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La Bruyère et l'éducation des femmes ?

Publié le 27/03/2009

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Que pensez-vous de cette opinion de La Bruyère sur l'éducation des femmes ?

 Pourquoi s'en prendre aux hommes de ce que les femmes ne sont pas savantes ? Par quelles lois, par quels édits, leur a-t-on défendu d'ouvrir les yeux et de lire, de retenir ce qu'elles ont lu et d'en rendre compte ou dans leur conversation ou par leurs ouvrages ? Ne se sont-elles pas, au contraire, établies elles-mêmes dans cet usage de ne rien savoir, ou par la faiblesse de leur complexion, ou par la paresse de leur esprit, ou par le soin de leur beauté, ou par une certaine légèreté qui les empêche de suivre une longue étude, ou par le talent ou le génie qu'elles ont seulement pour les ouvrages de la main, ou par les distractions que donnent les détails d'un domestique, ou par un éloignement naturel des choses pénibles et sérieuses, ou par une curiosité toute différente de celle qui contente l'esprit, ou par un tout autre goût que celui d'exercer leur mémoire? Mais à quelque cause que les hommes puissent devoir cette ignorance des femmes, ils sont heureux que les femmes qui les dominent d'ailleurs par tant d'endroits, aient sur eux cet avantage de moins. (Chapitre III. Des femmes.)

  • Début. — Ce morceau est-il une réponse à des plaintes féminines? (Pourquoi s'en prendre aux hommes... «) est-il un souvenir de Philaminte : « cette indigne classe où nous rangent les hommes... «? La Bruyère met d'abord les hommes hors de cause, puis il examine les raisons qui peuvent éloigner les femmes de la science.
  •  1. Obstacles à la culture.

 a) Faiblesse de leur nature.  b) Goûts et occupations qui leur sont propres.  c) Défauts qu'elles ne savent pas vaincre.  d) D'ailleurs, à quoi sert une femme savante ?

  •  2. Que peut-on répondre à La Bruyère ?

 Les hommes n'ont guère encouragé les femmes à s'instruire. Une seule exception : Fénelon.  Les attaques de Molière et de Boileau contre les prétentions au bel esprit ont pu jeter le discrédit sur la culture véritable elle-même.  Les femmes cependant peuvent s'instruire si elles le veulent bien. Pas d obstacles insurmontables.

  • Conclusion. — La Bruyère se montre malgré tout assez libéral pour son époque. Aujourd'hui la question ne se pose plus comme au XVIIe siècle. Quelques résistances inavouées chez les hommes et, du côté féminin, les défauts permanents de leur nature peuvent encore s'opposer à la vraie culture.

 

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