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La beauté est-elle dans le regard ou dans l'objet regardé?

Publié le 06/01/2005

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Tout ce qui a l'apparence de la complexité est laid.  La complexité ne doit pas se voir, rien ne doit voiler l'unité. L'esthétique classique se caractérise par son rejet de l'ornementation, de la parure, des entrelacs, préférant la ligne droite. 4) L'immobilité et la sérénité.  Représenter le mouvement c'est introduire le désordre. 5) La clarté.  Est beau ce qui est clair, se voit bien, à l'oeil et à l'esprit.  Est laid tout ce qui empêche de voir.  Tout ce que l'on perçoit mal (confusion des sons, des couleurs, des formes) est laid. les règles de l'harmonie musicale, particulièrement du contrepoint, donnent les moyen d'éviter le pire, la cacophonie.

« être humain, d'un paysage ou d'une oeuvre d'art ; on peut même dire sans doute que je ne partage jamaiscomplètement les goûts de quelqu'un : le goût est une marque de ma singularité.

C'est que juger du beau fait appel à ma subjectivité, au domaine intime de mes sentiments ; ne dit-on pascouramment « aimer » pour dire : « trouver beau » ? On pourra bien me donner l'ordre de trouver beau ce queje n'aime pas, jamais on ne m'en convaincra intimement ; seul, je puis savoir ce que je ressens.

Enfin, je juge de la beauté de quelque chose à la lumière de mon expérience personnelle, qui n'est jamais lamême que celle des autres ; ce que j'ai vu et entendu modèle ce que j'apprécie.

Mes souvenirsm'appartiennent et individualisent mon jugement de goût par le prisme de ma culture. Le regard se cultiveDepuis le XIXe siècle, on a abandonné l'idée qu'il puisse y avoir une beauté objective en art.

Les premiersimpressionnistes ont exposé leurs tableaux sous les moqueries de la critique et du public.

Encore aujourd'hui,certains trouvent les oeuvres de Picasso laides.

Et pourtant, lorsqu'on apprend à les regarder, leur beautéapparaît.

Il faut cultiver son regard pour être sensible à certains types de beauté. Une scène banale est belle en peintureune vieille paire de chaussures dans une chambre miséreuse ou une carcasse de boeuf suspendue à uncrochet de boucher sont des objets qui, en eux-mêmes, ne suscitent aucun intérêt.

Pourtant, lorsqu'ils sontpeints sur une toile par Van Gogh ou par Rembrandt, ils deviennent beaux.

C'est bien la preuve que la beautéest dans le regard - dans le cas présent, celui de l'artiste -, non dans l'objet.

[La beauté est une qualité objective que l'on peut définir en termes de proportions, de symétrie.

Un objet est beau en vertu d'une harmonie interne qui fait que tout le monde le trouvera beau.] On peut définir la beautéPour les philosophes grecs, la beauté est une essence, une qualité objective, au même titre que le Bien ou leVrai.

Platon pense qu'elle est la face sensible du Bien.

Les stoïciens définissent la beauté par la symétrie et larégularité.

Quant à Aristote, il considère que la beauté est l'unité dans la variété. Nos jugements de goût sont contradictoires puisque à la fois nousdisons: « c'est beau », et renvoyons le jugement à la subjectivité de chacun.

Et, de fait les jugements sont divers et il semble impossible deles ramener à l'unité.

Mais, considérons les choses de plus près.

Leconsensus n'est-il pas étonnant ? Après tout n'y a-t-il pas moins dedésaccord sur la grandeur de Sophocle, sur la beauté du ciel étoilé quesur la théorie du big-bang? Cet accord surprenant des esprits n'est-ilpas l'indice de l'objectivité du beau ? Nous pouvons nous accorder doncque la beauté est quelque chose que nous saisissons dans l'objet. C'est à partir du XVIe sous l'impulsion de la redécouverte de la culturegréco-latine et de l'esthétique grecque imitée par les Romains etsurtout au XVIIe que la question du beau fait l'objet d'un examenparticulier, de la part des artistes et des philosophes.

Il revient donc àl'esthétique de la Renaissance et du XVIle, appelée classique, d'avoirdégagé les règles de production du bel objet.

L'inspiration en estplatonicienne.

S'inspirant de la théorie platonicienne du beau (attention: absolument pas de sa critique de l'art bien que celle-ci enraison de son ambiguïté ait permis la réconciliation de l'art et du beauopérée par l'esthétique classique), l'esthétique classique considère le beau comme une réalité qui existe par soi.

Le beau existe et une fleur ou une oeuvre d'art sont belles parceque la beauté est présente en elles.

Elles ne sont pas belles pour nous mais en elles-mêmes.

Elles ne sont pasbelles parce que nous les trouvons belles; nous les trouvons belles parce qu'elles sont belles.

Quelles sontalors les propriétés de ce qui est beau? Là encore la conception platonicienne de la beauté inspire la réponseà cette question. 1) La perfection .

Ce qui est beau est ce à quoi il ne manque rien.

Rien de ce qui appartient à sa nature ne lui fait défaut.

De même qu'un cheval avec des oreilles d'âne n'est pas beau, de même une oeuvre inachevée n'est pas belle.

On n'aurait jamais exposé à l'époque des esquisses.. »

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