Jamblique, ultime sursaut du paganisme ?

« testant que l'auteur était fa­ miliarisé avec l'ancienne civi­ lisation égyptienne.

C'est ain­ si qu'on y trouve une défini­ tion précise du dieu Amon : « L'esprit créateur qui prési­ de à la vérité et la sagesse, arrivant à la génération et amenant à la lumière la puis ­ sance des raisons cachées s'appelle Amon en langue égyptienne.

»Et, de fait, Amon signifie « le caché » en égyp­ tien .

Ailleurs, c'est au rituel particulier de la ville sacrée d'Abydos, qui célèbre l'aspect régénérateur d'Osiris (dieu des morts et du cycle du vi­ vant), que Jamblique fait al­ lusion .

De nombreux autres exemples témoignent, mal­ gré les déformations dues à sa culture hellénique, d'une bonne connaissance ·de la re­ ligion égyptienne .

Ce qui fait dire à l'égyptologue Philippe Derchain que cet ouvrage n'a peut-être pas été écrit par Jamblique, mais bien par l'Abammon dont il est ques­ tion dans le sous-titre.

Le nom est d'ailleurs typique ­ ment égyptien.

Cependant, cette attribution n'est pas unanimement admise, et la plupart des auteurs recon­ naissent Jamblique comme le véritable rédacteur de l'œuvre.

Les Égyptiens et le contact avec les dieux 1 1 n'est pas étonnant que l'auteur de ce traité fasse appel à la tradition égyptien­ ne pour défendre la magie en tant que moyen de com­ munication avec la divinité .

LE NÉOPLATONISME Le néoplatonisme passe pour être le dernier courant philosophique important de /'Antiquité.

Les plus célèbres représentants de cette école, née au cours du IW siècle de notre ère, sont Plotin et Porphyre.

Elle se veut un développement tardif des théories de Platon (427-347 avant J .-C.).

Le principe en est que le « un » est le fondement de toute chose .

Le reste du monde émane de lui, en une hiérarchie qualitative: en premier lieu le monde des idées, puis l'âme (à mi-chemin entre le monde matériel et spirituel) et enfin, au bas de l'échelle, la matière.

Le but ultime de l'homme est le retour vers le « un ».

Cette ascension est vue comme un processus de purification et de libération de l'âme.

Cette délivrance est possible par la contemplation et la philosophie, uniques chemins vers l'extase.

En défendant dans De Mysterii l'usage de la magie et des rites comme moyen alternatif d'accès à I' au « un » et à l'extase libératrice, Jamblique prône une forme non orthodoxe de néoplatonisme.. »