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Il n'y a donc point de liberté sans lois ?

Publié le 19/09/2005

Extrait du document

-Après réflexion, l'homme de la nature décide de fonder un pacte social, dans lequel il abandonne toute possibilité de recourir à la violence. Chaque individu abandonne sa propre "liberté" en faveur d'une tierce puissance, l'Etat absolu, auquel tous devront se soumettre. L'individu gagne ainsi une forme d'égalité sociale, par la commune soumission de tous les membres à l'Etat absolu, ce qui lui permet de servir au mieux ses intérêts personnels. Obéir aux lois de la cité, dans cette perspective, revient à accéder à une forme réelle de liberté, entendue comme possibilité de subvenir à ses besoins de façon stable et assurée, par la commune égalité de tous les citoyens.     III. Seul l'homme dans l'état de nature peut vivre libre sans lois, mais cela n'est plus possible dans l'état social (Rousseau).   -Pour Rousseau, l'homme de la nature est libre et égal aux autres hommes dispersés dans la nature, car tout est à tous, et il n'y a aucune relation, ni d'appropriation, ni de hiérarchisation entre les hommes. A l'occasion du pacte social, les individus s'aliènent entre eux leur liberté propre, ce qui les constitue comme égaux entre eux, cette égalité constituant le fondement du droit. -A la différence de Hobbes, Rousseau pense que les lois de la cité doivent être l'expression directe de la Volonté générale, et non celle d'un Monarque absolu dont les décisions peuvent être arbitraires. La Volonté générale détermine les lois qui devront réguler l'activité du vivre-ensemble, et c'est dans cette auto-régulation que réside la liberté retrouvée, chez l'homme social.

- La liberté, c'est l'indépendance par rapport à ce qui nous détermine, ou plus précisément par rapport à ce qui nous détermine de l'extérieur.

- Or, dans sa vie quotidienne, ce qui détermine l'individu, en tant que citoyen ou même en tant qu'individu social ou moral, ce sont les lois, qui ont pour fonction de normer l'action humaine.

- Ainsi, la loi, loin d'étouffer la liberté individuelle, semble au contraire en constituer le ressort essentiel.

- La liberté est-elle donc possible sans lois préalables ? Une vie sans lois est-elle même une vie proprement humaine, c'est-à-dire une vie libre ? Ou bien une vie libre sans lois est-elle possible, dont la déchéance même aurait conduit à retrouver cette même liberté mais à partir, désormais, d'une nouvelle forme de légalité ?

« détermine les lois qui devront réguler l'activité du vivre-ensemble, et c'est dans cette auto-régulation que réside laliberté retrouvée, chez l'homme social.

En ce sens, l'égalité du contrat social fonde la possibilité d'une libertéindividuelle retrouvée, au sein d'une égale aliénation de la liberté naturelle de tous à tous.

ROUSSEAU : l'État, expression de la volonté générale Selon Rousseau, les hommes sont contraints de s'associer pour survivre.Le problème est de « trouver une forme d'association qui défende etprotège de toute la force commune la personne et les biens de chaqueassocié, et par laquelle chacun s'unissant à tous, n'obéisse pourtantqu'à lui-même et reste aussi libre qu'auparavant ».

Sa solution, c'est lecontrat social.

Rousseau l'énonce ainsi : « Chacun de nous met encommun sa personne et toute sa puissance sous la suprême direction dela volonté générale, et nous recevons en corps chaque membre commepartie indivisible du tout.

» Par ce contrat chaque individu préserve doncintégralement sa liberté puisqu'il décide librement d'obéir à la volontégénérale, et son égalité, puisque chacun participe également à cettevolonté générale.

L'État trouve sa légitimité dans cette volonté généraledont il ne doit être que l'expression.

Dès que l'État ne représente pluscette volonté générale, le contrat est rompu, et l'État devient illégitime. « Trouver une forme d'association qui défende et protège de toutela force commune la personne et les biens de chaque associé etpar laquelle chacun s'unissant à tous n'obéisse pourtant qu'à lui-même et reste aussi libre qu'auparavant» (Rousseau) Le Contrat Social propose une solution à ce difficile problème : Le souverain c'est l'ensemble des membres de lasociété.

Chaque homme est donc à la fois législateur et sujet : il obéit à la loi qu'il a lui-même établie.

Celasuppose l'existence d'une volonté générale distincte de la somme des volontés particulières.

Chaque homme acomme individu une volonté particulière qui le conduit à vouloir son intérêt particulier et qui en ce sens leconduit à s'opposer aux autres ; mais il a aussi comme citoyen une volonté générale qui lui fait vouloir le biende l'ensemble dont il est membre.

Il appartient à l'éducation de former cette volonté générale et Rousseaudéveloppera ce thème dans son projet de gouvernement pour la Pologne.

« C'est l'éducation qui doit donneraux âmes la force nationale et diriger tellement leurs opinions et leurs goûts qu'elles soient patriotes parinclination, par passion, par nécessité.

Un enfant en ouvrant les yeux doit voir la patrie et jusqu'à la mort nedoit plus voir qu'elle ».

Les personnages historiques de Moïse ou de Lycurgue sont des exemples de législateursqui sont parvenus à former leur peuple.

Il est vrai que de nos jours, on ne peut guère espérer rencontrer detels hommes ; c'est pourquoi, à défaut d'unanimité, les lois pourront ne traduire que la volonté de la majorité. Conclusion - Il est impossible, métaphysiquement parlant, de vivre sans lois, car toute décision a une raison suffisante qui ladétermine.- Le niveau politique suit le niveau métaphysique : sans lois politiques, l'individu ne saurait vivre réellement libre ; eneffet, soit il serait dans un état d'insécurité permanente dans l'état de nature, soit il vivrait dans la soumissiontotale dans l'état social.- Néanmoins, si la liberté implique des lois, elle implique également que ces lois soient homogènes aux réquisitspropres de la liberté : la loi doit donc être légitime, et aller précisément dans le sens de la liberté du citoyen, ce quin'est possible qu'au sein de l'autodétermination.- En définitive, l'homme ne peut pas vivre libre sans lois, mais pour pouvoir vivre libre avec des lois, il faut que ceslois aillent dans le sens de cette liberté même, c'est-à-dire qu'elles doivent être le signe d'une autodétermination ducitoyen par lui-même.. »

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