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Francisco de Goya

Publié le 26/02/2010

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Francisco José de Goya y Lucientes reçut une formation médiocre dans l'atelier d'un artiste local de Saragosse, puis partit pour Madrid où il devint l'élève du peintre de cour Francisco Bayeu ­ dont il épousa la soeur en 1773. Grâce à la protection de son beau-frère, il obtint en 1775 une commande de la Manufacture Royale pour une série de cartons de tapisserie figurant des scènes de la vie populaire, qu'il réalisa sous la direction de l'artiste allemand en vogue Anton Mengs. Élu à l'Académie de Madrid en 1780, Goya débuta une brillante carrière officielle de peintre de cour en 1785. La mort de Charles III n'entama pas son prestige et il devint sous le peu scrupuleux Charles IV, "peintre de la chambre du roi" (1788) puis directeur de l'Académie (1799). Une grave maladie le frappa de surdité en 1792 et marqua un changement profond dans sa perception du monde. Isolé dans le silence, Goya débrida son imagination, libérant un univers angoissant et sombre, expression d'une vision audacieuse et critique de la société. La suite de quatre-vingts gravures Les Caprices réalisée lors de cette crise dénonce les vices politiques, sociaux et religieux de l'Espagne. Menacé par l'Inquisition, Goya dut plus tard restituer les planches des Caprices en échange d'une pension pour son fils. Personnalité ambiguë et tiraillée, il peindra Napoléon et ses généraux après l'effondrement de la monarchie espagnole, restant à la cour malgré son abomination de la guerre et de ses conséquences, manifeste dans sa série de gravures des Désastres de la guerre. Après l'insurrection espagnole et l'expulsion des Français, on pardonna à Goya d'avoir exercé son métier de peintre pour Napoléon, mais dans la vague des persécutions politiques des Tyrans, il préféra se réfugier en France. Installé à Bordeaux, il continua d'exprimer dans ses oeuvres une vision tourmentée du monde. Il mourut dans cet exil (volontaire) en 1828. Au contraire de la vie tout unie de Velasquez, celle de Goya fut comme hachée par la destinée. Tandis que l'oeuvre de Velasquez nous donne d'un bout à l'autre la joie de contempler de la peinture toute pure, de la peinture en soi pourrait-on dire, et dégagé de tout élément personnel et momentané, l'oeuvre de Goya porte dans son extrême variété la marque du tempérament particulier de l'artiste et constitue un ensemble de visions vécues auquel les circonstances ont donné la valeur singulière d'un document d'histoire unique en son genre. On a dit de Velasquez qu'il avait été le plus peintre de tous les peintres : Goya en a été sans nul doute le plus espagnol

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« cette opposition foncière qui se manifeste dans l'éternel et universel conflit du bien et du mal, du beau et du laid.Son tempérament personnel, tout de contrastes, l'a rendu plus qu'aucun autre capable par là même d'exprimerintensément la tragédie de son époque, qui ressemble tellement à la nôtre, en même temps que les aspectsessentiels de la nature humaine de toujours.

Agité constamment entre les contradictoires, sensible sans cesse etpartout à ce qu'il y a simultanément de beau et de laid dans les êtres, tel a été Goya depuis le début jusqu'à la finde son immense production artistique ; et c'est là ce qui donne à son oeuvre son unité profonde et sa portéeuniverselle. Nulle part, peut-être, cette perception simultanée dans un même objet de la grâce élégante de la jeunesse en fleuret de la hideur caricaturale d'une décrépitude virtuelle ou effective ne se manifeste avec plus d'évidence que dansle diptyque des jeunes et des Vieilles du Musée de Lille. Dans le premier de ces tableaux, sous un soleil radieux, deux belles jeunes femmes s'avancent avec un petit chienqui leur fait fête.

Celle de gauche est brune avec une mantille noire, et celle de droite à la mantille blanche est unesuperbe blonde.

Derrière elles, des laveuses trempent leur linge dans une eau courante, des enfants jouent, et uneville s'étend au loin sous la lumière d'un beau ciel. Que reste-t-il de tout cela dans le deuxième tableau ? La ville et le soleil, et les laveuses, et le beau ciel ontdisparu.

