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La connaissance de l'histoire nous aide t-elle ?

Publié le 22/09/2005

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histoire

HISTOIRE

Gén. Terme équivoque qui désigne à la fois le récit du passé humain, et la réalité historique elle-même, le cours des événements. En ce dernier sens, l'histoire se distingue de la simple évolution car elle suppose plus qu'un changement. Un arbre, par ex., peut croître ou un papillon se métamorphoser, mais ils n'ont pas d'histoire dans la mesure où l'histoire suppose la conscience d'un changement et la possibilité, pour celui qui change, de se représenter la finalité de son évolution en faisant du présent le sens du passé et du futur le sens du présent. Quant au récit, il cesse d'être légendaire pour devenir scientifique dès lors qu'il veut expliquer et non plus simplement raconter en se contentant de recueillir des anecdotes pittoresques. Phi. Les philosophies de l'Histoire posent la question du but poursuivi par les hommes dans l'Histoire, et postulent en même temps que l'Histoire des hommes est celle de leur liberté. Or, si la connaissance du but permet en retour de comprendre la cohérence du processus historique, il semble bien difficile de concilier le double postulat de la rationalité historique et du développement de la liberté. Telle est l'aporie sur laquelle achoppe toute philosophie de l'Histoire. En effet, s'il est possible de dégager par avance une cohérence historique, alors tout se passe comme si l'Histoire était déjà faite, de sorte que l'idée même de liberté humaine se trouve niée. A l'inverse, si l'on suppose que les hommes sont libres, alors il est impossible de saisir le sens d'une Histoire que les hommes font « sans savoir l'histoire qu'ils font » (R. Aron).

CONNAISSANCE (lat. cognoscere, chercher à savoir)

Le terme de connaissance désigne d'abord l'acte par lequel la pensée s'efforce de saisir et de définir un objet qui se présente à elle. Il désigne ensuite le savoir résultant de cette action. On oppose principalement croyance et connaissance, non par le degré de certitude éprouvé soit par le sujet qui croit, soit par le sujet qui connaît, mais par le fait que la croyance n'est pas nécessairement fondée en raison, autrement dit n'implique pas nécessairement l'idée de vérité.

L’histoire est omniprésente dans nos vie : sous forme de monuments, de jours fériés et de commémorations diverses. Enseignée à l’école dès les premières années de formation et jusqu’au baccalauréat, on estime qu’elle fait partie de ces connaissances fondamentales qu’un citoyen doit avoir en sa possession. Mais à quoi servent au juste les connaissances historiques ? Sont-elles des connaissances gratuites, qu’il faut acquérir pour satisfaire une soif de connaissance présente en chacun de nous, ou nous aident-elles vraiment ? On peut considérer qu’elles nous aident dans la mesure où elles nous permettent de comprendre d’où l’on vient, ce qu’ont vécus nos ancêtres et pourquoi certains faits sont ainsi. Impossible en effet de saisir l’essence de la Constitution française et le principe de ses institutions si l’on n’en connait pas le berceau. Mais il peut sembler problématique de sous-entendre que le présent ne se comprend qu’à la lumière du passé. En effet, celui qui ne voit dans le présent que les conséquences du passé peut aussi être doté d’une véritable cécité par rapport au présent. La connaissance de l’histoire nous aide-t-elle véritablement, a-t-elle une utilité présente, ou est-elle au contraire un obstacle à la compréhension du présent comme présent ?

histoire

« leçons ? C.

Hegel, dans La Raison dans l'Histoire dit que la seule chose que nous montre l'histoire, c'est que les hommes ne retiennent pas de leçon del'histoire : « Chaque époque, chaque peuple se trouve dans des conditions siparticulières, constitue une situation si individuelle que dans cette situationon ne peut et on ne doit décider que par elle.

Dans ce tumulte desévénements du monde, une maxime générale ne sert pas plus que le souvenirde situations analogues qui ont pu se produire dans le passé, car une chosecomme un pâle souvenir, est sans force dans la tempête qui souffle sur leprésent ; il n'a aucun pouvoir sur le monde libre et vivant de l'actualité.

» Ceserait donc une erreur de considérer le passé comme une leçon dont lesconclusions pourraient être appliquées à l'avenir.

