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Isaac Newton

Publié le 22/02/2012

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Dans l'histoire de la science, la seconde moitié du XVIIe siècle est une époque glorieuse, où l'autorité de la philosophie classique, telle que la représentaient les écrits d'Aristote, fut enfin vaincue, cependant que lui succédait celle de l'expérience et de l'observation. Lorsque la Royal Society fut fondée en 1660, sous la devise Nullius in verba ("Qui me suit fait une loi de ne jurer sur la foi d'aucun maître"), l'usage était encore très répandu parmi les gens instruits de chercher l'explication des phénomènes naturels chez les grands écrivains de la Grèce antique, auxquels on attribuait une omniscience presque divine. Cinquante ans plus tard, la méthode scientifique moderne était fermement établie. Cette période abonde en grands noms : Hooke, Huyghens, Leibniz, Papin, Pascal… Mais, par un accord unanime, dans ce grand printemps de la science moderne, le nom de Newton domine tous les autres.
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« lumière, que je blâmais ma propre imprudence, qui m'avait poussé à abandonner une bénédiction aussi majeure quema tranquillité, pour courir après une ombre." Il publia, néanmoins, en 1675, un nouveau travail sur la lumière, où il émit sa théorie postulant que la lumière secomposait de corpuscules.

Cependant, afin d'expliquer la couleur de lames minces et ce qu'on appelle les "anneauxde Newton", il attribua à ces particules certaines propriétés ondulatoires et mesura la quantité aujourd'hui connuesous le nom de "longueur d'onde".

Sa théorie n'était pas uniquement particulaire ; c'était une combinaison ingénieusede propriétés de la particule et des ondes, destinée à couvrir les faits expérimentaux.

Newton réunit tous sestravaux sur l'optique dans son grand ouvrage Opticks, mais en ajourna la publication jusqu'en 1704.

Hooke mouruten 1703, et on a insinué que Newton attendit sa mort, pour éviter les disputes. Vers 1675, Newton avait achevé l'essentiel de son travail en optique ; sur quoi il tomba dans une de ces époques oùil s'exprimait comme si la science lui était indifférente.

Cependant, les discussions allaient leur train, à Londres, entreHooke, Christopher Wren et Halley, à propos des raisons mécaniques des orbites planétaires elliptiques et, plusgénéralement, du comportement des planètes défini par les lois de Kepler.

Hooke avait soutenu que l'explicationrésidait dans une attraction gravitationnelle, régie par une loi de l'inverse carré, mais il ne put prouver que semblableloi conduisait nécessairement à des orbites elliptiques.

Halley alla à Cambridge, pour interroger Newton là-dessus.

Ildécouvrit que celui-ci, qui s'était livré à Woolsthorpe à de profondes méditations sur cette matière et y avaitformulé la loi du carré inverse, avait déjà prouvé qu'elle impliquait les orbites elliptiques.

Newton lui en fournit deuxdémonstrations différentes.

Cédant aux instances pressantes de Halley, qui prit sur lui les frais d'impression, Newtonse mit, en 1685, à écrire ses Principia.

L'ouvrage fut achevé en avril 1687 et parut dans l'année même, portant letitre complet : Philosophiæ Naturalis Principia Mathematica.

Lorsque Hooke apprit que Newton développait lesconséquences de la loi de l'inverse carré, il prétendit qu'il lui avait emprunté cette notion, et, à vrai dire, Hookel'avait déjà énoncée, bien que Newton, comme nous savons, l'eût acquise plus tôt encore.

Ces malheureusesdissensions furent envenimées par Oldenburg : Newton et Hooke avaient tous deux un caractère difficile, mais unami plein de tact aurait sans doute pu beaucoup faire pour les réconcilier.

Tout ce que Hooke demandait c'étaitd'être mentionné par Newton. On est en droit d'affirmer que les Principia ont changé la face de la science.