Et, sur un fond blafard un spectre qui est celui de la mort s'apprête à balayer d'un seul coup deux horriblescoquettes affreusement décharnées qui sont sans doute ce que l'âge a fait des deux majas fraîches et potelées detout à l'heure.

Celle de droite a dû être blonde et se pare encore de voiles clairs, tandis que celle de gauche, sousla mantille noire qu'elle a conservée, n'a plus qu'une face de squelette. C'est dans toute l'oeuvre de Goya que l'on retrouve de tels contrastes.

Dès la période de sa vie où, pendant unevingtaine d'années, il est à Madrid l'homme à la mode et jouit pleinement de toutes les joies de l'existence, aussibien qu'il peint les scènes les plus charmantes de ses cartons de tapisseries pour la manufacture royale de Sainte-Barbe ou les frais tableaux destinés à décorer l'Alameda de la duchesse d'Osuna, il grave d'après nature un Supplicepar le garrot qui est déjà une atroce vision, et d'après Velasquez un portrait équestre où les traits enfantins du petitprince Balthasar-Charles apparaissent comme prématurément vieillis.

Après la grave maladie dont il ne se rétablit en1794 que pour rester désormais affligé de l'incurable tristesse des sourds, les fresques de San Antonio de la Floridaet les portraits si doux de sa manière grise répondent dans son oeuvre aux âpres planches des Caprices.

Pendant lesannées tragiques qui lui inspirent les Misères de la guerre ou d'hallucinantes scènes d'horreur ou de cauchemar, puispendant la sombre époque de la restauration bourbonienne où ses portraits officiels de Ferdinand VII sont autant desinistres caricatures, il n'en demeure pas moins sensible à l'élégance des Majas au balcon ou à la radieuse jeunessed'une Porteuse d'eau.

Et jusque dans l'exil où il va toucher au terme d'une longue et dure existence commencéejadis dans la joie d'une vitalité débordante, le portrait déjà si impressionniste de l'humble Laitière de Bordeaux montrecomment il a su rester lui-même jeune encore, capable toujours d'exprimer le beau à côté du laid, tressaillant sanscesse d'enthousiasme devant le charme de la grâce et de la vie. Aussi bien que cet Aragonais devenu Madrilène s'était d'abord formé à l'école des plus grands artistes du passé,Rembrandt et Velasquez, les Italiens et les Français, son oeuvre et son art ont inspiré après lui l'avenir, etnotamment notre si riche XIXe siècle. Mais, par-dessus tout cela, Goya est grand d'une valeur humaine générale, vraiment permanente et universelle.

Uneangoisse indicible nous étreint au spectacle des laideurs et des horreurs qu'il a figurées impitoyablement sans êtrepour cela le moindrement insensible.

Mais souvent aussi le sentiment qu'il inspire est l'émotion plus douce quel'homme ressent malgré tout devant la jeunesse et devant la beauté.

Jusque dans sa vieillesse bougonne et morose,il n'a jamais cessé de vibrer devant ce qui est jeune et devant ce qui est beau.

Et il est jusqu'au bout demeurécapable de trouver dans l'art un de ces grands refuges où l'on peut s'évader des duretés de l'heure présente, goûterdes joies pures et désintéressées, sentir intensément ce qui élève la créature humaine au-dessus de la brute. L'oeuvre de Goya OEuvre très abondante (plus de six cents tableaux).

Chronologie assez bien établie.Nous donnons un choix des "oeuvres célèbres".

C'est surtout au Musée du Prado qu'on peut connaître Goya. L'OMBRELLELE JOUEUR DE GUITARELA VENDANGE, etc.

Cartons de tapisserie (Prado, Madrid).1783 AUTOPORTRAIT (Musée d'Agen).AUTOPORTRAIT (Prado, Madrid).LA PRAIRIE DE SAN ISIDRO (Prado, Madrid).AUTOPORTRAIT (Musée de Castres).1791 EL PELELE (Prado, Madrid).LA MARQUISE DE LA SOLANA (Louvre, Paris)."LA TIRANA" (Académie San Fernando, Madrid). 1793 L'ENTERREMENT DE LA SARDINE (Académie San Fernando, Madrid).. »

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