Devoir de Philosophie

Francisco Pizarro

Publié le 22/02/2012

Extrait du document

Francisco Pizarro offre au monde l'exemple le plus surprenant de ce que peut le courage uni à la ténacité. Sans appui, sans argent, il parvint à donner un empire à la couronne de Castille. Qu'était-il ? Un bâtard que son père, le capitaine Gonzalo Pizarro, avait reconnu mais aussitôt abandonné, et qu'il oublia au point de ne pas le mentionner sur son testament en faveur de ses fils. Gamin batailleur, on le voit vivre de maraudes dans la ville de Trujillo, en Estrémadure, où il naquit en 1475. Gardien de troupeaux, il égare quelques pourceaux, craint un juste châtiment et s'enfuit de la maison maternelle. On le retrouve plus tard enrôlé dans la troupe de Gonzalve de Cordoue qui guerroie en Italie. Peu communicatif, sobre, dur pour lui-même et pour les autres, courageux jusqu'à la témérité, c'est le type du soldat espagnol. De lettres, il n'en a point ; il en ressentira une certaine gêne pendant toute sa vie, mais qu'importe ! Depuis une quinzaine d'années, les exploits de Christophe Colomb hantent les jeunes cerveaux. A la découverte des îles, vient de s'ajouter celle de rivages qui pourraient bien appartenir à un continent. Francisco rêve de se joindre à ces pionniers. En 1509, il parvient à débarquer à Saint-Domingue, se lie avec Balboa, rencontre Cortés dont il est sans doute cousin, et recherche aussitôt les moyens de fuir cette île où la vie s'avère pour lui trop monotone. Il arrive à ses fins, puisque quelques mois plus tard, lieutenant d'Ojeda, il participe à la petite expédition qui, de la baie de la future Carthagène, se dirige vers le Darien en longeant des côtes où la nature est hostile et les flèches des indigènes empoisonnées. Pizarro a pris contact avec les obstacles qu'il lui faudra désormais surmonter presque jusqu'à sa mort.

« Pizarro rentre en Espagne, obtient de Charles Quint des honneurs et des pouvoirs pour lui et les siens et, le 11 mai1532, nous le retrouvons devant Tumbez avec une troupe de deux cents hommes, et, parmi eux, ses frères.L'expédition vers l'intérieur des terres peut commencer. Au Pérou, le grand Inca Huayna Capac, rompant avec une tradition séculaire qui n'admettait qu'un souverain unique,fils du Soleil, pour régner sur le Tahuantinsuyu, avait à sa mort partagé l'empire, démesurément agrandi par sesconquêtes, entre ses deux fils, Huascar, le légitime, qui devait résider à Cuzco, la vieille capitale, et Atahualpa, lebâtard, à Quito.

Ce partage fut le signe de révoltes, suivies d'une guerre ouverte entre les deux frères.

Huascar estcapturé dans une embuscade, et Atahualpa, vainqueur, campe avec son armée dans la Cordillère, près deCajamarca.

C'est alors que se présentent devant lui les émissaires de Pizarro qui sollicitent pour leur maître unentretien.

Atahualpa, prévenu par les siens de l'approche des hommes blancs, n'est pas surpris, et consent à venirle lendemain rendre visite à Pizarro.

Celui-ci a mis six mois pour gagner Cajamarca, bien que le pays en général ne sesoit pas montré hostile.

Parvenu aux hauteurs qui dominent la ville, il aperçoit le camp d'Atahualpa, dontl'importance effraie ceux qui l'entourent.

Quand il apprend que l'Inca le lendemain viendra le voir en armes, il redouteun piège.

Seul, un coup d'audace peut sauver les siens.

Il faut s'emparer de l'Inca.

Des dispositions sont prises ence sens, c'est la veillée des armes.

Le lendemain, l'armée indienne s'ébranle, puis s'immobilise près des murs de laville.

Atahualpa s'avance sur une litière avec une faible escorte, et s'étonne de ne voir aucun Espagnol dans lesrues.

Et voici que seul le Père Valverde, chapelain de la troupe, vient à lui, la Bible dans une main, le crucifix dansl'autre, et commence un sermon.

L'Inca, qui ne comprend rien, l'interrompt demande à voir le livre.

Il le prend, leregarde et le jette à terre, dépité.

Valverde, devant ce geste qu'il juge sacrilège, crie vengeance.

A cet appelrépondent les coups des arquebuses et des couleuvrines et les cris de cavaliers qui s'élancent, l'épée haute.L'escorte de l'Inca est détruite, le souverain est fait prisonnier par Pizarro lui-même, tandis que l'armée indienneprise d'une terreur panique fuit de tous côtés, poursuivie dans la campagne par les cavaliers qui tuent sans merci.La nuit met fin au combat ; les Espagnols n'ont perdu aucun des leurs.