En effet, si les arméesfrançaises subissent une telle défaite contre l'Allemagne lors de la secondeguerre mondiale, n'est ce pas parce qu'ils avaient bien retenu la leçon, etavaient mot pour mot pris toutes les précautions qu'ils n'avaient pas pris lorsde la guerre précédente, mais qu'ils avaient oublié l'essentiel : que ce n'étaitplus la même guerre, et que la stratégie avait changée ? Vouloir appliquer lepassé au présent constitue une erreur, car le présent est toujours unique etdifférent du passé. Transition : si la connaissance de l'histoire nous aide, ce n'est certainement pas au sens où l'on pourrait, par une sorte d'induction fallacieuse, trouver deslois de l'histoire pour gouverner les peuples et contenir la puissance de l'État en examinant le passé.

Quelle peut être donc l'aide que nous apporte l'histoire ? III. La connaissance de l'histoire nous apporte bien plus que la connaissance des faits historiques : c'est la méthode historique qui est riche. A.

Voltaire explique, dans son Essai sur les mœurs , le souci d'étudier le soubassement social, économique, moral, sans lequel on ne comprend pas l'histoire.

C'est dans cet esprit qu'au XXe siècle, en France, le mouvement dit de la"nouvelle histoire" (l'école des Annales) a ouvert de nouveaux territoires à l'historien : la démographie, lesmentalités, l'économie, les techniques.

C'est ainsi qu'on a étudié l'enfant et la famille sous l'Ancien Régime, la femmedans la société médiévale, l'évolution du prix du blé au XVIIIe siècle, etc., tous domaines dans lesquels la conditiondes hommes évolue lentement et sous l'effet de facteurs impersonnels.

L'histoire n'est donc plus seulement l'histoirepolitique des régimes, des rois et des institutions.

C'est une histoire sociale, qui prend en compte des périodes bienplus vastes, et qui nous permet ainsi de connaitre et de comprendre l'homme en général. B.

avoir une bonne connaissance de l'histoire ainsi conçue peut nous mettre à l'abri d'un danger intellectuel quiguette tout un chacun ; ce risque consiste à prendre les structures socio-économiques dans lesquelles nous vivonspour naturelles.

L'esclavage peut par exemple sembler tout ce qu'il y a de plus naturel à quelqu'un qui toujours vécudans une société esclavagiste.

Il en va de même pour la soumission de la femme ou le culte religieux.

Certainsaspects de notre vie nous sont si quotidiens qu'on ne les voit pas comme des moments de l'histoire dus à certainescirconstances précises, mais comme des états de fait naturels, qui ne pourraient pas être autrement.

C'est toutl'intérêt des analyse que Marx dresse dans l'introduction à la Contribution de la critique de l'économie politique : le sens historique permet de se rendre compte que certaines choses que nous prenons pour naturelles ne sont que desdéterminations historiques précises. C.

Et ce sens historique, loin d'être tourné vers le passé ou de permettre un simple recul par rapport au présentpermet de préparer l'avenir.

Bourdieu, dans son article « Décrire et prescrire » montre que l'action politiquecommence avec la description d'un ordre différent de l'ordre établi.

Cette simple description vaut comme uneinsurrection au regard de l'ordre actuel parce qu'elle nous montre qu'il n'est pas le seul possible.

L'action politiquecommence donc lorsque l'on sent que les choses peuvent changer, qu'elles ne sont pas faites pour rester toujoursles mêmes. Conclusion En conclusion, on peut dire que le sens que l'on donne communément à l'histoire n'est pas satisfaisant.

En effet, sivraiment la connaissance de l'histoire sert à ne pas refaire les mêmes erreurs, on peut aussi dire qu'elle nous incitepar là même à en faire d'autres, car la peur du passé qui semble toujours vouloir se répéter obnubile et empêchel'analyse du présent.

L'histoire a peut-être un tel intérêt, mais ce n'est en tout cas pas le seul, car sa fragilité nousmontre ses limites.

C'est peut-être la méthode historique bien plus que le contenu des connaissances elles-mêmesqui nous aide véritablement, en formant notre esprit critique, en nous aidant à comprendre l'homme, et àcomprendre que les institutions, les valeurs sociales dans lesquels nous vivons n'ont pas toujours été telles qu'ellessont aujourd'hui.

C'est le sens historique qui nous donne le sens du possible, qui nous permet de regarder le présentcomme ce qui peut être dépassé et changé.. »

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