Devoir de Philosophie

GLOSSAIRE

Publié le 05/01/2020

Extrait du document

Mobiles et motifs

 

Le mobile désigne les éléments sensibles, affectifs et irrationnels qui poussent à l'action. Le motif, lui, est une raison d'agir d'ordre intellectuel ou moral.

 

Passion

 

(Du latin passio, de pati, supporter, souffrir.) Dans la philosophie classique, la passion désigne le fait de subir l'action d'un agent extérieur, et renvoie à l'idée de passivité. Elle s'oppose à l'action, qui désigne l'opération propre à un être ou agent, sans intervention d'une cause extérieure. Elle est parfois opposée à la raison, dans la mesure où elle désigne une force incontrôlée qui pousse à des actions que la raison condamne.

 

Responsabilité

 

La responsabilité est le fait de répondre de ses actes et de s'en reconnaître l'auteur. La responsabilité suppose la liberté, comme condition préalable de toute obligation. La responsabilité réclame aussi la pleine conscience non seulement de ses actes, mais encore de leurs conséquences à l'égard d'autrui.

 

Spontanéité

 

Caractère d'une action ou d'une réaction indépendante de la réflexion, mais résultant de la nature propre de l'agent.

 

Volonté

 

La volonté, au sens large, est la faculté d'agir par une décision libre. En ce sens, on oppose l'acte volontaire à l'acte involontaire, lequel résulte d'une spontanéité ou d'une contrainte. En un sens plus restreint, la volonté est la faculté d'agir en maîtrisant ses .désirs, soit en différant leur satisfaction, soit en les combattant.

 

La volonté peut puiser sa force dans l'éducation, ou l'habitude, selon Aristote. L'idée d'une volonté libre, c'est-à-dire indépendante de toute détermination, est affirmée par Descartes.

Aliénation

 

Initialement, l'aliénation est un terme juridique désignant la cession d'un bien à une autre personne. C'est en ce sens que Rousseau l'utilise, lorsqu'il évoque le contrat social par lequel les hommes renoncent à leur liberté naturelle et accèdent à la liberté civile. Hegel fera de ce terme un usage différent. Chez lui, l'aliénation désigne le mouvement par lequel l'esprit s'extériorise (Entausserung'i et se rend étranger à lui-même (Entfremdung). Au sens large, l'aliénation signifie la dépossession de soi, au profit d'un autre.

 

Autonomie

 

Capacité d'un individu ou d'un groupe de déterminer lui-même les règles auxquelles il se soumet. L'autonomie s'oppose à l'hétéronomie, qui désigne la condition d'un individu ou d'un groupe qui reçoit d'une personne étrangère la loi à laquelle il obéit. L'autonomie de doit pas être confondue avec l'indépendance. S'agissant d'un groupe, cela est évident : la loi ne rend pas les hommes indépendants les uns des autres, puisqu'elle règle au contraire leurs relations. S'agissant d'un individu, si l'autonomie est bien, chez Kant, le pouvoir qu'a la volonté de se rendre indépendante de tout mobile sensible, elle désigne aussi la capacité d'obéir à la seule législation de la raison. L'autonomie ne se ramène pas ici non plus à la simple indépendance.

 

Choix

 

Acte par lequel le sujet prend parti pour une attitude ou une décision qui en exclut d'autres également possibles. Le choix est classiquement considéré comme la marque de la liberté humaine, qui s'exprime paradoxalement dans la capacité de choisir librement le mai.

 

Contingence et nécessité

 

Caractère de ce qui est conçu comme pouvant être ou ne pas être, ou être autrement qu'il est. La contingence s'oppose à la nécessité. Elle renvoie à l'idée du possible et permet de comprendre le choix d'un acte moral. La question débattue dans la métaphysique classique, notamment par Spinoza, est celle de savoir si la contingence existe, ou si elle n'est que l'expression d'une limitation de la pensée. Nous croyons qu’une chose est simplement possible, parce que nous ignorons ce qui la rend, en réalité, nécessaire. Mais s'il n'y a pas de place pour la contingence dans le monde, alors le monde est soumis à la nécessité. Le monde dans son ensemble n'aurait pas pu ne pas être, ni être autrement qu'il n'est.

