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L imagination nous induit-elle en erreur ?

Publié le 04/09/2015

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S’il en est ainsi, il apparaît bien impossible de reconnaître l’ « imagination « de Pascal dans l'imagination des modernes. Nous en aurons la certitude si nous nous demandons ce que peut bien être l'imagination du savant au sens où l’on en parle aujourd’hui. La théorie moderne de l’atome nous impose une perspective suivant laquelle tous les corps que nous pouvons connaître sont faits de beaucoup plus de vide que de plein, puisque les particules qui constituent l’atome sont séparées par des distances formidables relativement à leur volume ! Le caractère le plus apparent de cette théorie est qu’elle contredit radicalement notre représentation familière des choses, qui n’est autre que celle des sens. Elle nous impose d’affirmer le mouvement là où nous ne percevons qu’immobilité et inertie. Contre une association invétérée, elle nous enseigne que l’impénétrable (à l’échelle de nos sens et de nos moyens d’action naturels) n’est pas nécessairement le plein. C’est en ce sens qu’une telle théorie peut être considérée comme un fruit de l’imagination. Non pas, bien entendu, au sens péjoratif du mot suivant lequel l'imagination signifie une fantaisie déréglée, qui n’engendre que des chimères ou dont les conceptions, en tout cas, sont par essence invérifiables. Mais en ce sens que la perspective à laquelle aboutit le savant n’a jamais été donnée aux sens et qu’il a bien fallu par conséquent qu’elle fût imaginée. Et en ce sens encore qu’elle ne peut pas non plus faire l’objet d’une vérification directe par les sens, qu’elle se situe complètement en dehors de la perspective sensible, la seule qui nous soit donnée.

 

Inutile d’ajouter, croyons-nous, que l'arbitraire est exclu d’une telle imagination, puisque, d’une part, la théorie est construite à partir des faits, pour expliquer des faits, qu’elle est donc suggérée par les faits, et qu’elle est d’autre part vérifiée par les faits, par l’expérience. Mais, encore une fois, la vérification ne peut généralement s’effectuer que sur des conséquences plus ou moins lointaines de l’hypothèse posée, et la conception, la réalisation des expériences de vérification exige du savant des dépenses infinies d’ingéniosité.

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« L .DIAGINATION 121 pen;,eurs et des moralistes du xvne siècle, et PASCAL la définit expre~sément comme « ennemie de la raison >>.

Dans les œuvres modernes, au contraire, on parle de l 'imag:nation sur un tout autre ton.

D'abord, on. »

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