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Francisco de Zurbarán

Publié le 26/02/2010

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Peintre né à Fuente de Cantos en 1598, décédé à Madrid en 1664. Il étudie chez le peintre Pedro Diaz Villanueva, de 1614 à 1616 à Séville. Sa formation achevée, il retourne dans son Estrémadure natale où il va recevoir d'importantes commandes de Séville. L'artiste exécute des scènes de la vie de saint Bonaventure, dont le Louvre possède deux tableaux. Sa renommée est telle que le peintre est appelé à Madrid pour réaliser une série de toiles, les Travaux d'Hercule, pour le nouveau palais du Buen Retiro. Réussissant avec succès dans ce thème profane, il est nommé " peintre du roi ". Mais le peintre revient vite à la peinture de dévotion, son véritable domaine de prédilection. Il peint de 1638 à 1639 le cycle monastique de Guadalupe. A partir de 1640, sa vie s'assombrit par le décès de sa première femme. Il quitte Séville pour Madrid où il retrouve son ami fidèle Vélasquez. Sa production faiblit peu à peu. La postérité retiendra, pourtant, ses oeuvres à caractère monumental. Zurbarán est en effet le plus remarquable des peintres monastiques par l'intense spiritualité de ses compositions qui allient la stabilité des formes et les raffinements colorés.

« ZURBARAN 1598-1664? UN garçon de quinze ans, fils de paysans du plateau d'Estrémadure (il est né en 1598, dans la grosse bourgade agricole- de Fuente de Cantos), descend à Séville pour y apprendre, comme tant d'autres, le métier de peintre.

Vie laborieuse d'artisan, tissée des joies et des peines com­ munes: trois mariages, de nombreux enfants, des conflits d'intérêts, la gêne après l'aisance.

Car­ rière brillante et décevante, à la courbe indécise.

A des années obscures, où le jeune Zurbaran devient l'ami de Velasquez (leurs premières œuvres « ténébristes » ont été parfois confondues) succède une ascension brusque.

Entre 1625 et 1630, plusieurs vastes ensembles, pour la cathé­ drale (chapelle Saint-Pierre) ou pour des couvents sévillans (Dominicains, Merci, Collège fran­ ciscain de Saint-Bonaventure), affirment avec un éclat dur l'autorité d'un maître.

Malgré les intrigues de rivaux, la municipalité l'invite à demeurer dans une ville qu'il honore.

Maturité éclatante et précoce: un atelier nombreux, qui suffit à peine aux COJilmandes, décore églises, cloîtres, sacristies, rayonne sur Séville et sur une vaste région: c'est pour les chartreux de Jerez et les hiéronymites de Guadalupe que Zurbaran peint les chefs-d'œuvre d'un art plus aéré, puis­ sant et calme.

Consécration suprême: dès 1634, « peintre du Roi», il participe à la décoration du «Salon des Royaumes» au nouveau palais madrilène du Retiro.

Mais à partir de 1640, on entre dans une pénombre croissante.

Crise familiale après le se­ cond veuvage? Crise professionnelle avec l'avènement du jeune Murillo, dont la grâce facile conquiert les Sévillans? Recherche de débouchés nouveaux que font pressentir des envois fré­ quents au Pérou, de multiples séjours à Madrid? Des tableaux d'oratoire (Christs de douleur, Saintes Familles, Saints François) remplacent les cycles monastiques, l'élégie succède à l'épopée; des courbes plus suaves, un modelé plus fondu se dessinent, comme si le maître vieillissant cher­ chait à rejoindre le goût du jour.

Zurbaran s'efface dans ce crépuscule mélancolique; il disparaît en 1664, ·sans qu'on ait éclairci la date exacte ni le lieu de sa mort.

Il demeura longtemps célèbre et méconnu.

Pour les classiques du XVIIIe siècle, il fut le « Caravage espagnol », naturaliste probe, un peu prosaïque; pour les romantiques français, un· peintre « antithétique» comme le génie de l'Espagne, -moines farouches et jeunes saintes romanesques; aux yeux de tous, un astre mineur, offusqué par l'éclat de Murillo.

C'est notre siècle qui l'a replacé parmi les « héros>> de la peinture, entre Greco et Velasquez, et presque à leur niveau.

Ce n'est pas que nous le connaissions beaucoup mieux.

Les documents nombreux mis au jour depuis vingt-cinq ans ne nous apprennent pas grand-chose sur l'homme que fut Zurbaran, sur la genèse d'une, œuvré en grande partie dispersée.

Du moins, le progrès des études sur la pein­ ture espagnole nous aide à le situer, à mesurer ses limites et sa grandeur.

Influençable autant qu'inhabile à se renouveler, il est aussi très inégal.

En face de Velasquez, l'aristocrate, de Mu­ rillo, le vif gamin sévillan, il reste un fils de laboureurs, taciturne, nullement humaniste, encore moins virtuose (témoin les fâcheux Travaux d'Hercule du Retiro, dont on ne peut plus discuter. »

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