 

Délibération

 

(Du latin deliberatio, de librare, peser avec la balance). Traditionnellement, la délibération est le deuxième moment de l'acte volontaire, qui se situe après la conception de l'acte et avant son exécution. Elle consiste à soupeser les motifs et les mobiles qui détermineront ensuite la décision. La délibération fait du choix un acte rationnel. Pour certains philosophes contemporains, comme Sartre et Merleau-Ponty notamment, la délibération se situerait après la décision, et ne serait qu'une justification après coup d'un choix plus originel et en partie irrationnel. En réalité, « quand je délibère, les jeux sont faits » (Sartre).

 

Destin

 

À l'époque antique, dans la tragédie grecque et la philosophie des stoïciens notamment, le destin désigne une puissance d'origine étrangère ou divine (le fatum) qui fixe le cours de l'existence d'un individu ou de l'univers, sans que l'homme puisse y intervenir. Le problème de la vie humaine est alors de se réconcilier avec le destin (amorfatl), c'est-à-dire d'y reconnaître sa destinée.

 

Déterminisme

 

Au sens large, le déterminisme désigne la relation nécessaire entre une cause et son effet. Le déterminisme est un terme utilisé le plus souvent dans le domaine physique des sciences naturelles. Mais il peut être utilisé également dans le domaine psychologique. On parlera alors de déterminisme psychologique pour désigner la relation nécessaire entre un motif (cause) et une décision (effet). Un tel déterminisme laisse place à la liberté, puisque comprendre les relations causales permet de les maîtriser et de les utiliser.

 

Au sens métaphysique, le déterminisme désigne une doctrine selon laquelle l'ensemble du réel est un système de causes et d'effets nécessaires qui ne laisse aucune place à la liberté de la volonté, considérée comme illusoire.

 

Devoir

 

Au sens large, le devoir désigne une obligation sociale ou morale envers autrui. Il se distingue de l'obligation juridique, qui comporte l'idée de contrainte matérielle ou de sanction. Au sens philosophique, le devoir comme obligation morale se distingue du devoir comme obligation sociale. Kant oppose l'action accomplie conformément au devoir à l'action faite par devoir. Dans le premier cas, l'action ne peut pas être qualifiée de morale, puisqu'elle peut résulter de la simple rencontre de mon intérêt et du devoir. Seule l'action accomplie par devoir est une action morale. Le devoir est alors l'obligation morale à laquelle la volonté se soumet librement, indépendamment de tout mobile sensible.

 

Droit (et droit naturel)

 

Le droit désigne le pouvoir de faire ou d'exiger quelque chose, en vertu d'une règle ou d'une loi. On distingue couramment le droit naturel et le droit positif. Le droit naturel est celui qui est conforme à une loi considérée comme naturelle. Le droit d'aller et venir, par exemple, est un droit naturel. Le droit positif est celui qui résulte de la volonté du législateur. Le droit a pour corollaire le devoir. Comme pouvoir de faire, le droit est limité et s'accompagne d'un devoir qui lui correspond. Par exemple, le droit des parents s'accompagne d'un devoir envers les enfants. Comme pouvoir d'exiger, le droit des uns renvoie au devoir des autres. Le droit doit être respecté. Mais alors que le droit positif est protégé par la loi, le droit naturel n'existe qu'autant qu'il est reconnu.

 

Éthique

 

Les termes d'éthique et de morale ont longtemps été synonymes. Aujourd'hui cependant, ils ont une signification distincte. La morale renvoie à l'idée de devoir, l'éthique à l'idée de décision. La morale dicte le devoir sans hésitation comme sans exception. L'éthique, au contraire, soucieuse des conséquences, parfois imprévisibles, d'une décision à prendre dans une situation comportant des déterminations multiples, insiste sur l'idée de choix et de responsabilité.

 

Impératif

 

Terme utilisé par Kant pour désigner l'obligation morale, et qui s'exprime sous la-forme d'undevoir. Mais si tous les impératifs s'énoncent sous la forme d'un devoir, ils ne relèvent pas tous de la morale. Kant distingue l'impératif hypothétique qui subordonne le devoir à une fin et le transforme en simple moyen («si tu veux être en bonne santé, ne commets pas d'excès ») de l'impératif catégorique qui est inconditionnel. Seul l'impératif catégorique est un impératif moral, et ordonne absolument.

 

Indifférence

 

L'indifférence désigne un état de neutralité affective, qui peut être simplement subie, ou au contraire recherchée. L'indifférence apparaît alors comme le résultat d'une ascèse et est cultivée en vue d'obtenir la sagesse. L'indifférence stoïcienne consiste à se détacher volontairement de tout ce qui ne dépend pas de nous.

