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Jean Corvisart

Publié le 22/02/2012

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Jean-Nicolas Corvisart des Marets naquit le 15 février 1755 à Dricourt. Son père, procureur au parlement de Paris, voulait le retenir dans la basoche ; le jeune homme objectait sa vocation médicale. Brouillé temporairement avec sa famille, il trouva un humble emploi à l'Hôtel-Dieu, et se mit enfin sur les bancs de la Faculté de Paris. Il obtint le premier lieu à la licence (2 septembre 1782) et, le 7 du même mois, reçut le bonnet doctoral. En 1783, il devint médecin des pauvres de la paroisse Saint-Sulpice. Mme Necker, qui avait fondé en 1778 un hospice de charité à la barrière de Sèvres, lui en proposa le service ; mais elle entendait que son obligé usât de la poudre et portât perruque ! Rebelle aux exigences mondaines, le postulant se déroba. Il connut la gêne des débutants, emprunta, donna à la Charité quelques cours sous le patronage du chirurgien Desault, mais s'attacha préférablement à Desbois de Rochefort qui avait inauguré dans cet hôpital un enseignement clinique très suivi. Desbois mourut le 26 janvier 1786. Son disciple et substitut lui succéda non seulement dans ces fonctions nosocomiales (1788), mais encore à la Faculté, comme professeur des écoles, charge à laquelle il fut nommé par acclamation le 4 février 1786. Lorsque la nouvelle École de santé remplaça la vieille Faculté, il fut pourvu de la première chaire de clinique interne créée par l'arrêté du 14 frimaire an III dans la ci-devant maison de la Charité, devenue Hospice de l'Unité. Il en prit possession le II ventôse an III, embrigada, organisa ses étudiants sur le modèle de la clinique de Stoll. Il leur dispensa un enseignement inspiré des doctrines du Viennois, de Boerhaave, et aussi d'Auenbrügger, précurseur oublié, et par lui réhabilité, de la percussion. Ce nouveau mode d'exploration renforçait de précisions objectives les données de l'observation hippocratique en laquelle Corvisart excellait, et sa rare intuition de clinicien prenait parfois quelque apparence de divination. Rénovant la cardiologie attardée de Sénac, il publia en 1806, par les soins de son élève Horeau, un Essai sur les maladies du cOeur et des gros vaisseaux. Il professait encore au Collège de France où, d'abord suppléant de Raulin (an III), il devint titulaire de la chaire de médecine pratique (1796-1804), dont il garda ensuite l'honorariat par décret du 24 pluviôse an XIII. Enfin, il patronnait le vieux Journal de médecine, chirurgie, pharmacie, ressuscité en Vendémiaire an IX par Boyer et Leroux. Président de la Société de l'École de médecine (11 novembre 1804), il fut élu le 20 mai 1811 membre de la première classe de l'Institut national (section de médecine et de chirurgie).

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