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La connaissance commune est-elle pour la connaissance scientifique un obstacle ou un point d'appui ?

Publié le 31/01/2004

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[I - Caractères et buts de la connaissance scientifique] On peut commencer par rappeler, avec Auguste Comte (loi des trois États) que la connaissance scientifique correspond à une manière nouvelle de questionner la nature : il ne s'agit plus de se demander pourquoi les phénomènes se produisent (ce qui entraînait vers une recherche théologique ou métaphysique des causes premières ou finales), il convient désormais de chercher à comprendre comment ils ont lieu.Cela signifie que la science, qui répond d'abord à un besoin d'explication de la nature (cf. document du sujet 18), cherche à découvrir des lois, qui se situent au-delà des phénomènes et n'apparaissent jamais directement (aucune feuille ne nous donne en tombant une illustration immédiate de la loi de la chute des corps). Élaborant ces lois, la connaissance scientifique s'intéresse à des phénomènes universels (on le sait depuis Aristote).En raison de cette visée, la science doit travailler sur des faits reconstruits, intellectuellement maîtrisés : elle ne s'élabore pas à partir des données de la perception ordinaire, qu'elle considère au contraire, et par principe, comme trompeuses ou insignifiantes. L'observation scientifique implique en conséquence le recours à des moyens d'observation sophistiqués - dont l'existence elle-même est due à la mise en application technique de théories antérieures.Dans son histoire, une connaissance scientifique se modifie. Il existe une progression des concepts et des théories, qui s'effectue peut-être davantage par correction d'erreurs antérieures que par accumulation d'un savoir entièrement nouveau. C'est dire aussi bien que la connaissance scientifique s'accompagne en permanence d'esprit critique.Aussi la connaissance scientifique est-elle par principe « modeste », en ce sens que, quelle que puisse être l'importance d'une découverte ou théorie nouvelle, il est sous-entendu qu'elle doit être éventuellement modifiable.
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« peut lui paraître dangereusement destructeur (que ce soit en science ou en philosophie...).Elle se contente d'allusions à l'expérience commune (non scientifique), dont les enseignements sont d'abordsinguliers ou personnels, mais se trouvent admis comme exemplaires ou rapidement généralisables, sans qu'il soitnécessaire de les éprouver à nouveau. [III - La connaissance commune comme obstacle épistémologique] Comparer les principaux caractères des deux connaissances, c'est constater sans attendre qu'elles s'opposent l'uneà l'autre.

Ainsi peut-on considérer que, pour la connaissance scientifique, la version commune de la connaissance nepeut jamais proposer un point d'appui, mais qu'elle constitue bien un obstacle. « ...

Devant le réel le plus complexe, si nous étionslivrés à nous-mêmes c'est du côté du pittoresque, dupouvoir évocateur que nous chercherions laconnaissance; le monde serait notre représentation.Par contre si nous étions livrés tout entiers à lasociété, c'est du côté du général, de l'utile, duconvenu que nous chercherions la connaissance; lemonde serait notre convention.

En fait la véritéscientifique est une prédiction, mieux une prédication.Nous appelons les esprits à la convergence enannonçant la nouvelle scientifique, en transmettantdu même coup une pensée et une expérience, liant lapensée à l'expérience dans une vérification: le mondescientifique est donc notre vérification.

Au-dessus dusujet, au delà de l'objet immédiat la science modernese fonde sur le projet.

Dans la pensée scientifique laméditation de l'objet par le sujet prend toujours laforme du projet. [...] Déjà l'observation a besoin d'un corps deprécautions qui conduisent à réfléchir avant de regarder, qui réforment du moins la première vision de sorte que ce n'est jamais la premièreobservation qui est la bonne.

L'observation scientifique est toujours une observationpolémique; elle confirme ou infirme une thèse antérieure. Naturellement dès qu'on passe de l'observation à l'expérimentation, le caractèrepolémique de la connaissance devient plus net encore.

Alors il faut que le phénomène soittrié, filtré, épuré, coulé dans le moule des instruments...

Or les instruments ne sont que desthéories matérialisées.

Il en sort des phénomènes qui portent de toute part la marquethéorique..

» Gaston BACHELARD Bachelard a contribué à donner à l'épistémologie française ses lettres de noblesse, en particulier en déclarant dès les premières pages de « La formation de l'esprit scientifique » (1938) : « C'est en terme d'obstacle qu'il faut poser le problème de la connaissance scientifique. » Bachelard s ‘est battu contre deux idées fausses portant sur les sciences, répandues dans le public.

D'une part, celle qui veut que le savant arrive pour ainsi dire l'esprit « vierge » devant les phénomènes à étudier, d'autre part celle qui voit le développement des sciences comme une simple accumulation de connaissance, un progrès linéaire. En affirmant cette citation, il souhaite montrer les difficultés inhérentes à l'acte même de connaître.

Les obstacles à une connaissance scientifique ne viennent pas d'abord de la complexité des phénomènes à étudier, maisdes préjugés, des habitude de savoir, des héritages non interrogés.

« Quand il se présente à la culture scientifique, l'esprit n'est jamais jeune.

Il est même très vieux, car il a l'âge de ses préjugés.

» La première bataille à livrer pour accéder à la connaissance scientifique est donc une bataille contre soi-même,contre le sens commun auquel le savant adhère spontanément.

C'est une bataille contre l'opinion : « L'opinion pense mal, elle ne pense pas, elle traduit des besoins en connaissance.

» Ainsi les travaux de Bachelard peuvent-ils être compris comme une « psychanalyse de la connaissance ». Mais il va plus loin : « En fait on connaît toujours contre une connaissance antérieure, en détruisant des connaissances mal faites, en surmontant ce qui, dans l'esprit même fait obstacle à la spiritualisation. » Non seulement nous avons à nous défendre des préjugés communs, mais aussi des connaissances scientifiques antérieures.

Bachelard a su se rendre très attentif aux périodes de crise et de révolution scientifique, celles où l'on passe d'une théorie à une autre, d'un système à un autre, d'une méthode à une autre.

Si « La. »

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