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La beauté est-elle dans le regard plutôt que dans l'objet regardé ?

Publié le 24/02/2004

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L'inspiration en est platonicienne. S'inspirant de la théorie platonicienne du beau ( attention: absolument pas de sa critique de l'art bien que celle-ci en raison de son ambiguïté ait permis la réconciliation de l'art et du beau opérée par l'esthétique classique), l'esthétique classique considère le beau comme une réalité qui existe par soi. Le beau existe et une fleur ou une oeuvre d'art sont belles parce que la beauté est présente en elles. Elles ne sont pas belles pour nous mais en elles-mêmes. Elles ne sont pas belles parce que nous les trouvons belles; nous les trouvons belles parce qu'elles sont belles. Quelles sont alors les propriétés de ce qui est beau? Là encore la conception platonicienne de la beauté inspire la réponse à cette question. 1) La perfection. Ce qui est beau est ce à quoi il ne manque rien. Rien de ce qui appartient à sa nature ne lui fait défaut.

Il n'y a pas de beauté en soi. Est beau ce que je trouve beau. Le goût esthétique est subjectif. Mais, n'existe-t-il pas des critères objectifs du beau ? La beauté n'est-elle pas reconnue de tous ? La beauté ne dépend pas du regard de chacun mais elle est une qualité objective des oeuvres d'art.

  • [Je peux trouver belle une personne qui ne correspond pas aux canons de la beauté en vigueur. Un objet ou une scène banale devient belle sous le regard d'un artiste. La sensibilité à la beauté n'est pas innée, elle s'apprend.]
  1. Le gout est subjectif - La beauté est dans le regard
  2. Le regard se cultive
  3. Une scène banale est belle en peinture
  • [La beauté est une qualité objective que l'on peut définir en termes de proportions, de symétrie. Un objet est beau en vertu d'une harmonie interne qui fait que tout le monde le trouvera beau.]
  1. On peut définir la beauté - La beauté est dans l'objet regardé
  2. Le beau n'est pas l'agréable
  3. La beauté est indéniable

 

« du big-bang? Cet accord surprenant des esprits n'est-il pas l'indice de l'objectivité du beau ? Nous pouvonsnous accorder donc que la beauté est quelque chose que nous saisissons dans l'objet. C'est à partir du XVIe sous l'impulsion de la redécouverte de la culture gréco-latine et de l'esthétique grecqueimitée par les Romains et surtout au XVIIe que la question du beau fait l'objet d'un examen particulier, de lapart des artistes et des philosophes.

Il revient donc à l'esthétique de la Renaissance et du XVIle, appeléeclassique, d'avoir dégagé les règles de production du bel objet.

L'inspiration en est platonicienne.

S'inspirantde la théorie platonicienne du beau ( attention: absolument pas de sa critique de l'art bien que celle-ci enraison de son ambiguïté ait permis la réconciliation de l'art et du beau opérée par l'esthétique classique),l'esthétique classique considère le beau comme une réalité qui existe par soi.

Le beau existe et une fleur ouune oeuvre d'art sont belles parce que la beauté est présente en elles.

Elles ne sont pas belles pour nous maisen elles-mêmes.

Elles ne sont pas belles parce que nous les trouvons belles; nous les trouvons belles parcequ'elles sont belles.

Quelles sont alors les propriétés de ce qui est beau? Là encore la conceptionplatonicienne de la beauté inspire la réponse à cette question. 1) La perfection .

Ce qui est beau est ce à quoi il ne manque rien.

Rien de ce qui appartient à sa nature ne lui fait défaut.

De même qu'un cheval avec des oreilles d'âne n'est pas beau, de même une oeuvre inachevée n'est pas belle.

On n'aurait jamais exposé à l'époque des esquisses. 2) L'ordre et l'harmonie .

En effet qu'est-ce qu'un objet parfait ? C'est un objet, qui, étant complet, forme un tout.

