : ils se présentent comme « à manier avec précaution » ; laserrure se donne comme « à regarder de près et un peu de côté », etc.Dès lors « je fais ce que j'ai à faire » ; aucune vue transcendante nevient conférer à mes actions un caractère de donné sur quoi puisses'exercer un jugement : ma conscience colle à mes actes, elle est mesactes ; ils sont seulement commandés par les fins à atteindre et par lesinstruments à employer.

Mon attitude, par exemple, n'a aucun « dehors», elle est pure mise en rapport de l'instrument (trou de la serrure) avecla fin à atteindre (spectacle à voir), pure manière de me perdre dans lemonde, de me faire boire par les choses comme l'encre par un buvard[...].Or voici que j'ai entendu des pas dans le corridor : on me regarde.Qu'est-ce que cela veut dire ? C'est que je suis soudain atteint dansmon être et que des modifications essentielles apparaissent dans mes structures [...].D'abord, voici que j'existe en tant que moi pour ma conscience irréfléchie.

C'est même cette irruption du moiqu'on a le plus souvent décrite : je me vois parce qu'on me voit, a-t-on pu écrire [...] ; pour l'autre je suispenché sur le trou de la serrure, comme cet arbre est incliné par le vent.

[...] S'il y a un Autre, quel qu'il soit,où qu'il soit, quels que soient ses rapports avec moi, sans même qu'il agisse autrement sur moi que par le pursurgissement de son être, j'ai un dehors, j'ai une nature ; ma chute originelle c'est l'existence de l'autre.

»Sartre, « L'Etre et le Néant », Gallimard, pp.

305-306. [Pour être reconnu par autrui, il suffit de faire appel à son sens moral.

Le rapport aux autres n'est pas fondé sur le conflit et la compétition, mais sur unerelation éthique.

Nous ne sommes pas pour les autres un simple objet, mais un sujet investi d'une dignité humaine irréductible et sacrée.] La loi morale exige le respect d'autruiLe respect dû à la raison s'étend évidemment au sujet raisonnable, c'est-à-dire à la personne humaine.

II fautfaire à Kant une place d'honneur à l'origine du courant personnaliste, d'abord parce qu'il insiste sur l'autonomiede la personne humaine qui ne relève que d'elle-même, ensuite parce qu'il exige le respect de la personnehumaine.

La personne raisonnable n'est pas seulement la source des valeurs, elle est aussi la valeur parexcellence.

D'où la seconde maxime : «Agis toujours de telle sorte que tu traites l'humanité en toi et chez lesautres comme une fin et jamais comme un moyen» (à partir de cette maxime on condamnera aisémentl'esclavage et plus généralement toute forme d'exploitation de l'homme par l'homme). "Agis uniquement d'après la maxime qui fait que tu puissesvouloir en même temps qu'elle devienne une loi universelle..."KANT Les plus anciens travaux de KANT portent la marque de son intérêt pourla morale.

Devenu professeur ordinaire de métaphysique et de logique le31 mars 1770, Kant projette d'achever, au cours de l'hiver, sesrecherches sur la morale.

Cependant, les deux années suivante, il neréussit qu'à rassembler des matériaux et à esquisser un plan.

Absorbépar la mise au point de la « Critique de la raison pure » qui ne serapubliée qu'en 1781, Kant ajourne son projet.Ce n'est qu'en avril 1785 que paraît, à Riga, « Fondements de lamétaphysique des mœurs ».

C'est le premier ouvrage dans lequel Kanttraite de manière directe de la morale.

Un exposé plus élaboré, plusphilosophique, cad authentiquement critique, paraîtra en 1788 : la «Critique de la raison pratique ».

La réflexion morale se prolongera dansla « Critique de la faculté de juger » (1790), « La religion dans leslimites de la simple raison » (1790, jusqu'à l' « Anthropologie » (1798).Dans « Fondements de la métaphysique des mœurs », Kant cherche àdonner à la moralité son véritable fondement.

Dans cette perspective, ilrécuse toutes les doctrines de l'Antiquité qui rattachent la morale au principe du bonheur..

Lié à la satisfaction d'inclinations sensibles (besoins, désirs, passions, tendances), auxpossibilités qu'offrent la nature et la société, le bonheur dépend de conditions qui sont relatives et ne peutdonc servir de loi universelle ni être le principe déterminant de la morale.

Plus généralement, Kant rejette laprétention de l'empirisme moral qui veut que l'homme ne puisse agir qu'en fonction de principes relatifs à. »

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