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incontestable, l'impression subjective.

Publié le 21/10/2012

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incontestable, l'impression subjective. A la spéculation abstraite, ruinée ainsi dès le principe, à la science désintéressée, Aristippe préfère la connaissance — utile — des biens et des maux, s'efforçant, ici encore, de ne point « décoller « de l'évidence première. Il n'admet en effet comme critère de la valeur, comme règle de l'action, que l'impression subjective de plaisir. Et cependant cet hédonisme n'est point une morale de l'instinct, mais bien une sagesse : le sage veut jouir, non être l'esclave des conditions de sa jouissance : par où est réintroduite une certaine réflexion, et même une valeur extérieure au plaisir immédiat, la liberté. ( H.D.) HÉGÉSIAS (vers 30o av. J.-C.) Développa dans l'Abstinent un pessimisme désespéré qui le fit surnommer Pisithanate. Ptolémée fit fermer son école et l'exila. ANNICERIS (vers 33o av. J.-C.) Qui donna son nom à la secte des « Anniceriens «, essaya de lutter contre les conséquences décourageantes de l'hédonisme en exaltant la valeur de l'amitié, des liens de famille et de patrie, conditions indispensables du bonheur. ARISTOTE ET SES SUCCESSEURS ARISTOTE (384-322 av. J.-C.) (Voir page 72.) EUDÈME (vers 30o av. J.-C.) Dont, par Simplicius, quelques fragments d'un ouvrage sur la « physique « sont parvenus jusqu'à nous, était un disciple d'Aristote; ses compilations donnèrent un regain de faveur aux anciennes cosmogonies mythiques. Les théories d'Eudème attribuent beaucoup de valeur aux formes mi-abstraites désignant une loi ou une règle. On lui attribue aussi La Morale à Eudème. ARISTOXÈNE de Tarente (35o av. J.-C.- ?) C'est un disciple d'Aristote; il nous reste de lui un fragment sur le Rythme et les Elements Harmoniques, le plus ancien traité de musique connu. Ses disciples furent connus sous le nom d' « harmonistes par l'oreille « (par opposition à ceux de Pythagore, « harmonistes par calcul «). THÉOPHRASTE (vers 372-287 av. J.-C.) Né à Eresos, disciple de Platon, puis d'Aristote (qui lui légua tous ses biens et à qui il succéda dans la direction du Lycée), fut le véritable fondateur de l'Ecole péripatéticienne, sous sa forme d'association légale reconnue par la cité. En 318, il avait été exilé par Demetrios Poliorcète. De ses ouvrages (Diogène Laerce en comptait 240), qui commentent et complètent les écrits d'Aristote, il nous reste les Recherches sur les Plantes, les Causes des Plantes et il est surtout connu depuis La Bruyère, par les « Caractères «. STRATON dit le Physicien ( ?-269 av. J.-C.) Célèbre péripatéticien, né à Lampsaque, dirigea le Lycée de 287 à 269, à la suite de Théophraste. Tous ses ouvrages, consacrés aux recherches physiques, ont disparu. De 30o à 294, il initia Ptolémée Philadelphe, roi d'Egypte, à la ph...

« EPICURE ET SES SUCCESSEURS EPICURE (341-270 av.

J.-C.) (Voir page 8o.) POLYSTRATE (vers 250 av.

j.-C.) Dirigea l'Ecole d' Epicure à la suite d' Hermaque.

On distingue dans son traité : Du mépris irraisonné, « un courant de pensée d'accord avec le stoïcisme pour employer la dialectique et avec l'épicurisme pour nier les croyances stoïciennes, mais radicalement lwstile au dogmatisme de l'un et de l'autre».

PHILODÉME (1er siècle av.

J.-C.) Né à Gadara en Coeletyrie et à qui son ami Cicéron emprunta des leçons dans le traité Des Fins.