Il est l'unité d'une diversité d'éléments.

Mais, pour que cette diversité ne soit pas une purejuxtaposition, il faut un principe d'ordre qui harmonise les éléments, substitue à la juxtaposition d'élémentssans lien ni rapport une interdépendance de ces mêmes éléments.

« Le beau ne consiste que dans l'ordre c'est à dire dans l'arrangement et la proportion », écrit Bossuet .

Tout ce qui est disloqué, désordonné, démesuré est laid.

Il s'agit alors de trouver la juste mesure, les rapports adéquats, les beaux rapports.

D'oùles travaux mathématiques des artistes de la Renaissance recherchant la proportion idéale qu'ils ont crutrouver dans le nombre d'or, déjà utilisé par les grecs (Parthénon). 3) La simplicité .

Ce qui est parfait et l'harmonieux ne peut qu'être simple.

Tout ce qui a l'apparence de la complexité est laid.

La complexité ne doit pas se voir, rien ne doit voiler l'unité.

L'esthétique classique secaractérise par son rejet de l'ornementation, de la parure, des entrelacs, préférant la ligne droite. 4) L'immobilité et la sérénité .

Représenter le mouvement c'est introduire le désordre. 5) La clarté .

Est beau ce qui est clair, se voit bien, à l'oeil et à l'esprit.

Est laid tout ce qui empêche de voir.

Tout ce que l'on perçoit mal (confusion des sons, des couleurs, des formes) est laid.

les règles del'harmonie musicale, particulièrement du contrepoint, donnent les moyen d'éviter le pire, la cacophonie.

Enpeinture, il est recommandé d'utiliser des couleurs lumineuses.

Sont belles les oeuvres claires et distinctes. 6) Conséquence, est beau ce qui est vrai , ce qui rend visible.

« Rien n'est beau que le vrai, le vrai seul est aimable.

Il doit régner partout et même dans la fable » ( Boileau , « Art Poétique » ). Le beau n'est pas l'agréableDans sa Critique du jugement, Kant distingue l'agréable et le beau.L'agréable relève du jugement subjectif: est agréable ce qui me plaît, àmoi personnellement, indépendamment du goût des autres.

Le beaurelève du jugement objectif: un beau paysage, une belle oeuvre d'artsont beaux pour tout le monde, en vertu d'une harmonie interne.

Enmatière de beauté, l'on ne peut pas dire: «A chacun son goût». Pour ce qui est de l'agréable, chacun se résigne à ce que sonjugement, fondé sur un sentiment individuel, par lequel il affirme qu'unobjet lui plaît, soit restreint à sa seule personne [...].

L'un trouve lacouleur violette douce et aimable, un autre la trouve morne et terne[...].

Il en va tout autrement du beau.

Car il serait tout au contraireridicule qu'un homme qui se piquerait de quelque goût pensât justifierses prétentions en disant : cet objet [...] est beau pour moi.

Car il nesuffit pas qu'une chose lui plaise pour qu'il ait le droit de l'appeler belle ;beaucoup de choses peuvent avoir pour lui du charme et de l'agrément[..], mais quand il donne une chose pour belle, il prétend trouver lamême satisfaction en autrui ; il ne juge pas seulement pour lui, maispour tous et parle alors de la beauté comme si elle était une propriétédes objets.

KANT La beauté est indéniableCe qui est réellement beau emporte l'assentiment universel.

Marilyn Monroe, La Naissance du printemps deBotticelli, un coucher de soleil, une fleur sont beaux pour tout le monde, sauf pour quelques originaux.

Labeauté est donc bien dans l'objet lui-même, non dans le regard du spectateur.

Si l'on admet que le beau est une propriété de l'objet beau, notre jugement n'a plus rien d'individuel : il suffit,pour en juger, de reconnaître cette propriété en lui plus que l'effet qu'il produit en nous, et puisque seul l'objet. »

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