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Les besoins du savoir scientifique et les exigences de la personne ?

Publié le 21/01/2020

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scientifique

Cette prévisibilité suppose d’autre part que les phénomènes sont radicalement semblables entre eux : leurs différences (qualitatives par exemple) sont totalement négligeables, parce qu’elles ne concernent pas leur déroulement. La science, on le sait depuis Aristote, ne s’intéresse qu’au général, et elle n’a pas à tenir compte des qualités accessoires.

Vouloir étudier l’homme scientifiquement — puisque c’est bien le projet des diverses disciplines que l’on regroupe sous l’appellation de « sciences humaines » —, c’est nécessairement le considérer comme déterminé, prévisible et répétitif. Faute de quoi aucune approche scientifique n’en serait possible. Ainsi, c’est pour des raisons immédiatement pratiques que les sciences humaines « pensent » l’homme comme un être prévisible.

scientifique

« 108 LA CONNAISSANCE ET LA RAISON pas évident que l'homme puisse être expliqué de la même façon que les phénomènes naturels.

Outre des problèmes de méthode (l'expérimentation est pour le moins limitée, et elle peut même être impossible, en histoire par exemple ou pour des raisons éthiques), la psychologie, la sociologie, l'histoire, la linguistique, etc., se heurtent à la présence, dans l'être humain, de ce que l'on nomme traditionnellement sa liberté.

Doivent­ elles, ou peuvent-elles, en tenir compte ? Dans sa conception, même banale, la liberté s'oppose au déterminisme: ce dernier n'est-il pas néces­ saire à admettre pour qu'il y ait science? Les sciences humaines se trou­ vent-elles dès lors amenées à penser l'homme comme un être prévisible - de la même façon qu'une éclipse de soleil ou que l'ébullition d'un liquide ou parviennent-elles à articuler de façon inédite les besoins du savoir scientifique et les exigences de la personne ? [1.

Science et prévisibilité] Par définition, une loi scientifique vaut pour tous les phénomènes qu'elle prétend expliquer.

C'est-à-dire aussi bien pour les phénomènes futurs que pour ceux qui ont déjà été observés.

Le pouvoir que nous donne une loi est précisément la possibilité de prédire comment une situa­ tion évoluera nécessairement.

Cela suppose que les phénomènes considé­ rés se répètent, et à l'identique.

La prévisibilité va donc de pair avec le principe même du déterminisme, en l'absence duquel aucune connais­ sance scientifique n'est classiquement envisageable.

Cette prévisibilité suppose d'autre part que les phénomènes sont radica­ lement semblables entre eux : leurs différences (qualitatives par exemple) sont totalement négligeables, parce qu'elles ne concernent pas leur dérou­ lement.

La science, on le sait depuis Aristote, ne s'intéresse qu'au géné­ ral, et elle n'a pas à tenir compte des qualités accessoires.

Vouloir étudier l'homme scientifiquement puisque c'est bien le projet des diverses disciplines que l'on regroupe sous l'appellation de« sciences humaines» c'est nécessairement le considérer comme déterminé, pré­ visible et répétitif.

Faute de quoi aucune approche scientifique n'en serait possible.

Ainsi, c'est pour des raisons immédiatement pratiques que les sciences humaines « pensent» l'homme comme un être prévisible.

Ce qui appelle sans attendre quelques remarques.

[Il.

De quelle « pensée >> s'agit-il ?] Lorsque Heidegger affirme que « la science ne pense pas », on peut admettre que sa formule concerne aussi les sciences humaines.

On peut même considérer que plus ces dernières se veulent scientifiques, plus elles sont concernées par ce qui est, non pas un reproche, mais un constat.

De ce point de vue, on peut noter qu'en effet le travail des sciences humaines. »

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