Action d'éclat, faite d'audace et de traîtriseet qui aura d'incalculables conséquences. Le lendemain déjà, l'Inca partage la chambre et la table de son vainqueur.

Un peu plus tard, il apprendra à jouer auxcartes.

Il se laisse aller à décrire les splendeurs de Cuzco, ses richesses, et sur une proposition des Espagnols,accepte de constituer, pour sa libération, un tas d'or haut comme lui.

Il est pris au mot Des messagers partentrecueillir l'or du temple de Pachacamac et de Cuzco.

Tandis que le métal précieux s'accumule, on apprendqu'Atahualpa a trouvé le moyen de faire noyer son frère Huascar ; on s'en étonne.

Survient Almagro conduisant unrenfort d'hommes et de chevaux et la discorde naît au camp des Espagnols à propos du partage de la rançon ; laloyauté de l'Inca est mise en doute.

Almagro insiste pour qu'on se débarrasse de lui.

Pizarro, qui ne pense qu'ausuccès de son entreprise et se rit des moyens, a la faiblesse d'accéder à cette demande.

On instruit un procèsfictif, procédé juridique cher aux Espagnols pour justifier une injustice.

L'Inca a trahi, il sera étranglé s'il consent àse convertir, sinon ce sera le bûcher.

La sentence est exécutée, le crime politique accompli.

Des protestationspourtant s'élèvent parmi les Espagnols, et l'on apporte la preuve que les accusations n'étaient que mensonges.

Ilest trop tard. Pizarro se met en marche vers Cuzco où il entre sans coup férir le 11 novembre 1533.

La ville est d'abord mise aupillage et l'on fait ripaille, puis la vie encore une fois s'organise et Pizarro couronne de sa main le jeune Inca Mancoqu'il retient près de lui. Le Pérou a été traversé, mais non pas vraiment occupé.

Pizarro, le conquérant, va se muer en administrateur.Tandis qu'un de ses compagnons, Benalcázar, gagne le Nord et s'installe à Quito avant l'arrivée de son concurrentAlvarado venu directement du Guatemala, Pizarro, qui a compris tous les avantages d'avoir la capitale du pays sur lacôte, fonde au bord du Rimac la ville des Rois, qui deviendra l'actuelle Lima. Almagro pendant ce temps, est parti reconnaître les deux cents lieues de côtes que la couronne d'Espagne lui aconcédées.

L'aspect désertique du Chili septentrional le déçoit, lui et ses hommes ; il revient mécontent versArequipa pour apprendre que Fernand Pizarro, le frère de Francisco, soutient à Cuzco contre les armées de Mancoqu'il a laissé échapper, un siège extrêmement meurtrier Almagro se dirige sur la ville et met en fuite Manco qui craintd'être pris entre deux armées Almagro et Fernand Pizarro restent en face l'un de l'autre.

Fernand ne veut pasabandonner la place, Almagro, malgré sa promesse de n'y pas rentrer, pénètre nuitamment dans la ville et y faitprisonniers Fernand et son frère Gonzalo.

Celui-ci saura s'échapper bientôt, mais Fernand reste de bonne prise Envain Francisco s'efforce-t-il de le faire libérer ; il a recours à la ruse : il convie Almagro à une rencontre sur la côte,non loin de Lima, le Père Bobadilla arbitrera le différend qui les sépare, chacun ne sera accompagné que de douzecavaliers.

Almagro est exact au rendez-vous, mais il flaire bientôt le guet-apens, saute par la fenêtre et fuit àcheval.

Les pourparlers reprennent pourtant un peu plus tard.

Francisco consent à abandonner Cuzco à Almagropour prix de la rançon de son frère, mais à peine Fernand est-il mis en liberté qu'il réunit une troupe et, après uncombat acharné sous les yeux des Indiens, spectateurs indifférents, capture à son tour Almagro ; il le fera mettre àmort peu de temps après (1538). Francisco Pizarro est désormais le maître incontesté du Pérou.

Il a soixante-trois ans.

Le roi lui a conféré lemarquisat.

Il vit à Lima avec ses deux maîtresses indiennes de sang royal et qui lui ont donné plusieurs enfants.

Sahaine contre les partisans d'Almagro ne s'est pas apaisée.

Il les traite durement, les laissant dans le plus completdénuement.

En vain crient-ils misère.

Pizarro se bouche les oreilles.

On le prévient que sa vie est en danger, que descomplots se trament...

Il n'en a souci et néglige toute précaution.

Les assassins se glissent dans son palais et un. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles