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Husserl et la phénoménologie

Publié le 19/12/2009

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husserl

«La phénoménologie est née dès que, mettant entre parenthèses — provisoirement ou définitivement — la question de l'être, on traite comme un problème autonome la manière d'apparaître des choses« (Paul Ricœur, À l'école de la phénoménologie, 1986).

Husserl naquit à Prossnitz (Autriche-Hongrie) en 1859 dans une famille d'origine juive. Il étudia aux universités de Leipzig, Berlin, Vienne, principalement les mathématiques et la philosophie. En 1883-4, à Vienne, il suit les cours du philosophe et psychologue Fr. Brentano, qui exerça une influence importante sur la direction de sa pensée et avec lequel il se lia d'ailleurs d'amitié.

A vingt-sept ans, il se convertit à la foi chrétienne (luthérienne évangélique) et l'année suivante épousa une institutrice, d'origine juive, elle aussi convertie à la même église, et dont il eut trois enfants. Il poursuit une carrière universitaire que consacre en 1919 un titre de doctor juris honoris causa de l'université de Bonn. En 1928, à soixante-neuf ans, il est professeur honoraire de l'université de Berlin. Heidegger lui succède à ce poste sur proposition d'Husserl lui-même. En 1933, il est une première fois rayé de la liste des professeurs de l'université, à cause de son origine juive. Cette «radiation raciale « — encore plus abominable en son principe que les radiations ou persécutions, de tous temps, pour motif religieux ou d'hétérodoxie — sera en un premier temps reportée — un de ses fils étant mort au « champ d'honneur« au cours de la 1re Guerre Mondiale — puis confirmée en 1936.

Il meurt deux ans plus tard presque octogénaire.

Il est extrêmement périlleux d'essayer en quelques lignes de présenter la pensée de Husserl, d'autant plus qu'elle n'est pas à proprement parler un système achevé. En plus, il y en a non seulement plusieurs lectures possibles, mais encore, il semble bien qu'il existe aussi plusieurs Husserl — c'est ce qui explique les filiations différentes : phénoménologue et/ou spéculatif. Un Husserl qui «reprend« la pensée grecque dans sa visée de l'Etre (et qui essaye donc de fonder la phénoménologie), et le même (ou un autre) qui se « contente « d'en faire, mais qui, en tout cas dans sa visée historique, est non seulement équivoque mais encore moins significatif culturellement que l'hégélianisme et le marxisme.

 

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« l'activité intentionnelle de l'égo pur qui s'atteint comme évidence nécessaire, comme conscience constituant lemonde en deçà de tous les «de» (conscience de).

Le sujet se saisit comme moi (ego) pur ou transcendant al. L'ego pur est donc irréductible, sujet absolu et nécessaire, tout comme tous les autres egos (alter ego).

Au fond cet ego est informalisable et anhistorique. En résumé : le monde est l'objet pensé d'un sujet pur qui, l'intuitionnant, lui donne un sens qui n'épuise ni l'objetpensé ni la créativité (donation de sens) du moi pensant. Quelques citations ne seront peut-être pas superflues. Nous sommes par notre activité philosophique les fonctionnaires de l'humanité. Quiconque veut vraiment devenir philosophe devra «une fois dans sa vie » se replier sur soi-même et, au-dedans desoi, tenter de renverser toutes les sciences admises jusqu'ici et tenter de les reconstruire.

La philosophie — lasagesse — est en quelque sorte une affaire personnelle du philosophe.

Elle doit se constituer en tant que sienne,être sa sagesse, son savoir qui, bien qu'il tende vers l'universel, soit acquis par lui et qu'il doit pouvoir justifier dèsl'origine et à chacune de ses étapes, en s'appuyant sur ses intuitions absolues. L'Europe a un lieu de naissance.

Je ne songe pas, en termes de géographie, à un territoire, quoique elle en possèdeun, mais à un lieu spirituel de naissance, dans une nation ou dans le cœur de quelques hommes isolés et de groupesd'hommes appartenant à cette nation.

Cette nation est la Grèce antique du VU6 et du VIe siècles avant Jésus-Christ.

C'est chez elle qu'est apparue une attitude d'un genre nouveau à l'égard du monde environnant; il en estrésulté l'irruption d'un type absolument nouveau de créations spirituelles qui rapidement ont pris les proportionsd'une forme culturelle nettement délimitée.

Les Grecs lui ont donné le nom de philosophie; correctement traduitselon son sens originel, ce terme est un autre nom pour la science universelle, la science du tout du monde, del'unique totalité qui embrasse tout ce qui est. La raison n'est pas une faculté ayant le caractère d'un fait accidentel; elle n'englobe pas sous sa notion des faitsaccidentels, mais elle est une forme de structure universelle et essentielle de la subjectivité transcendantale engénéral. La mathématique, — l'idée d'infini, de tâches infinies — est comme une tour babylonienne : bien qu'inachevée elledemeure une tâche pleine de sens, ouverte sur l'infini; cette infinité a pour corrélat l'homme nouveau aux butsinfinis. Tout bien pesé, je suis d'avis qu'il n'y a jamais eu et qu'il n'y aura jamais de science objective de l'esprit, de doctrineobjective de la psyché, l'objectivité consistant à condamner les psychés, les communautés personnelles àl'inexistence, en les soumettant aux formes de l'espace et du temps.. »

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