 

Libéralisme

 

Doctrine politique, dont les représentants les plus célèbres sont Locke et Montesquieu. Selon le libéralisme politique, l'État a pour tâche essentielle de protéger la liberté des individus. Dans une telle perspective, l'État doit être limité et doit pouvoir être contrôlé. Étendu au domaine économique (A. Smith, Ricardo, J.. Stuart Mill), le libéralisme prône la non-intervention de l'État dans les échanges. Il existe une tension entre ces deux formes de libéralisme, dans la mesure où la liberté économique peut compromettre les libertés individuelles.

 

Liberté d'indifférence

 

Qualifie la liberté d'un individu qui placé devant deux actions également possibles, choisit l'une ou l'autre indifféremment, les motifs ou mobiles de l'une ou l'autre étant équivalents, (cf. L'âne de Buridan, voir p. 15) ou arbitraire. La liberté d'indifférence est niée par Leibniz comme impossible; elle est au contraire affirmée par Descartes. Comme conduisant à un choix arbitraire, la liberté d'indifférence a un sens simplement négatif. Mais comme pouvoir de se déterminer par soi-même, elle possède un sens positif et constitue, selon Descartes, la preuve de l'existence du libre-arbitre.

 

Libre-arbitre

 

Au sens large, le libre-arbitre désigne le pouvoir de juger ou d'agir de soi-même. Par opposition au déterminisme, le libre-arbitre désigne soit le pouvoir de se déterminer sans motif et est synonyme de la liberté d'indifférence (Descartes), soit le pouvoir qu'a la volonté de se déterminer elle-même indépendamment ou contre les mobiles de la sensibilité (Kant).

 

Loi

 

Dans le domaine du droit, la loi est une règle obligatoire s'appliquant à l'ensemble des individus composant une société. La loi, créant l'obligation, s'oppose alors à la liberté. Dans une démocratie, les hommes obéissant à des lois qu'ils ont eux-mêmes choisis, la loi ne s'oppose pas à la liberté, mais la protège au contraire. Dans le domaine moral, la loi morale, chez Kant, prescrit à chacun de soumettre la maxime de son action au principe d'une législation universelle valable pour tous. Elle suppose la liberté, comme pouvoir d'indépendance à l'égard des mobiles de la sensibilité d'une part, et comme pouvoir d'autonomie, d'autre part.

« r contingence dans le monde, alors le monde est soumis à la nécessité.

Le monde dans son ensemble n'aurait pas pu ne pas être, ni être autrement qu'il n'est.

Délibération (Du latin deliberatio, de librare, peser avec la balance).

Traditionnellement, la délibération est le deuxième moment de l'acte volontaire, qui se situe après la conception de l'acte et avant son exécution.

Elle consiste à soupeser les motifs et les mobiles qui détermineront ensuite la décision.

La délibération fait du choix un acte rationnel.

Pour certains philosophes contemporains, comme Sartre et Merleau-Ponty notamment, la délibération se situerait après la décision, et ne serait qu'une justification après coup d'un choix plus originel et en partie irrationnel.

En réalité, « quand je délibère, les jeux sont faits » (Sartre).

Destin À l'époque antique, dans la tragédie grecque et la philosophie des stoïciens notamment, le destin désigne une puissance d'origine étrangère ou divine (le fatum) qui fixe le cours de l'existence d'un individu ou de l'univers, sans que l'homme puisse y intervenir.

Le problème de la vie humaine est alors de se réconcilier avec le destin (amor fat1), c'est-à-dire d'y reconnaître sa destinée.

Déterminisme Au sens large, le déterminisme désigne la relation nécessaire entre une cause et son effet.

Le déterminisme est un terme utilisé le plus souvent dans le domaine physique des sciences naturelles.

Mais il peut être utilisé également dans le domaine psychologique.

On parlera alors de déterminisme psychologique pour désigner la relation nécessaire entre un motif (cause) et une décision (effet).

Un tel déterminisme laisse place à la liberté, puisque comprendre les relations causales permet de les maîtriser et de les utiliser.

Au sens métaphysique, le déterminisme désigne une doctrine selon laquelle l'ensemble du réel est un système de causes et d'effets nécessaires qui ne laisse aucune place à la liberté de la volonté, considérée comme illusoire.

Devoir Au sens large, le devoir désigne une obligation sociale ou morale envers autrui.

Il se distingue de l'obligation juridique, qui comporte l'idée de contrainte matérielle ou de sanction.

Au sens philosophique, le devoir comme obligation morale se distingue du devoir comme obligation sociale.

Kant oppose l'action. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles