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Fischer Von Erlach

Publié le 26/02/2010

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Durant trente-trois années (1689-1723), puissamment protégé par les Habsburg, comblé de commandes par de nombreux mécènes (autrichiens, tchèques et hongrois) admiré d'intellectuels de la taille de Leibnitz, J.-B. Fischer a eu la chance d'être glorifié de son vivant. Sa renommée posthume se prolongea à travers les succès de son fils, Joseph-Emmanuel, continuateur de son oeuvre. Mais, sous l'influence du courant néo-classique interprété d'une façon étroite, Jean-Bernard a postérieurement subi les critiques des admirateurs de l'académisme italien d'avant 1550. Ce n'est que vers la fin du XIXe siècle que débuta la réhabilitation du grand architecte. En 1956 parut enfin une monographie due à Hans Sedlmayr, qui nous révèle dix fois plus de dessins et deux fois plus de constructions de Jean-Bernard qu'on n'en comptait autrefois. Le problème "Fischer" en acquiert les traits d'une haute actualité.   Issu d'une famille de provenance probablement néerlandaise et établie en Autriche (à Graz), Jean-Bernard a eu les avantages d'une formation exceptionnelle. Son père, un sculpteur, l'envoya dès l'âge de 14 ans en Italie, où il séjourna seize années. A Rome, où il résida le plus souvent, il eut la chance d'entrer en contact avec une élite incomparable entourant Bernin (qu'il préférait à Borromini) et illustrée par des érudits aussi éminents que G.-P. Belori et le P.A. Kircher, qui ont élargi les horizons de leurs contemporains en éveillant par leurs études et leurs collections un vif intérêt pour les civilisations les moins connues, celles de l'Egypte et du Proche-Orient, du monde païen, israélien, persan ou turc, voire de la Chine. C'est dès ces années-là que Fischer commença à accumuler des dessins pour sa propre documentation artistique. Après son retour en Autriche (1687), il continua toute sa vie cette occupation qui n'était point son "violon d'Ingres", mais formait la base historique comparative, le stimulus aigu de ses propres inventions. A partir de 1706, il prépara l'édition d'un énorme volume à gravures présentant ses dessins et intitulé Entwurf Einer Historischen Architectur. Fischer a eu ainsi le mérite d'être l'auteur de la toute première histoire générale de l'architecture racontée par l'image. L'essai n'a pu paraître qu'en 1725. Il y a ajouté une quantité de ses propres inventions, des projets réalisés ou non, de ravissantes maisons de plaisance à jardins, des palais de ville et des églises ; y compris la Karlskirche de Vienne, son chef-d'oeuvre.

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