Fiche de lecture - Traité théologico-politique – Spinoza 1670 Chapitre XVI – Des fondements de l’État : du droit naturel et civil de tout individu ; et du droit des souverains pouvoirs
Publié le 12/08/2025
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Traité théologico-politique – Spinoza
1670
Chapitre XVI – Des fondements de l’État : du droit naturel et civil de tout individu ; et du droit
des souverains pouvoirs
Spinoza a auparavant séparé philo et théologie
→ pose la question de la liberté de penser au sein d’un gouvernement
- le droit naturel = règle de la nature (ex poisson possède l’eau par le droit souverain de la nature et
le plus gros mange le plus petit)
Le droit de la nature s’étend jusqu’où s’étend sa puissance (= droit de Dieu)
- Chaque individu a un droit souverain sur ce qu’il peut atteindre (loi de la nature)
Tout individu a le droit de vivre et d’agir selon qu’il est déterminé
Droit de la nature = bon droit ; l’ignorant a un droit conféré par la raison, l’ignorant par l’appétit (cf
Paul)
Droit de la nature → raison ou désir selon ce que la nature nous donne
→ droit au sens naturel → n’a de borne que la puissance
- Nature =/ lois humaines ; ordre éternel
Désir de vivre à l’abri de la crainte → nécessité d’un droit civil conventionnel
→ seul dictamen de la raison
→ l’homme souhaite le bien pour lui et craint le mal
→ le pacte se fait à l’aune de l’utilité → mm principe pour la nécessité d’un gouvernement
→ recherche commun bien = chose publique
→ écueil : passion, recherche de gloire… // raison
→ céder à autrui de son propre droit (de se défendre)
→ chacun transfère à la société toute sa puissance.
La société garde le droit du souverain pouvoir :
chacun y obéit librement ou par la crainte
→ démocratie : possession collective du droit souverain dans toute sa puissance
→ soumission absolue au Souverain Pouvoir = parti de la raison
→ Souverain Pouvoir → bride les appétits pour le bien commun
→ esclave = soumis à ses passions ; fils → utile selon ordres des parents ; sujet → selon le
Souverain Pouvoir
→ État libre : lois fondées sur la raison (de même que les ordres des parents)
→ droit civil particulier = liberté de se conserver dans son état
→ injure = souffrir d’un autre en société
→ justice = équité = attribuer à chacun ce qui lui revient par le droit civil
→ injustice = inéquité = le lui ravir
→ alliés = ne pas se nuire ; appréhendent la ruse
Selon la piété → gouvernants → engagement religieux de répondre de ses promesses
→ ennemi = vit en dehors de l’État et de son droit
→ crime de lèse-majesté = s’emparer du Souverain Pouvoir ou le transférer
Même si l’on en obtient quelque bénéfice pour l’État
Ceux qui n’ont pas de raison et qui sont soumis au droit souverain de la Nature → pas contraire au
droit divin : état naturel antérieur à la religion ; donc nature sans péché et sans injustice
Le droit divin a commencé à partir du pacte entre les hommes et Dieu (et leur ont transféré leurs
droits)
Tout hô doit obéir au droit révélé (car nécessaire à sa conservation)
- Dieu seul juge du Souverain Pouvoir (Dieu prédétermine)
Enjeu majeur : si opposition entre droit divin et Souverain Pouvoir, que choisir ? Pour
Spinoza → il faut obéir à Dieu si révélation certaine et indubitable
→ et se garder d’une mauvaise interprétation
- fidélité même au tyran (sauf si Dieu a promis un secours particulier)
→ secours de Dieu (cf 3 juifs à Babylone)
Chapitre XVII → Personne ne peut transférer tous ses droits au Souverain Pouvoir et ce n’est
pas nécessaire + République des Hébreux
On ne peut transférer ses droits au point de cesser d’être homme (relativité de la cession)
Pouvoir du gouvernement → obtenir que les ho obéissent (qu’il espère ou craigne, il décide seul
mais par le droit du gouvernement, par son influence = sa maîtrise)
Comment former un gouvernement à l’abri du trouble ? → prescriptions de Dieu à Moïse
Conservation de l’État → possible grâce à la fidélité et à la vertu des sujets
→ or ho enclins aux passions, à la corruption
→ instituer un gouv tel que tous préfèrent le bien public plus que l’intérêt particulier → difficulté
Mise en péril → vient des citoyens mêmes (ex guerre civile Vespasien contre Vitellius ; Alexandre
craignait les siens plus que ses ennemis…)
→ c’est ainsi que les rois ont mis au principe de leur pouvoir une légitimité divine (« artifices »)
Hébreux sortis d’Egypte → en situation de droit naturel ; faut-il le garder ou le transférer ? → selon
le conseil de Moïse → droit transféré à Dieu seul
De fait → royaume de Dieu
Ennemis du gouv = ennemis de Dieu, lois = lois divines, crimes de lèse majesté → envers Dieu
Piété = justice et impiété = injustice
Droit civil et religion entièrement confondus → théocratie (droit révélé par Dieu)
Or les Hébreux ont gardé le droit de se gouverner
- pas d’intermédiaire ; de fait ils allèrent tous voir Dieu → crainte et épouvante
→ Les Hébreux transfèrent à Moïse le droit de consulter Dieu et d’interpréter ses paroles
→ pouvoir à la mesure de Moïse seul ; impossibilité de choisir un successeur
Quoi qu’il en soit, le peuple est tributaire du roi.
