Innéisme (analyse et critique de la doctrine)
Publié le 12/02/2016
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Le déterminisme génétique, qui peut donner lieu au racisme ou à l'eugénisme, se fonde sur une certaine vision de l'homme, lequel ne serait qu'un «organisme pensant» dont l'esprit dépendrait entièrement du cerveau. Cette manière de concevoir les choses conduit à comparer l'homme à l'ordinateur. D'où ce raisonnement: si vous connaissez le programme de l'ordinateur, vous pouvez prédire son comportement. Il en va à peu près de même pour l'homme,
tion d'être innéiste, on ne peut que leur donner raison. Cependant, un ordinateur reçoit des informations extérieures. Ces informations déterminent les réponses que donne la machine. Ainsi, l'homme est tributaire de son milieu, qui va influencer son intellect, son caractère, son inconscient, et même son corps. Il vaudrait donc mieux parler de codétermination. Le milieu affecte l'homme et ses caractères innés, et ces mêmes caractères déterminent les réactions de l'homme
disent certains généticiens. A condi- face au milieu.
«
Nous ne sommes pas entièrement déterminés par nos gènes
·~[·]~·
La génétique est incapable de rendre compte
de toute la complexité de l'homme, tant d'un point
de vue purement neurobiologique que d'un point
de vue psychologique, intellectuel et social.
Les thèses
réductionnistes
ne sont
pas fondées
L
e célèbre généticien
Albert Ja cquard
remet violemment en
ofter8ol•• ne met en doute l'existence de cette Inter action : l'effet des e•n•• cMpend du..,...,l'etr.tdu
milleu dépend des~ ·· Albert Jecquard , Au péril de la science
cause l'idée selon
laquelle notre organisme
et notre cerveau seraient
entièrement codés
géné
tiquement.
On observe,
remarque-t-il, y compris
chez les vrais jumeaux,
une organisation neu-
ronale différente.
Il
conclut donc à l'insuf
fisan ce des thèses
innéi ste s et réd uc
tionnistes.
Un tout est plus
qu'une somme
d'éléments
1 'homme vit en inter
L action avec le milieu
et ses semblables.
Cette
continuelle interaction
le conduit à développer
un ensemble de facul
tés qui ne sont pas réduc
tibles à la génétique.
Ainsi, l'homme apprend ,
grâce à son entourage ,
à se faire comprendre
au moyen du langage.
Certains linguistes ,
comme Chomsky, pen-
sent que la grammaire
est innée.
Cela expli
querait notre capacité à
maîtriser rapidement le
langage.
Il reste que le
vocabulaire, quant à
lui , dé pend d ' une
co nv ention.
C'est parce
que tout le monde s'ac
corde sur le sens d'un
mot, dont le choix ini
tial est arbitraire, que
les membres d ' une
même communauté lin
guistique peuvent com
muniquer.
Cet aspect du
langage échappe donc à
tout déterminisme
géné
tique.
Tout n
'es t pa s inné en l'homm e.
Loin de lâ.
Le milieu ne cesse
de «modeler• chaq u e individu.
Par ailleurs, nul n'a pu mettre en
évidence un «gène de la cultur e», un «gène du génie arti stique»..
»
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