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Franz Liszt

Publié le 26/02/2010

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Essayer d'évoquer en quelques brèves lignes la personnalité et l'Oeuvre de Franz Liszt, le musicien et virtuose prodigieux dont l'existence fut une suite ininterrompue d'aventures étonnantes, le compositeur qui signa des pages innombrables et dont la correspondance remplirait à elle seule vingt volumes, n'est-ce pas là une véritable gageure ? De fait, si l'on se penche sur cette destinée étrange qui débute en 1811, à Raiding en Hongrie, sous le signe symbolique d'une comète prometteuse de miracles, jusqu'à sa conclusion, soixante-quinze ans plus tard, à Bayreuth, l'on reste confondu par cet enchaînement surprenant d'événements d'ordre à la fois artistique, mondain, sentimental ou religieux, qui font de cette vie l'une des plus riches du XIXe siècle. Et tout d'abord, ce nom claironnant n'évoque-t-il pas l'idée du virtuose-type, à l'égal de celui de Paganini ? Quoi d'étonnant à cela : né d'un père qui vénère la musique et sait découvrir immédiatement les dons de son fils, il connaît, à l'égal de Mozart, une enfance précoce qui lui vaut, dans sa patrie, les premiers succès publics. Puis à Vienne, où il est venu travailler sous la discipline sévère de Salieri et Czerny, il goûte, à onze ans, le glorieux enivrement d'un baiser donné par Beethoven à la fin de l'un de ses concerts. Peu après, c'est l'arrivée à Paris (1823), où l'italien Cherubini lui refuse l'entrée au Conservatoire sous prétexte qu'il est étranger. Ce qui n'empêche par le petit Liszt, comme l'appellent alors les chroniqueurs, de faire au Théâtre italien des débuts proprement sensationnels et ­ exemple unique dans les annales de la maison ­ de faire représenter à l'Académie royale de musique un opéra en un acte de sa composition, Don Sanche ou le Château d'amour (1825).

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« d'imposer au public souvent récalcitrant nombre de partitions nouvelles : celles de son cher ami Richard Wagner, enpremier lieu, dont il monte le Vaisseau fantôme et Tannhäuser, et dont il crée Lohengrin.

Ce sont encore BenvenutoCellini de Berlioz, Alfonso et Estrella de Schubert, Genoveva de Schumann et le Barbier de Bagdad de Cornelius.

Auconcert, également, il fait entendre les Oeuvres contemporaines intéressantes, stimulant le public par la publicationde notices et d'articles pleins de vie et d'enthousiasme.

Et, puisqu'il tient la plume, il consacre à Chopin un volumebiographique ; puis, sous le titre des Bohémiens et de leur Musique en Hongrie, publie un ouvrage dans lequel il tenteun peu témérairement d'inclure cette musique dans le folklore de sa patrie. S'attachant, d'autre part, à l'étude de l'interprétation musicale bien plus qu'à celle de la technique instrumentale,Liszt groupe autour de lui une pléiade d'élèves déjà avancés, tels Hans de Bulow qui épousera bientôt sa fille Cosima-Tausig, Klindworth, Brendel, Bronsart, Gottschalg et Winterberger.

En plus de l'enseignement incomparable etentièrement gratuit qu'il leur donne, Liszt assure ensuite les débuts de leur carrière par son appui influent. C'est cependant, en tant que compositeur que Liszt s'affirme de la façon la plus significative.

Toutes ses Oeuvresprincipales datent effectivement de Weimar.

Pour le piano ce sont après la mise au point définitive de la plupart descompositions antérieures les deux Concerti avec orchestre (1849), la Sonate en si mineur (1853), le Concertopathétique pour deux pianos (1856), plusieurs des Rapsodies hongroises, diverses transcriptions.

Puis, pour le chant,quelques cahiers de Lieder, suivis de diverses compositions pour orgue, dont la magnifique fantaisie et fugue Ad nos,ad salutarem undam sur le choral du Prophète de Meyerbeer (1850). Dans le domaine de la musique orchestrale Liszt s'est également signalé de manière particulièrement originale.

Avecses douze Poèmes symphoniques il a créé une forme musicale absolument neuve, la "musique à programme", qui,après lui, sera reprise et développée par Saint-Saëns, l'école russe et finalement Richard Strauss.

A l'instigation deCarolyne Wittgenstein, qui lui en fournit l'argument, il réalise encore deux somptueuses fresques orchestrales, laSymphonie de Faust (1854) et la Symphonie de Dante (1856).