Il défend, dans un traité spécial, l'ortlwdoxie épicurienne contre les hétérodoxes de l'école qu'il appelle les so- phistes et y indique le fameux quadruple remède épicurien ( tetrapharmakon) contre les maux : «Dieu n'est pas à craindre, la mort n'est pas à redouter, le bien est d'acquisition facile, le danger facile à supporter ».

Les fouilles d'Herculanum ont révélé plusieurs de ses œuvres.

On con­ naît de lui des épigrammes insérés dans l'Anthologie Grecque et plusieurs trai­ tés : Sur les signes, Sur la Réthorique, De la musique, Sur la colère.

LUCRÈCE (97-55 av.

J.-C.) « Celui-là fut un Dieu, dit Lucrèce d' Epicure, qui, le premier, trouva cette règle de vie appelée sagesse, et qui par sa science, arrachant notre existence à des tempêtes si grandes, à des ténèbres si profondes, a su l'asseoir dans un calme si tranquille, dans une si claire lumière ».

Destinée rare que celle de ce poète qui, s'effaçant derrière son maître, consacra sa vie à traduire l'enseignement d'Epicure dans les vers admirables du De Natura Rerum : sans doute trouva-t-il dans la ooctrine épicurienne la réponse à son angoisse, le calme de l'âme.

La physique est, en effet, destinée à nous libérer de la crainte des dieux et de la mort, et le mécanisme introduit à la sagesse.

Mais la science n'est pas une forme renouvelée du mythe et doit sa vertu apaisante et libératrice à sa rationalité.

L'originalité propre de Lucrèce réside dans sa conception de l'évolution de l'humanité, que n'ignora point Jean-Jacques Rousseau.

( H.D.) SCEPTICISME ET SA VOIR POSITIF PYRRHON (vers 365-275 av.

J.-C.) Né à Elis, vers 365, Pyrrlwn, dès sa jeunesse, a pu connaître la dialectique enseignée dans les écoles d'Elis et de Mégare et dans laquelle il est permis de voir l'origine lointaine du scepticisme.

Il eut pour maître le démocritéen Anaxarque qui joignait une sorte d'indif­ férentisme moral à la critique qu'avait dirigée contre la connaissance sensible Démocrite lui-mime.

En compagnie de son maître, il suivit l'armée d'Alexandre et connut ainsi le fakirisme hindou.

L'insensibilité à la douleur dont faisaient preuve ces « gymnosophistes », la déter­ mination inflexible de ce Calanos dont Plutarque nous rapporte la mort volon­ taire (Vie d'Alexandre, chap.

1 13), ont pu manifester à ses yeux que n'était pas impraticable l'idéal d'impassibilité qu'il devait élaborer plus tard.

Rentré dans sa ville natale, il fonde une école et, autant par son enseignement que par sa vie de sage, menée dans la simplicité, la oouceur et « l'indifférence », force l'estime de ses concitoyens.

Il meurt, âgé de quatre-vingt-dix ans, en 275· Un siècle plus tard, on montre encore à Pausanias le Voyageur la statue qui lui avait été élevée, et Pyrrhon est resté, aux yeux des âges futurs, le fondateur et comme le patron du scepticisme, bien que sa propre école se soit éteinte rapide­ ment; Timon de Phlionthe, son dernier grand disciple, n'a pu arrêter ce déclin ni lutter contre le prestige naissant de la Nouvelle Académie.

Le peu qui nous ait été conservé de la doctrine pyrrlwnienne peut se ramasser en trois propositions : 1) nous ne savoi!S rien de la constitution et des propriétés réelles des clwses : « Rien n'est plutôt comme ceci que comme cela »; la sensa­ tion ni la raison ne nous font connaître le réel; 2) nos représentations nous livrent oonc, non pas l'être des choses, mais leur apparence et plus exactement, représentent, non pas la réalité, mais des états d'âme subjectifs; d'où le conseil de suspendre le jugement ( épochè), de renoncer à toute conviction dogmatique (acatalepsie), de n'articuler ni un oui ni un non (aphasie), conseils d'ailleurs équivalents qui, eux-mêmes, ne formulent aucune connaissance dogmatique, mais une simple confession du non-savoir (ainsi Montaigne dira : « Que sais-je ? », plutôt que d'affirmer « Je ne sais rien »); 3) une telle attitude fait naître l'impas­ sibilité (ataraxie) et cette indépendance absolue à l'égard des choses, en quoi consiste le bonheur.

