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La beauté est-elle objective ou subjective ?

Publié le 27/02/2008

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D'une manière générale, la beauté désigne une certaine harmonie ou proportion des formes, qui suscite en nous un sentiment d'admiration et d'enthousiasme. Cette définition comprend deux éléments hétérogènes : d'une part, l'harmonie des parties constitutives d'un objet, et d'autre part, le sentiment affectant un sujet. L'harmonie qui résulte des propriétés intrinsèques de l'objet apparaît ici comme la cause du sentiment éprouvé par le sujet. Dès lors, la beauté doit être considérée comme objective.      Cependant, la beauté s'étend à un très large domaine d'objets, comprenant aussi bien les oeuvres d'art que les produits naturels. Or, si elle peut ainsi qualifier des objets différents de nature, c'est qu'elle renvoie à une valeur ou une norme qui nous permet de les juger tels. Par exemple, un paysage ou la Madone de Raphaël sont jugés beaux, en fonction du Beau qui constitue la norme de notre jugement  Aussi la beauté semble-t-elle subjective, en tant qu'elle consiste en un certain jugement de valeur.     Par conséquent, notre sujet nous engage à réfléchir sur la nature de la beauté. D'une part, nous pouvons la considérer comme objective, en ce qu'elle tient à la nature même de l'objet, indépendamment du jugement que nous pouvons en avoir. Nous dirons alors qu'une oeuvre d'art ou un objet naturel sont beaux en-mêmes, c'est-à-dire en raison de leurs propriétés intrinsèques. Mais d'autre part, la beauté est subjective en tant qu'elle consiste en un jugement de valeur : une oeuvre d'art ou un objet naturel sont dits « beaux » en raison d'une norme du jugement. Par conséquent, notre réflexion portera sur ce dualisme de la beauté, en tant qu'elle suppose à la fois un objet et un jugement portant sur cet objet.

Le jugement esthétique ou jugeent de goût est le jugement qui porte sur l’oeuvre d’art. En effet, face à une oeuvre d‘art, nous ne nous contentons pas de sentir, nous percevons, évaluons, nous portons un jugement. De quelle nature est ce jugement ? A quelles lois obéit-il ? Existe-t-il un Beau objectif que nous n’aurions plus qu’à reconnaître ? Ou bien faut-il donner raison au dicton « des goûts et des couleurs, on ne dispute pas « ? Le beauté est-elle affaire de raison, le gôut résidant dans la percepton de rapports déterminés (mesure, ordre, règle, harmonie) ? Ou bien est-elle affaire de sentiment ?

« jeune et une marmite sont belles, en ce qu'elle participe à une essence, que Platon définit comme la forme ensoi de la beauté.

Par conséquent, la beauté est objective, puisqu'elle repose sur les propriétés intrinsèques del'objet, et participe ainsi du Beau en soi. II.

La beauté est subjective, car elle consiste en un jugement L'essence de la beauté est universelle et absolue pour Platon, car elle consiste dans une forme qui transcendeles déterminations sensibles d'un objet.

Face à cet essentialisme, le philosophe David Hume oppose sonscepticisme : la beauté ne réside pas dans la participation d'un objet à une forme en soi, mais dans lejugement, nécessairement subjectif, formulé sur un objet.

a. Dans un chapitre intitulé « De la norme du goût », extrait des Essais moraux, politiques et littéraires , Hume peut ainsi considérer les deux propriétés du jugement de goût, que sont la particularité et la relativité.

Ainsipeut-il en tirer une conséquence, qui nous permet de saisir le principe de ce jugement : « la beauté extérieure est uniquement déterminée par le plaisir » .

Dès lors, il n'y a pas de règle préalable de la beauté, telle que la norme du Beau en soi ; elle apparaît comme une qualité inhérente à l'esprit, et non aux choses. b. Cependant, la beauté peut consister en une norme du goût, si on la considère comme le raffinement incarné par l'homme de goût.

Ce raffinement nécessite l'usage de la raison, qui donne au jugement la conscience desparties de l'objet et l'art de la comparaison, mais aussi l'acquisition d'une culture, c'est-à-dire la connaissancedes coutumes esthétiques.