Puis, s'attaquant à la musique d'église, il écrit, en1855, la Messe de Gran et le XIIIe Psaume, puis les Béatitudes (1859) qu'il incorporera ensuite à son oratorioChristus (1866).

Enfin, il entreprend un autre oratorio, la Légende de sainte Élisabeth, qu'il ne terminera qu'en 1862. En automne 1861 Liszt quitte l'Allemagne afin de rejoindre la princesse à Rome.

En effet, Carolyne Wittgenstein estvenue faire, auprès du Saint Père, une ultime tentative pour obtenir l'autorisation d'épouser celui qu'elle aime.Tentative vouée à l'insuccès, comme les précédentes.

Demeuré à Rome, Liszt vit alors quelques années de curieuxmysticisme qui aboutissent, à la stupéfaction générale, à son entrée dans les ordres mineurs, en avril 1865.

Nuldoute que sa foi fut sincère ; il est permis, cependant, de penser que l'espoir de devenir un jour le maître dechapelle de Saint-Pierre et le rénovateur de la musique religieuse catholique n'a pas été absolument étranger à sadécision.

Toujours est-il qu'à ce sujet Liszt connut une nouvelle déception. Jusqu'en 1868, l'abbé Liszt vivra dans la ville éternelle, partageant ses journées entre la retraite, la composition demusique sacrée et, d'autre part, la vie mondaine à laquelle il n'a pu se résoudre à renoncer complètement.

Ilcontinue à voir souvent la princesse qui s'est définitivement installée à Rome et qui, désormais, s'adonne avecardeur à des travaux de théologie. Puis, éternel vagabond, Liszt recommence à sillonner l'Europe, dirigeant ses Oeuvres, notamment Christus et SainteÉlisabeth, à Pest, en Allemagne ou à Paris.

La critique toutefois ne lui est pas favorable partout.

Si, dans sa patrie,on le fête, en France et à Vienne spécialement l'on se refuse à admettre que le virtuose, jadis tant applaudi, se fûtmué en un compositeur de talent. En 1867 Liszt s'est rendu à Munich, où vivent son gendre Hans de Bulow et sa fille Cosima.

Il vient tenter in extremisde conjurer la catastrophe qui menace le jeune ménage.

Peine perdue : à peine est-il reparti que Cosima,abandonnant son mari, s'enfuit auprès de Richard Wagner qu'elle épousera en 1870.

Pendant plusieurs années cedrame troublera l'amitié passionnée que se portent les deux musiciens. Dès 1869 Liszt reprend, seul cette fois, le chemin de Weimar où, désormais, il séjournera quelques mois chaqueannée.

Dans le pavillon mis à sa disposition par le grand-duc Charles-Alexandre, l'on voit accourir auprès de lui unenuée d'élèves enthousiastes.

Dans ce milieu sympathique il trouve quelque consolation à sa solitude morale et àl'incompréhension quasi générale qui accueille ses dernières productions.

En 1871, enfin, il est nommé président del'Académie de musique de Budapest.

Il accepte ces fonctions, par attachement pour sa patrie, bien qu'ellesl'obligent à un séjour annuel dans la capitale hongroise.

Il se réserve néanmoins de passer ses hivers à Rome. Une grande joie est réservée encore à Liszt : s'étant réconcilié, entre temps, avec Richard et Cosima Wagner, ilvient prendre part, en 1876, aux fêtes d'inauguration du théâtre de Bayreuth, "la grande merveille de l'artgermanique".

L'incomparable ami est lui-même fêté, à juste titre, comme l'un des premiers apôtres du culte nouveau,l'un de ceux grâce auxquels Wagner a pu triompher de tous les obstacles. Quelques années encore l'illustre vieillard, nimbé d'une gloire fabuleuse, partage son existence entre Rome, Weimaret Pest, sans renoncer pour autant à de fréquents déplacements.

Auprès de la génération montante dont il se sentde plus en plus éloigné il rencontre encore un accueil chaleureux qui, cependant, ne rappelle que de loin les ovationsqui saluaient jadis les apparitions du virtuose-roi.

Finalement, après avoir eu le chagrin de perdre son gendre et ami,Richard Wagner, en 1883, il vient lui-même mourir à Bayreuth, dans la nuit du 31 juillet au 1er août 1886, en pleinepériode de festivals.

Enseveli dans le cimetière de cette ville, il repose non loin de celui auquel il voua une amitié si. »

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