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La causalité est-elle une illusion ?

Publié le 12/01/2010

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illusion

D'où l'expérience, en effet, pourrait-elle tirer sa certitude, si toutes les règles, suivant lesquelles elle procède, n'étaient jamais qu'empiriques, et par là même contingentes ? « Pour comprendre notre pouvoir de connaître, il convient de savoir d'où viennent nos connaissances. La réponse la plus immédiate à cette question consiste à affirmer qu'elles viennent de l'expérience. En effet, ce sont les exemples qui permettent d'accéder à l'idée (voir texte 1). L'esprit ne peut inventer ses objets ou, s'il le fait, c'est en imaginant, sans le secours des données sensibles : il ne s'agit alors pas d'une connaissance mais d'une production fictive, qui intéresse l'artiste et non le scientifique ou le philosophe. De ce fait, il ne faut toutefois pas tirer des conséquences hâtives : « Si toute connaissance débute avec l'expérience, cela ne prouve pas qu'elle dérive toute de l'expérience. « En effet, les impressions sensibles sont données sans liaison, sans ordre : or connaître n'est pas simplement constater mais relier un phénomène à un principe explicatif; cela suppose un dépassement de l'expérience immédiate ; mais est-ce possible? Le philosophe écossais Hume (1711-1776) a montré dans Enquête sur l'entendement humain les difficultés auxquelles on se heurte si l'on veut répondre oui. L'idée de causalité, par exemple, n'a aucune légitimité : chaque phénomène est situé dans un temps et un espace particuliers ; ainsi, rien ne peut nous autoriser à tirer des règles universelles. Il y a un fossé que l'on ne pourra jamais combler entre ce que l'expérience offre, des faits singuliers, et ce que la connaissance exige, des règles universelles et nécessaires.

illusion

« Pour comprendre notre pouvoir de connaître, il convient de savoir d'où viennent nos connaissances.La réponse la plus immédiate à cette question consiste à affirmer qu'elles viennent de l'expérience.

En effet, ce sontles exemples qui permettent d'accéder à l'idée (voir texte 1).

L'esprit ne peut inventer ses objets ou, s'il le fait,c'est en imaginant, sans le secours des données sensibles : il ne s'agit alors pas d'une connaissance mais d'uneproduction fictive, qui intéresse l'artiste et non le scientifique ou le philosophe.De ce fait, il ne faut toutefois pas tirer des conséquences hâtives : « Si toute connaissance débute avecl'expérience, cela ne prouve pas qu'elle dérive toute de l'expérience.

» En effet, les impressions sensibles sontdonnées sans liaison, sans ordre : or connaître n'est pas simplement constater mais relier un phénomène à unprincipe explicatif; cela suppose un dépassement de l'expérience immédiate ; mais est-ce possible? Le philosopheécossais Hume (1711-1776) a montré dans Enquête sur l'entendement humain les difficultés auxquelles on se heurtesi l'on veut répondre oui.

L'idée de causalité, par exemple, n'a aucune légitimité : chaque phénomène est situé dansun temps et un espace particuliers ; ainsi, rien ne peut nous autoriser à tirer des règles universelles.

Il y a un fosséque l'on ne pourra jamais combler entre ce que l'expérience offre, des faits singuliers, et ce que la connaissanceexige, des règles universelles et nécessaires.L'idée de causalité serait donc une illusion produite par l'habitude que nous avons de voir les phénomènes semblabless'enchaîner.

La seule solution pour dépasser le scepticisme de Hume et rendre compte des lois physiques et deconsidérer que la connaissance est produite par l'association des impressions sensibles et des règles venant del'esprit lui-même.Cela suppose l'existence de connaissances a priori, c'est-à-dire qui n'empruntent rien à l'expérience.

L'exemple desmathématiques permet de confirmer cette hypothèse ; en effet, les objets mathématiques ne sont pas dérivés del'expérience.

Même la géométrie euclidienne, qui semble correspondre à notre expérience immédiate, est uneconnaissance de l'esprit seul : la droite est infinie, sans partie, sans épaisseur ; comme telle, elle est un pur objetde l'esprit.

Les mathématiciens ont bien compris cela, qui refusent de donner à un dessin la valeur d'unedémonstration.II est possible d'avoir des connaissances qui, par leur nature abstraite, nécessaire et universelle, dépassentl'expérience, concrète, contingente et singulière, parce que l'esprit peut accéder à des connaissances a priori.L'expérience elle-même peut confirmer l'existence de principes a priori : la notion d'expérience est ambiguë, elledésigne à la fois le donné sensible et une connaissance de l'objet.

Ces deux dimensions ne sont pas conciliables : sil'expérience était le donné sensible, elle ne serait qu'un ensemble de sensations ; or il ne peut y avoir connaissancesans relation ordonnée ; l'expérience elle-même est donc subordonnée à un principe qui dépasse les phénomènes etles rend connaissables.

Si les phénomènes n'étaient pas liés entre eux a priori, nous ne pourrions rien percevoir. Si le problème métaphysique de la causalité soulève ces discussions, la description psychologique de la raison nousoblige à y voir une sorte de certitude immédiate que les choses ont un sens en elles-mêmes.

Cette « croyance »rationnelle explique que Hume ait fait, en fin de compte, de la raison, un « instinct » auquel il s'abandonne avecconfiance.La causalité est le type de la relation objective entre les choses, et c'est le phénomène le plus curieux de la raison,de s'intéresser au réel donné (aux choses) et à ce qui n'est pas immédiatement donné (leurs relations logiques ounécessaires), de sorte qu'on peut aussi bien dire qu'elle tire de l'expérience tout ce qu'elle apporte (puisqu'elle «part » des choses), et qu'elle se meut dans un monde extraphénoménal ou sur-réel (puisqu'elle s'intéresse à du non-perceptible).La raison est un regard qui passe par les choses perçues mais qui ne s'arrête pas à elles.

Elle les dépasse dans deuxdirections : vers le principe immanent qui les explique et vers l'avenir qu'elle calcule, c'est-à-dire que ses deuxdirections sont l'ontologie et le devenir.

Il se peut que la causalité — et par là la raison — soit une illusion ; c'est entout cas la seule « lumière » naturelle dont disposent les homme il est remarquable que tous ceux qui ont déniétoute valeur à raison, aient dû beaucoup raisonner pour le montrer.. »

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