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incipit

Publié le 26/03/2019

Extrait du document

Au bout de la rue Guénégaud, lorsqu'on vient des quais, on trouve le passage du PontNeuf, une sorte de corridor étroit et sombre qui va de la rue Mazarine à la rue de Seine. Ce passage a trente pas de long et deux de large ; il est pavé de dalles jaunâtres, usées, descellées, suant toujours une humidité âcre ; le vitrage qui le couvre, coupé à angle droit, est noir de crasse. Par les beaux jours d'été, quand un lourd soleil brûle les rues, une clarté blanchâtre tombe des vitres sales et traîne misérablement dans le passage. Par les vilains jours d'hiver, par les matinées de brouillard, les vitres ne jettent que de la nuit sur les dalles gluantes, de la nuit salie et ignoble. ignoble A gauche, se creusent des boutiques obscures, basses, écrasées, laissant échapper des souffles froids de caveau. Il y a là des bouquinistes, des marchands de jouets d'enfant, des cartonniers, dont les étalages gris de poussière dorment vaguement dans l'ombre ; les vitrines, faites de petits carreaux, moirent étrangement les marchandises de reflets verdâtres au-delà, derrière les étalages, les boutiques pleines de ténèbres sont autant de trous lugubres dans lesquels s'agitent des formes bizarres. A droite, sur toute la longueur du passage, s'étend une muraille contre laquelle les boutiquiers d'en face ont plaqué d'étroites armoires ; des objets sans nom, des marchandises oubliées là depuis vingt ans s'y étalent le long de minces planches peintes d'une horrible couleur brune. Une marchande de bijoux faux s'est établie dans une des armoires ; elle y vend des bagues de quinze sous, délicatement posées sur un lit de velours bleu, au fond d'une boîte en acajou. Au-dessus du vitrage, la muraille monte, noire, grossièrement crépie, comme couverte d'une lèpre et toute couturée de cicatrices. I. L'impression qui se dégage de ce décor est qu'il est sombre et triste I.a ; le narrateur le prouve avec le dégoût : le champ lexical de la saleté I.b ; il montre que ce lieu est ...

« l'action est réel : cela s'appelle l'effet réaliste. on vient des quais, on t rouve le passage du Pont-Neuf, qui va de la rue Mazarine à la rue de Seine.

Ce passage a trente pas de long et deux de large ; il est pavé on vient des quais, on trouve le passage du Pont-Neuf Pronom indéfini Le narrateur s'adresse au lecteur pour inviter celui-ci à se rendre sur les lieux : les lieux évoqués existent vraiment (ils sont à Paris).

Le lecteur peut aller le vérifier par lui- même.

C'est l'illusion réaliste.

0 sombre la nuit obscures l'ombre ténèbres trous lugubres Champ lexical de l'obscurité L'idée générale qui se dégage à la lecture de cette description est l'absence de lumière : c'est un endroit sombre, peu rassurant.

Le narrateur insiste beaucoup sur cette obscurité.

Il évoque surtout la nuit et moins le jour.

I trente pas de long et deux de large Chiffres le mot « pas » au lieu de « mètre » Le système métrique Le narrateur veut faire ressentir au lecteur que le lieu est très étroit : il est très long, mais pas très large.

Il utilise des chiffres précis pour que le lecteur ait une vision juste de ce passage.

Il utilise le mot « pas » (et non le mètre) pour que chacun se représente bien la distance.

II Jaunâtres noir blanchâtre gris verdâtres couleur brune.

bleu , noire Les couleurs Les couleurs choisies par le narrateur sont des couleurs tristes.

Trois d'entre eux sont composés avec un suffixe « -âtre » (« jaunâtres », « blanchâtre », « verdâtres ») : cela exprime quelque chose de terne.

L'épithète« bleu », seul adjectif valorisant dans cette série, qualifie le contenu d'une petite boîte : il occupe donc une toute petite place dans le décor.

I jaunâtres, usées, descellées, obscures, basses, écrasées gradations La première gradation montre l'état d'usure des dalles : La deuxième gradation, elle, insiste sur l'idée d'enfermement : I II. »

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