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Faut-il vouloir la paix à tout prix?

Publié le 27/03/2005

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Faut-il vouloir la paix à tout prix ?  PAIX: Absence de conflit armé entre des nations, des États, des groupes humains. Par extension, concorde, entente. VOLONTÉ / VOULOIR: Du latin voluntas, «volonté», «désir», «intention». 1. Faculté de vouloir, pouvoir de se déterminer pour des motifs raisonnables. 2. Acte particulier de la faculté de vouloir (exemple: ses «dernières volontés»), volition. 3. Chez Schopenhauer, vouloir-vivre universel, «poussée aveugle et irrésistible» qui vise, en tout être vivant, la survie de l'espèce.

« Introduction Alain pensait que c'était moins les intérêts que les passions qui étaient à l'origine des guerres.

On peut en effetcomposer avec des intérêts, mais on ne discute pas avec des passions.

Celles-ci révèlent l'impuissance de l'esprit etl'inutilité du bon sens, puisque le désir de paix, qui tient d'abord de la raison, ne résiste jamais à la violence de leursassauts.

S'il en est ainsi on comprendra que la raison ne puisse suffire à impulser la volonté de rendre la paixdurable, voire perpétuelle, comme le désirait Kant.

Aux passions qui la menacent, ne faudra-t-il pas opposerl'obstination passionnelle de la vouloir inconditionnellement, c'est-à-dire à tout prix, même au prix de la vie queJaurès lui sacrifia un soir d'été 1914 ? I - Fragilité de la paix a) La paix n'est pas un armistice ni une absence de guerre.

Un armistice n'est qu'une suspension d'armes, quiajourne les combats pour mieux les reprendre, et une absence de guerre ne donne qu'un sentiment de sécuritéillusoire.

La paix au contraire est un état qui exclut absolument la guerre et qui par conséquent se propose d'enéliminer les causes.b) Aisée à concevoir, la chose est plus difficile à réaliser ; car les États vivent à l'état de nature, et s'ils affirmentdésirer la paix, la prudence leur conseille d'y mettre la condition de ne pas sacrifier à un idéal lointain les intérêtsdes uns ou les passions des autres.c) Avant 1914, les pacifistes pouvaient supposer que les travailleurs suivraient leurs intérêts et non leurs passions,mais c'était oublier que sous le travailleur sommeillait le patriote. II - Le Devoir de faire la paix a) Tout change cependant si la guerre est à ce point destructrice que les pertes consenties pour la gagner ne sontplus compensées par les gains d'une victoire attendue.

L'intérêt commande alors aux nations de tout faire pour enprévenir le retour, ne serait-ce qu'en s'unissant pour déclarer la guerre hors la loi.b) La guerre devient impossible si obligation est faite à l'agresseur de céder devant le droit ; plus même la paixdevient un impératif catégorique : il faut faire la paix inconditionnellement conformément au devoir de traiter autruicomme une fin et jamais comme un moyen.

On voit que dans cet esprit, le pacifisme est un humanisme qui supposeque rien de ce qui est humain ne m'est étranger.c) Mais comme il est douteux que le pur devoir puisse assurer la paix, il faut opposer à la guerre qui est une forcephysique, la non-violence qui est une force morale.

Dans La guerre de Troie n'aura pas lieu (acte II, sc.

IX),Giraudoux montre qu'Hector est prêt à sacrifier son honneur qui est peu de chose, à la survie de l'humanité qui n'apas de prix.

En bref, aucune cause, même juste, ne vaudrait qu'on meure pour elle. III - Guerre et paix dans la servitude a) Force morale, la non-violence l'est assurément pour autant que celui contre lequel elle s'exerce à assez deconscience pour rougir d'une force utilisée contre des faibles.

Gandhi triomphe de l'Angleterre, parce que l'Angleterreest un État de droit.b) Mais vouloir faire la paix à tout prix rend la non-violence complice de la violence si l'agresseur n'y voit pas uneforce morale mais une faiblesse offerte à ses coups.

Comme le disait Churchill au lendemain des accords de Munich(1938) : « vous croyez avoir la paix dans l'honneur, vous avez le déshonneur et vous aurez la guerre.

» Ce n'est pasla non-violence, ni les vertus du dialogue, qui ont triomphé du nazisme, mais bien la guerre comme force au servicedu droit.c) Ce qui signifie qu'on ne peut faire la paix à tout prix au nom de l'humanité, car si l'humanité se définit par laliberté, que vaudrait alors une paix dans la servitude ? La résistance armée s'impose alors non seulement commedroit, mais également comme devoir. Conclusion Si les hommes doivent travailler à la paix, il ne s'ensuit pas que ce devoir soit inconditionnel, car il est des paix quine valent pas mieux que les guerres si le prix consenti pour les obtenir revient à échanger la liberté pour unesécurité illusoire.. »

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