Autrement dit, la beauté résulte d'une habitude culturelle, et non d'une normeabsolue et universelle.

En effet, c'est l'habitude qui engendre le « sens esthétique » , qui consiste dans un sentiment attribuant les qualités de la beauté ou de la laideur selon le plaisir ou la douleur éprouvée dans lasensation.

Par conséquent, la beauté est fondamentalement subjective. c. III.

La beauté est subjective, mais prétend à l'objectivité La beauté est toujours subjective.

Mais s'il en est ainsi, c'est parce qu'elle dépend toujours du jugement quel'on émet sur un objet, en fonction de la sensation de plaisir que l'on ressent.

Par exemple, la Madone de Raphaël n'est pas belle en elle-même, mais suppose un jugement de goût qui lui attribue cette qualité, enraison du plaisir pris à la contempler.

C'est donc le sujet qui juge de la beauté d'un objet par le plaisir éprouvé.Or, pour autant que tous les jugements ne se s'accordent pas nécessairement, la beauté apparaît aussi commerelative.

Un tel pourra s'opposer à mon jugement sur la toile de Raphaël, en ne lui accordant pas la qualité je luiprête. a. Cependant, cet argument nous paraît critiquable.

En effet, la subjectivité de la beauté n'exclut pasl'universalité.

Dans la Critique de la faculté de juger (I, 1, « Analytique du beau », §2-6), Kant considère le jugement de goût suivant la catégorie de la quantité.

La beauté a une valeur universelle subjective, car elle nerepose pas sur le concept d'un objet, contrairement à la valeur universelle objective de la science, valant pourtous les objets subsumés sous un concept.

Elle se distingue ainsi de l'agréable comme objet d'une satisfactionpersonnelle, et du bon comme objet d'une satisfaction universelle représenté par un concept.

La beauté a unecertaine forme d'universalité, même si ce n'est pas celle de la vérité.

Par exemple, mon jugement sur la Madone de Raphaël est subjectif, mais prétend à l'universalité. b. · « Est beau ce qui plaît universellement sans concept ». Ø « Ce qui plait universellement »: Le fait que cette satisfaction soit universelle, valable pour tous découle de la première définition.

En effetnous avons vu qu'être sensible à la beauté relève d'une sensibilité purifiéede la convoitise, de la crainte, du désir, du confort ...

bref de tous lesintérêts particuliers.

Ce plaisir éprouvé n'est donc pas celui d'un sujetenfermé dans sa particularité et ce dernier peut à juste titre dire: « c'est beau », comme si la beauté était dans l'objet.

Il peut légitimement s'attendre à ce que tout autre éprouve la même satisfaction. Ø « sans concept »: « L'assentiment universel est seulement une Idée ».

Il n'y a pas de preuve pratique ou conceptuelle de la beauté.

On juge et onsent que cette musique ou cette montagne sont belles mais on ne peut leprouver.

Il n'y a pas de règles a priori du beau.

En langage kantien, lesujet esthétique n'est pas législateur.

En science le sujet légifère,retrouve dans la nature les règles nécessaires, universelles qu'il y a misespour connaître quelque chose.

En art le sujet ne peut légiférer car lejugement porte sur un objet singulier, telle fleur, telle œuvre musicale.

S' ilveut trouver quelque chose d'universel dans cette rose-ci, il faudra qu'ill'envisage sous l'aspect du règne végétal ou de la fleur en général; s'ilveut trouver quelque chose d'universel dans une musique, il faudra qu'ill'envisage sous l'angle des règles de composition.

Il aura des conceptsmais point de beauté: « quand on juge des objets simplement par concepts toute représentation de la beauté se perd ».

C'est ce qui peut arriver quand un traque d'art explique un poème...

Comme la beauté est toujours saisie sur un objet concret, matériel, singulier, il n'y a pas de règles universelles du beau.

Le jugement de goût n'estpas un jugement de connaissance. Par conséquent, la beauté est subjective en tant qu'elle repose sur un jugement particulier, mais objective, en a.. »

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