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Gaudi

Publié le 26/02/2010

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La seule figure sans doute vraiment importante qu'ait produite l'architecture espagnole vers la fin du XIXe siècle est celle d'Antoni Gaudi.   Il y a chez Gaudi une passion baroque, jamais démentie. Cependant, parmi quelques-unes de ses créations, il existe aussi des traces d'attachement au roman et au gothique. Je veux parler surtout de ses idées sur l'artisan. Elles existaient bien déjà chez Ruskin ainsi que dans le mouvement de l'Art and Crafts. Mais l'oeuvre de Gaudi s'oriente simultanément vers le passé et le futur. Vers le futur par les recherches statiques et formelles ; vers le passé par sa lutte pour le perfectionnement d'un procédé constructif en pierre — technique déjà dépassée à l'époque — et pas seulement par un penchant romantique à l'égard de l'attitude de l'artisan.   A la faveur des progrès de l'histoire et de l'archéologie, les architectes du XIXe siècle avaient appris dans les académies le répertoire des styles architectoniques. On parcourait les formes en choisissant celles qui servaient le mieux à habiller  un thème. Jusqu'au XVIIIe siècle, l'issue naturelle avait été le style néo-classique, mais au XIXe on employait déjà quelques autres styles, anciens ou exotiques, sans que personne ne se posât le problème — pour nous trop évident — de la contradiction entre le procédé constructif et l'aspect que devaient prendre les formes internes et externes de ces édifices. Il n'y avait pas — sauf quelques exceptions honorables — la préoccupation éthique de faire coïncider une manière de bâtir avec une organisation sociale du travail et des formes architecturales. On bâtissait selon le système le plus économique et commode et c'était seulement après coup qu'on déguisait  la construction avec le style que le client ou l'architecte trouvaient dans un répertoire qu'on croyait adapté à tous les thèmes. Il faut dire que Gaudi ne s'est jamais prêté à un montage  de ce genre. Son oeuvre incarne le conflit des styles historiques et la recherche d'un style propre à l'époque, en harmonie avec ses croyances et ses techniques.

« Antonio Gaudí y Cornet est le plus important architecte de la Catalogne.

Le style singulier qui est le sien ne peutêtre défini par les appellations contrôlées de mouvement.

Gaudí dépasse une synthèse où se mêle le médiévalisme,l'art nouveau et le baroque tout en reprenant à son compte d'anciennes techniques traditionnelles de constructionlocale comme la voûte de brique.

Gaudí, dont le songe est de faire en sorte que structure, forme et constructionsoit un tout, peut encore passer pour être naturaliste.

Le style qu'il a défini est au bout du compte trop singulierpour avoir suscité une école.

Alors que Gaudí commence à construire dans un temps qui ne doute pas du progrès etde la science, qui élabore de nouvelles techniques de construction, c'est à des surprises de l'ordre du merveilleuxque convient les bâtiments de Gaudí.

Le mélange de matériaux divers qui vont de la terre cuite à la fonte, de lapierre de taille à la céramique, du fer forgé à la brique le foisonnement des formes, leurs ondulations, leur sinuosité,la polychromie, les métamorphoses qui conduisent à un banc à devenir un animal, qui font d'une cheminée unecorolle, d'une colonne une sorte d'os ou d'un balcon un masque sont autant de rendez-vous avec le fantastique.

Àla rigueur de la ligne droite, à l'exigence du fonctionnalisme, Gaudí répond par un songe.

Le plus étonnant exemplede la technique de travail de Gaudí est celui qu'il a mis en œuvre avec la Sagrada Familia.

C'est en 1884 qu'il prendle chantier de l'église en charge.

D'ordinaire, un bâtiment s'élève en commençant par les fondations.

Gaudí choisit unprogramme de travaux qui prend pour exemple les temps médiévaux où les constructeurs pouvaient élever le chœuret laisser aux générations à venir le soin d'élever la nef et de dresser la façade.

Cette conception conduit à uneœuvre qui paraît de toute part à la fois achevée et incomplète, terminée et encore en projet.

A sa mort en 1926, laSagrada Familia est une réalité...

inachevée.

Paradoxe : les immeubles qu'il a construit sur le Paseo de Gracia, laCasa Calvet, la Villa Ballesguard, le collège Sainte-Thérèse, le parc Güell, etc., quoique achevés provoquent par laprolifération des formes la singulière sensation que les bâtiments peuvent évoluer encore.... »

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