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La certitude est-elle la marque du savoir scientifique ?

Publié le 27/02/2008

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Ce que je distingue clairement et distinctement comme vrai l?est donc objectivement, Dieu est donc le garant de la validité de ma pensée lorsque notamment elle empreinte la voie de la déduction.   La certitude n?est pas toujours objective   La première certitude que Descartes qualifie de métaphysique censée fonder la validité des sciences n?est-elle pas d?ordre religieuse ? Kant admet certes que la science doit être certaine à cet égard il précise : « Seule peut être nommée science à proprement parler celle dont la certitude est apodictique. Une connaissance qui peut contenir une certitude simplement empirique n?est un savoir qu?en un sens impropre. Le tout de la connaissance systématique peut de ce fait se nommer science et même science rationnelle quand la liaison de la connaissance, dans ce système, est un enchaînement de fondements et de conséquences » Premiers principes métaphysiques de la science de la nature, préface. Mais Kant admet également que si la certitude est une adhésion ferme et entière de l?esprit, celle-ci pour être le fondement des sciences doit être accompagnée de preuves. Il écrit à cet égard dans La critique de la raison pure, Théorie transcendantale de la méthode : « La persuasion est une simple apparence, parce que le principe du jugement qui est uniquement dans le sujet est tenu pour objectif. Aussi un jugement de ce genre n?a-t-il qu?une valeur individuelle et la croyance ne peut-elle se communiquer. Mais la vérité repose sur l?accord avec l?objet et par conséquent, par rapport à cet objet, les jugements de tout entendement doivent être d?accord ». La connaissance se règle non sur le sujet mais sur l?objet.
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« La science comme chemin incertain N'est-ce donc pas que c'est l'expérience qui fait avancée la science.

Danscette mesure si nous sommes tout tourné vers l'objet ne faut-il envisager laconnaissance comme une suite d'expérience qui interdit de tirer de là touteprésomption de connaissance certaine ?Hume pratique dans cette optique un doute modéré, il promeut à cet égardl'expérience et elle seule comme assise (incertaine) de toute connaissance etce en lui donnant pour appui naturel l'habitude et non la raison.

Le doutemodéré correspond donc à la philosophie empirique, et celle-ci, à uneidentification de la connaissance et de la croyance donnant lieu à une théoriede la connaissance probable, la certitude n'étant alors qu'un degréd'assurance en rapport avec une probabilité plus ou moins grande des faitsqui sont objets de croyance.

Hume renonçant à la certitude ne renonce paspour autant à la science.

Le doute qu'il pratique se présente comme unmoyen de « modérer l'arrogance et l'obstination des savants », Traité de la réforme de l'entendement, Section 12 .

L'expérience ne saurait tirer vers aucune certitude apodictique c'est-à-dire universelle.

Dans cette lignée pourPopper, une théorie dont les propositions ne se prêtent à ou ne s'exposent àaucune réfutation possible ne peut être scientifique.

Non qu'elle soit pourautant nécessairement fausse : elle peut en effet relever d'un autre type dediscours religieux.

Assurément la proposition selon laquelle Dieu existe nepeut-elle être réfutée expérimentalement : une théorie qui la prendrait pourprincipe ne saurait donc se présenter comme une science, mais elle peut parfaitement être objet de croyance ou de conviction personnelle.

Le propre d'une théorie scientifique est donc quenous « pouvons en entreprendre l'examen critique c'est-à-dire procéder à des tentatives de réfutations etnotamment à des tests d'observations » Conjectures et réfutations. La méthode scientifique procède donc par hypothèses et réfutations.

La certitude s'avère donc davantage être un état subjectif, sans lien intrinsèque c'est-à-dire nécessaire avec la vérité et donc avec la science.

Ainsi écrit Popper : « Aussi intense soit-il, un sentiment deconviction ne peut jamais justifier un énoncé », Logique de la découverte scientifique .

La science ne peut progresser que pas une méthode continuellement critique à l'égard d'elle-même.

Conclusion-La certitude est apparue en premier lieu comme la marque de la vérité et de la science car ces dernières refusentle doute.-Pour autant une chose s'est avérée au cours de notre second moment c'est que la certitude en tant quedisposition subjective ne suffit pas à fonder la science.

Car celle-ci suppose un fondement objectif, externe au sujetc'est-à-dire l'objet.

La connaissance est davantage de l'ordre d'une recherche commune, elle doit à cet égard êtrevalable pour la raison de tout homme.-Enfin, en tant que recherche la science ne saurait s'accommoder de la certitude, parce que cet état de l'espritdans lequel nous cessons de douter n'invite pas au progrès scientifique qui se réalise lui avant tout par conjectureset réfutation.

Ainsi on peut préconiser à la manière de Montaigne une science fondée sur l'ignorance et l'incertitudequi seule permet le progrès.

Il écrit ainsi au cours des Essais : « Il s'engendre beaucoup d'abus au monde pour le dire plus hardiment de ce qu'on nous apprend à craindre de faire profession de notre ignorance, et que nous sommestenus d'accepter tout ce que nous ne pouvons réfuter (…) On me fait haïr les choses quand on me les plante pourinfaillibles.

J'aime ces mot, qui amollissent et modèrent la témérité de nos propositions : A l'aventure, aucunement,quelque, on dit, je pense et semblables (…).

Qui veut guérir l'ignorance, il faut la confesser.

L'étonnement estfondement de toute philosophie de l'inquisition, le progrès, l'ignorance le bout ». »

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