Dans le premier livre, Newton énumèreles fameuses lois du mouvement, et, de la grande règle générale que tout point pesant attire tout autre pointpesant avec une force directement proportionnelle au produit des masses et inversement proportionnelle au carré dela distance qui les sépare, il déduit les lois du mouvement planétaire de Kepler et d'autres conséquences.

Il y donnaégalement les lois du choc : c'est le premier manuel de mécanique théorique écrit dans un esprit moderne, et soncontenu est presque tout entier original.

Le second livre traite du mouvement des fluides et du mouvementondulatoire : c'est le premier manuel de physique mathématique et d'hydrodynamique.

Le troisième livre est, peut-être, la partie la plus étonnante de l'ouvrage et a suscité la plus vive admiration.

Newton y expose la manière detrouver les masses du soleil et des planètes, rend compte, quantitativement, de la forme aplatie de la terre, calculele mouvement de l'axe terrestre, connu sous le nom de précession des équinoxes, donne une théorie des marées,établit l'orbite des comètes tout cela parmi d'autres choses. Dans les Principia ont été posés les fondements et fixées les méthodes de la science moderne.

Il n'y est jamais faitappel à des qualités mystérieuses ; aucune autorité n'y est invoquée, pour soutenir des affirmations douteuses.Certains principes y sont posés, et il est montré qu'on peut en déduire mathématiquement les lois des phénomènesobservables les plus variés, du détail des mouvements des planètes au comportement du pendule.

Laissons Laplaceparler pour nous : "L'importance et la généralité des découvertes, un grand nombre de vues originales et profondesqui ont été le germe des plus brillantes théories des géomètres de ce siècle, tout cela présenté avec beaucoupd'élégance, assure à l'ouvrage des Principes Mathématiques de la Philosophie Naturelle, la prééminence sur lesautres productions de l'esprit humain." Au XXe siècle, des hommes tels que Mach, Eddington et Einstein se sontprononcés dans le même sens. Après la publication des Principia, Newton, une fois de plus, semble avoir été pris par un dégoût de la science.

Lepays était fortement troublé par la fuite de Jacques II ; en 1688, et, pendant quelque temps, Newton représental'Université de Cambridge au Parlement.

En 1693, Newton, alors âgé de cinquante ans, tomba dans une profondemélancolie.

Biot nomme cette période "la folie de Newton", mais c'est là une forte exagération.

Nous parlerionsaujourd'hui d'une "dépression nerveuse".

Il se remit au bout de quelques mois.

Il avait demandé peu avant un postedans l'administration, et, en 1696, son désir fut exaucé par sa nomination à la Monnaie Royale, d'abord en qualité deWarden (sous-directeur), et trois ans plus tard de Master (directeur).

A partir de ce temps, il ne produisit plus quepeu de chose en matière de science, encore que, à l'occasion, il fit clairement voir, en résolvant en peu d'heuresdes problèmes de mathématiques très compliqués, qu'il n'avait rien perdu de ses étonnantes facultés.

Il fut faitchevalier en 1705 : sa renommée se répandait à travers l'Europe.

A sa mort en 1727, il avait été président de laRoyal Society pendant vingt-trois ans.

Il fut enterré à la Westminster Abbey, aux côtés des plus grands hommes dupays : à ses magnifiques et solennelles funérailles assistait Voltaire, qui avait toujours exprimé la plus grandeadmiration pour lui et dont le livre : Éléments de la Philosophie de Newton mis à la portée de tout le monde ("mis à laporte de tout le monde" disaient les plaisantins), fit beaucoup pour la connaissance du système de Newton, enFrance. Newton a non seulement posé d'une main sûre les fondations de la mécanique céleste et terrestre et de la physiquemathématique, il a également fait des découvertes mathématiques capitales, dont le principe du calcul infinitésimal ;il était, de surcroît, un expérimentateur suprêmement doué.

Mais la science physique n'était que l'une de ses. »

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