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KANT: «La vraie politique ne peut donc pas faire un pas sans avoir auparavant rendu hommage à la morale...»

Publié le 13/01/2004

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KANT: «La vraie politique ne peut donc pas faire un pas sans avoir auparavant rendu hommage à la morale...»
  • Plan:

- Première phrase: c'est la morale qui doit décider lorsque la politique entre en conflit avec elle. - Deuxième phrase: le droit de l'homme doit toujours prévaloir en politique. - Troisième phrase: la politique ne peut faire de progrès que si elle se conforme tout entière au droit, et non pas si l'on essaie d'en faire un intermédiaire entre intérêt et droit.

  • Recherche de l'intérêt philosophique: la question que soulève Kant est d'un intérêt immédiat: la politique doit-elle être fondée sur des principes moraux, ou peut-elle s'ériger en art autonome, n'ayant pas de comptes à rendre au droit et à la morale parce que l'importance de son objet l'en dispenserait? En d'autres termes, la politique peut-elle viser à l'efficacité sans avoir égard aux principes moraux tels que ceux des droits de l'homme? Et, a contrario, peut-on concevoir une politique sans tache qui ne soit pas une utopie? - Un tel débat se trouve déjà chez Platon (voir, par exemple, la profession de foi de Calliclès dans le Gorgias, 483a-484c).
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« - La morale a donc un intérêt pratique en politique, surtout en politique internationale puisqu'elle permet à cettedernière de ne pas rester figée sur des antagonismes improductifs et dangereux.

Il est possible de lier politique etmorale sans ruiner cependant la nation, ni aller à la catastrophe.

C'est ce que veut signifier Kant dans ce début detexte, justement pour contrer les idées courantes. La politique doit faire des droits de l'homme sa priorité absolue - Dans un second temps, Kant affirme que la politique doit plier devant la morale pour le bien de l'humanité et nonplus de manière pragmatique.

Il faut ici rappeler que Kant distingue la morale en tant que vertu individuelle quis'occupe des intentions pures et désintéressées et le droit.

En effet, la vertu morale s'occupe des mobiles desactes et se pose en terme de devoir pour le sujet, devoir rationnel et intérieur.( La loi morale kantienne n'estsoumise à aucune condition extérieure et se tire de la raison pure : elle se formule ainsi : "agis de telle manière quela maxime de ton action soit universalisable" On trouve aussi une autre formulation qui fait intervenir le respect del'humanité : « Agis de façon telle que tu traites l'humanité, aussi bien dans ta personne que dans tout autre,toujours en même temps comme fin, et jamais simplement comme moyen.

» Au contraire, la doctrine du droit nerégit, elle, que l'aspect extérieur de nos actes et ne s'occupe pas des intentions.

Le problème n'est pas de savoir sil'homme politique doit agir avec une intention pure, désintéressée, mais seulement de savoir s'il doit ou nonconstamment respecter le droit.

Ce qui est important ici, ce sont bien les actes et les respects des êtres humains.Il ne faut cependant pas oublier que le droit est basée sur la morale et sur ces principes.

Ainsi les droits de l'hommesont basés sur les principes d'égalité et de respect de chaque être humain. - Kant écrit en effet que les droits de l'homme doivent être toujours respectés même si le prix et les conséquencespolitiques sont très lourdes.

"Le droit de l'homme doit être tenu pour sacré, dût-il en coûter de gros sacrifices à lapuissance souveraine.

" L'auteur s'oppose ainsi par exemple à Machiavel pour qui parfois la fin justifie les moyens.Ainsi, pour cet auteur, le crime qu'effectue Romulus pour fonder Rome n'est pas de grande importance.

Romulus serajugé selon les conséquences de son acte qui sont bonnes et non sur les moyens d'y arriver. Kant ici affirme évidemment le contraire : la politique n'est pas une simple stratégie qui fait fi des moyens et desdroits pour arriver à son but même si celui-ci est bon.

Elle doit oeuvrer à un seul but, celui de la conservation et del'extension des droits de l'homme.

Les intérêts personnels et les intérêts de l'État doivent passer en second plan parrapport au droit. La politique, vassal du droit - Kant prévient cependant qu'aucun compromis n'est possible.

Il ne s'agit pas de créer un pseudo droit quiaccommoderait le droit avec les intérêts personnels et étatiques.

Dans ce contexte, le droit continuerait d'êtrebafoué et le but ne serait que donner l'illusion d'un respect du droit et faire croire à une transparence de l'État.

Ledroit ne peut pas être conditionné, il se doit d'être absolu sinon il perd toute sa valeur et sa crédibilité.

Kant affirmeici que le droit ne peut être "pragmatique", c'est-à-dire soumis à la pratique et à l'efficacité. La politique doit donc totalement s'abaisser devant le droit, la morale.

L'expression "plier le genou" renvoie en effetau geste que faisait les subordonnés d'un seigneur, en signe d'asservissement.

La politique ne peut vouloir régnerseul, elle doit se faire humble et accepter une puissance supérieure. - Kant sait que cette soumission, cette subordination de la politique est compliquée, c'est pour cela qu'il rajoutequ'en échange de celles-ci, la politique peut espérer une récompense.

La politique, si elle s'astreint à cette règle,fera en effet évoluer le droit, lui permettra de s'étendre et donc de contribuer à la paix universelle et perpétuelledésirée par Kant.

Elle pourra alors briller et être véritablement un art noble. - Si les analyses kantiennes sont évidemment belles en ce qu'elle vise un bonheur universel, on peut se demanderpourtant si sa conception du droit et de la morale n'est pas un peu idéalisée.

En effet, Kant pense le droit commeensemble de principes absolus.

Or, la plupart du temps le droit ne repose que sur des habitudes et des mœurs.

Doit-on alors renoncer au but fixé par Kant à l'État? Kant répondrait sûrement comme pour l'idée de progrès de l'histoire.Il est peut-être difficile d'atteindre le but ou pour l'histoire de réaliser un véritable progrès, mais pourtant c'est enposant cet idéal, ce but élevé que l'homme avancera, mettra en oeuvre les moyens pour y arriver.

Et donner à lapolitique une morale et la mettre au service de la paix est déjà un gain pour l'humanité. AInsi, Kant dans ce texte, subordonne irrémédiablement la politique comme art de gouverner et d'exercer un pouvoirà la morale, entendue comme respect du droit et de l'humanité.

Il entend dans un premier temps, montrer contre lespenseurs tels MAchiavel que la morale ne ruine pas l'art politique mais au contraire l'aide.

Puis il astreint les États àrespecter le droit, à subordonner la pratique du pouvoir aux droits de l'homme même si cela à des conséquencesfâcheuses sur leur pouvoir et leur nation.

En faisant cela, Kant tente de mettre en place les conditions nécessairesà la réalisation d'une paix universelle ou tout du moins d'un respect de l'homme universel.

La tâche est noble mais nesemble pas avoir été beaucoup entendue.. »

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