De même que l' ensei­ gnement de Socrate est à l'origine d'écoles fort diverses, le pyrrlwnisme a pu inspirer l' antidogmatisme de la Nouvelle Aca­ démie ( Arcésilas, Carnéade), le néo­ scepticisme ( Enésidème, Agrippa) et la médecine empirique (Sextus Empiricus), sans parler des « pyrrlwniens » modernes.

VICTOR GOLDSCHMIDT ENÉSIDÈME (1•r siècle av.

J.-C.- ?) Enseigna à Alexandrie.

Plwtius résuma ses Discours Pyrrhoniens et Sextus Empiricus a conservé les dix « tropes », ou arguments, qu'il dirigea contre le dogmatisme, catalogue des contradictions sur lesquelles celui-ci repose : contradic­ tions des sens, des jugements, des cou­ tumes, qui révèlent la relativité de toute connaissance.

Enésidème amorce la cri­ tique de l'idée de cause dans les termes mêmes qui seront ceux de Hume.

Mais le scepticisme ne nous accule pas au désespoir : nul souci, nulle crainte n'atteint le sage qui doute de tout.

Davantage, il ouvre à une doctrine positive : l'exploration des contradictions du sensible, du monde des apparences conduisit, dit-on, Enésidème à l'héra­ clitéisme, à la conception de la contradic­ tion essentielle, universelle.

( H.D.) SEXTUS EMPIRICUS (vers 150- 250 ap.

J.-C.) Nous sommes redevables à Sextus Empi- ricus, médecin grec, de l'exposé le plus complet de la ooctrine sceptique : Esqmsses Pyrrhoniennes, et d'un ouvrage d'éru­ dition - source précieuse - Contre les Dogmatiques et les Théoriciens.

Sextus a développé, de manière assez fastidieuse, l'argumentation sceptique.

Mais on découvre, à le lire, que le scepti­ cisme est d'abord refus de l'esprit de s'abuser lui-même, revendication des droits de la critique, recherche d'une métlwde véritablement scientifique.

Si la vérité nous est refusée, « les sceptiques ne détruisent pas les apparences » : le médecin ne saurait « combattre la vie et les lwmmes ».

Il lui faut élaborer une métlwde empirique de connaissance, une logique inductive qui s'attache aux « signes commémoratifs », à la suite observable des clwses.

L'esprit s' aban­ donne à l'observation, se soumet à elle, s'efforçant d'intervenir le moins possible.

(H.D.) GALIEN (12g-vers 199) Né à Pergame, il fut, à Smyrne, l'élève d' Albinus.

Il s'établit comme médecin d'abord à Pergame, puis à Rome.

Il est l'auteur de traités nombreux, portant sur la médecine, la physiologie, la pharmacie, la logique, Sur la Démonstration, et ses commentaires philosophiques sont une source précieuse pour la connaissance du stoïcisme.

Son œuvre médicale connut une vogue considérable jusqu 'au xvn • siè­ cle.

Pratiquant une métlwde strictement expérimentale, il se livra à des dissec­ tions, à des observations nombreuses et précises.

La philosophie n'avait d'intérêt, à ses yeux, que dans la mesure où elle pouvait être utilisée par le physiologue.

La métaphysique échappe à nos prises, et il faut s'en tenir à l'évidence, sensible ou intellectuelle, à la logique, que Galien se flattait d'avoir renouvelée.

(H.D.). »

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