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Grand oral du bac :Philosophies et spiritualités orientales

Publié le 10/11/2018

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Philosophie ET religion

• Un autre argument souvent avancé pour nier l'existence d'une philosophie orientale réside dans le caractère profondément religieux de sa pensée. Mais il est facile de lui opposer de nombreux exemples -de la théologie juive (Maimonide), arabe (Averroés) ou médiévale (saint Thomas, saint Augustin) aux philosophies plus modernes, telles celles de Malebranche ou de Pascal -qui mettent en évidence les fréquentes incursions du religieux dans le domaine philosophique en Occident.

• Il est vrai que les penseurs asiatiques conçoivent la philosophie comme une science pratique, développée pour le bien des hommes. Mais leur philosophie s'inscrit toutefois dans cette

 

perspective de pure quête, par rapport à la religion, en prétendant élaborer une véritable science du salut et des actions à entreprendre en vue d'obtenir celui-ci. Le domaine spéculatif de leur réflexion s'étend jusqu'au point où commencent les pratiques rituelles et donc la religion proprement dit.

• Les penseurs occidentaux distinguent deux domaines de connaissance, celui relevant de la foi, imperméable à l'intelligence humaine, et celui où s'exerce l'activité de la raison et de l'expérience. De même, les penseurs orientaux constatent qu'il existe deux domaines pour lesquels ils possèdent un moyen de connaissance adapté : l'invisible fondé sur la vérité révélée et le visible soumis à la perception entendue comme mode de contact immédiat, donc valide, avec le monde extérieur.

DES PENSÉES PRATIQUES

 

L'Occident a longtemps dénié aux pensées orientales leur statut de grandes philosophies universelles ou encore la valeur de leurs spéculations philosophiques par rapport à celles, notamment de leurs homologues grecs ou arabes. Il est vrai que ces pensées orientales sont souvent liées à des religions et des pratiques rituelles qui les rendent incompatibles avec l'exercice d'une réflexion organisée. Toutefois, ces pensées très complexes, faisant appel tant au raisonnement qu'à l'intuition, relèvent le plus souvent à l'origine, d'une approche conceptuelle - qui ordonne des concepts en systèmes-et qu'elles peuvent à ce titre, être qualifiées de philosophies.

Sagesse et sophia

 

Les philosophies asiatiques, indienne ou chinoise par exemple, ne seraient-elle que des sagesses ? L'étymologie désigne la philosophie comme l'« amour de la sophia », c'est-à-dire de la sagesse comprise au sens de science, savoir ou connaissance - c'est sa première signification en philosophie. Cependant ce respect de l'étymologie risque de faire passer le mot pour la chose et d'empêcher de concevoir l'apparition d'un type de pensée comparable à la philosophie grecque dans une autre région du monde.

Certes, les philosophies de l'Asie, mais aussi les religions sont plus portées sur l'acquisition et le développement de la sagesse humaine que sur la fréquentation des divinités. Comment l'homme peut-il selon elles atteindre la sagesse? En se détachant de toutes les entraves qui lui sont imposées par les circonstances extérieures.

Toutes à leur quête de la vertu morale - seconde signification de « sagesse » en français -, ces pensées originaires de l'Orient ne seraient donc que des sagesses pratiques, des doctrines indiquant comment agir, sans pour autant être animées par le désir de la connaissance en elle-même et pour elle-même. Elles s'opposeraient donc à la sophia - objet de la quête de la philosophie occidentale -, qui désigne un savoir essentiellement abstrait dépourvu de rapport direct avec la conduite pratique de la vie quotidienne, avec la morale.

Or cette vision intellectuelle de la philosophie en général est contredite par l'histoire de la philosophie occidentale elle-même, dont toutes les doctrines n'ont pas pour seule fin la connaissance pure. À commencer par les philosophes grecs eux-mêmes -le Platon de la République, l'Aristote de l'Éthique à Nicomaque, les épicuriens et les stoïciens -qui démontrent que le souci de la vertu dans la vie pratique est intimement lié à la quête de la connaissance.

 

• Le monde hindouiste est le théâtre d'importantes dissensions philosophiques et spéculatives.

Le commentaire permanent du Veda a ainsi suscité la naissance de pensées contestataires qui cherchaient à comprendre le monde et à entraîner la conduite de l'homme en dehors de la tradition védique. Les principales écoles non orthodoxes sont le jaïnisme et le bouddhisme, fondées respectivement par Vardhamana, le Jina, le « Vainqueur », et par le Bouddah, l'« Éveillé».

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