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HEGEL: Art et réalité

Publié le 26/04/2005

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hegel
Dans d'autres conditions, nul autre peuple n'aurait songé à faire d'objets tels que nous en montre la peinture hollandaise, le contenu principal d'oeuvres d'art. [...] De tels objets ne sauraient satisfaire une sensibilité plus profonde à la recherche d'un contenu qui ait sa vérité en lui-même ; mais même si l'âme et la pensée n'y trouvent pas leur compte, les voir de plus près réconcilie avec eux. Car l'art de la peinture, l'art du peintre, c'est de nous réjouir et de nous ravir. Et de fait, si l'on veut savoir ce que c'est que peindre, il nous faut regarder ces tableautins pour dire de tel ou tel maître : lui sait peindre. C'est pour cette raison que l'artiste ne cherche ement, par sa production, à nous donner par exemple, à travers l'oeuvre d'art, une représentation de l'objet qu'il nous montre. Nous n'avons pas attendu l'oeuvre d'art pour percevoir pleinement ce que sont les raisins, les fleurs, les cerfs, les rives sablonneuses, la mer, le soleil [...] : il y en a assez dans la nature. Ce qui doit nous charmer, ce n'est pas le contenu et sa réalité, c'est l'apparence - qui est, quant à l'objet, tout à fait désintéressée [...]. L'art consiste à saisir avec sensibilité, sur le monde tel qu'il est dans sa vie particulière, tout en restant en accord avec les lois universelles du paraître, les traits momentanés, tout à fait changeants de son existence, de fixer le fugace fidèlement et dans sa vérité. HEGEL
hegel

« l'état d'esprit du peuple hollandais, comment il est construit par tout ce qui fait l'histoire et les moeurs de cepeuple.

Mais d'où vient le plaisir que l'on prend, au xixe ou au xxe siècle, à regarder des oeuvres du passé ?Est-ce un plaisir « historique », celui de retrouver l'esprit d'un peuple ? Naît-il de la contemplation des formeset des couleurs ? Le' texte suggère une autre direction : le tableau nous donne à voir.

« L'art attire notreattention sur des objets qui nous échappent dans la réalité courante » (Esthétique).

C'est ce rapport aumonde qui nous plaît, et particulièrement le rapport au temps, puisque ces oeuvres s'efforcent de retenirpour l'éternité un instant fugitif. HEGEL (Friedrich-Georg-Wilhelm).

Né à Stuttgart en 1770, mort à Berlin en 1831. Il fit des études de théologie et de philosophie à Tübingen, où il eut pour condisciples Hölderlin et Schelling.

Il futprécepteur à Berne de 1793 à 1796, puis à Francfort de 1797 à 1800.

En 1801, il devient privat-dozent à l'Universitéd'Iéna puis, les événements militaires interrompirent son enseigne- ment, et il rédigea une gazette de province.

En1808, il fut nommé proviseur et professeur de philosophie au lycée classique de Nuremberg.

De 1816 à 1818, ilenseigna la philosophie à l'Université de Heidelberg ; enfin.

à Berlin, de 1818 à sa mort.

due à une épidémie decholéra.

Peu de philosophes ont eu une influence aussi considérable que celle qu'exerça Hegel.

Peu aussi furent plussystématiques dans l'expression de leur pensée.

L'idéalisme hégélien part d'une conception de la totalité.

Le Toutest l'unité des opposés, la non-contradiction.

Mais la réalité est contradictoire, parce qu'elle est vivante, et viceversa.

L'étude du développement des notions universelles qui déterminent la pensée, constitue la logique.

Réel etrationnel (la réalité est raisonnable et le raisonnable est réel), être et pensée, se concilient dans l'idée, principeunique et universel.

L'idée, c'est l'unité de l'existence et du concept.

« Nous réserverons l'expression Idée auconcept objectif ou réel, et nous la distinguerons du concept lui-même, et plus encore de la simple représentation.» Le développement de l'Idée détermine l'être.

La science étudie ce développement la logique en précise les lois, quisont la contradiction et la conciliation des contraires.

Le mouvement de l'idée, qui se traduit par la marche de lapensée, procède par trois étapes successives : la thèse, l'antithèse qui est sa proposition con- traire, et lasynthèse, qui concilie les deux, les dépasse.« La synthèse, qui concilie les opposés, ne les nie pas.» Ce mouvementde la pensée est la dialectique.

Le développement dialectique de l'idée engendre la Nature (qui est le développe-ment du monde réel extérieur à l'idée) et l'Esprit ; il explique l'ordre et la suite nécessaire des choses.

La philosophiede l'Esprit, selon Hegel, se divise en trois parties : l'esprit subjectif (anthropologie, phénoménologie, psychologie),l'esprit objectif (droit, moralité, moeurs) et l'esprit absolu (art, religion, philosophie).

L'Esprit est l'intériorisation de laNature.

On retrouve dans les trois notions d'Idée, de Nature et d'Esprit, le schéma parfait de la dialectique.

L'Idéeest la pensée absolue, pure et immatérielle.

La Nature est sa dissolution, dans l'es- pace et dans le temps.

L'Espritest le retour de l'absolu sur lui-même ; il devient la pensée existant pour elle-même.

Hegel définit l'histoire « ledéveloppement de l'esprit universel dans le temps ».

L'État représente alors l'idée ; les individus ne sont que lesaccidents de sa substance.

Les guerres conduisent à la synthèse, qui est la réalisation de l'idée.

L'histoire a un sensdernier, auquel contribuent le passé et le présent.

Ce qui réussit est bien.

La force est le symbole du droit.

C'estcertainement par sa philosophie de l'histoire —« la philosophie est compréhension du devenir » — que Hegel a laissélibre cours aux plus diverses interprétations.

L'hégélianisme de droite (représenté de nos jours par M.

H.

Niel)effectue un retour vers un théisme chrétien traditionnel ; c'est le courant qui se développa surtout en Angleterre,avec Bradley et Boyce.

L'hégélianisme de gauche (que M.

A.

Kojève représente actuellement) s'est orienté versl'athéisme.

Il connut une grande faveur en Allemagne et en Russie, avec Feuerbach, Karl Marx et A.

Herzen.

On peutdire que les chrétiens traditionnels, les athées, les conservateurs, les socialistes, les humanitaristes ou lesrévolutionnaires se réclament tous de Hegel.. »

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