Moïse laissa un gouvernement théocratique à gouverner à partir des lois déjà révélées → le peuple érige à ses frais un grand palais Chef + proche de Dieu → interprète des lois suprêmes et des oracles → après Moïse, Aaron son frère puis ses fils Or le chef ne peut pas faire exécuter ses prescriptions 13 tribus : Tribu de Levi → sans territoire mais consacrée seule à Dieu → Armée → 12 chefs (1 par tribu) → divisent en 12 le pays de Chanaan Josué commandant en chef → consulte Dieu par l’entremise du souverain pontife Eleazar (fils Aaron) Le souverain pontife ne consulte pas Dieu quand il le veut → obtient des réponses et non des décrets + n’a pas d’armée, ne commande pas → Armée = peuple hébreux ; fidélité envers Dieu seul Mort de Josué → plus de général en chef ; mais on conserve son droit Différente tribus = alliées et non plus concitoyennes ; les chefs des tribus consultent Dieu par l’entremise du souverain pontife sur les affaires de leur tribu Benjamites → ont offensé les autres tribus → massacre Succession au chef de tribu → aîné (« vieillard » dans les écritures) Gouvernent bien théocratique car : - palais = temple - fidélité à Dieu - chef suprême des tribus choisi par Dieu quand il en était besoin (ex Gédéon, Samson, Samuel) (VI) - Forfaits des gouvernants → sous l’apparence du droit et de la recherche du bien commun ; mais peu répandu sinon haine du peuple (alerte) et ennemi Or liberté enlevée si la liberté d’interpréter les lois appartient à un autre → de fait – de crimes chez les chefs hébreux (car le droit d’interpréter fut donné aux Lévites) - Chaque peuple devait lire avec attention le livre des lois - de plus armée formée du peuple (de 20 à 60 ans) → pas de moyen d’oppression sur le peuple → le Chef pouvait soumettre un Prophète à son examen et le condamner → crainte d’un usurpateur → préférence donnée à la paix et à la défense de la liberté (VII) « le peuple était retenu » → autres nations = ennemies de Dieu ; impossibilité de jurer fidélité à des étrangers et de partir de la terre sainte (cf lamentations de David sur son exil) → pas de condamnation à l’exil car honteux → amour de la patrie = piété De fait, les autres nations nourrissaient une haine profonde envers les Hébreux (cf Jérusalem la cité rebelle) Usurpation du pouvoir par les Pontifes → fin du premier empire → conquête par Rome - pauvreté supportée car charité → le bonheur n’est possible que sur le sol de la partie ; obéissance à Dieu seul Vie = « culte continuel à l’obéissance » → perçue comme liberté (fêtes → ordonnées) Pas de jugement sur les choses divines (VIII) Pourquoi les Hébreux ont tant obéi aux lois ? Comment ont-ils été détruits ? → non pas qu’ils furent plus rebelles ; sinon autre gouvernement de Dieu ou colère de Dieu → projet primitif : « confier tout le ministère sacré aux premiers nés, non Lévites » ; or tous les Hébreux sauf Lévites adorèrent un veau → nouveaux-nés considérés comme impurs et Lévites choisis à leur place → vengeance de Dieu ? Lois = peines et châtiments ? Reproches des Lévites vers le peuple, qui dès lors épie les Lévites → rumeurs (rappel : les Lévites sont entretenus par les autres tribus) → le peuple a pu se mettre à négliger le culte (ignominie, suspicion) → introduction de cultes nouveaux par les Chefs (démagogie) → l’abondance et l’oisiveté ont favorisé cette impatience envers l’élection des Lévites (caprice de Moïse.... »
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