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La connaissance de soi est-elle sincère ?

Publié le 14/03/2012

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L'homme sincère est l'homme de la bonne intention, celui de la bonne conscience qui parle son émoi pour la transparence comme ce qui va de soi dans une immédiateté de la présence de la conscience à elle-même. Nulle discordance entre une intériorité et ses manifestations extérieures ne le mine. Il vit en symbiose avec lui-même dans la pureté du coeur. Pourtant la conscience dans son instantanéité est déjà présence clignotante au monde et à soi-même. La conscience par là est non-coïncidence de l'âme avec elle-même. Il y a initialement obstacle du moi à la transparence d'un je. C'est pourquoi la conscience veut l'Etre, le plus d'être. On voit bien par là que la connaissance de soi désire conquérir sa vérité ou la vérité sur des évidences sensibles. On parle ainsi d'une victoire difficile de la conscience intellectuelle ou morale parce que sensation et perception dérèglent l'esprit, gauchissent la représentation intellectuelle, inclinent exagérément pour le sensible. La conscience n'est vraie que dans la prise de conscience. Cette dernière n'est pas un exercice tautologique, elle est croyance en un ordre absolument autre : l'ordre métaphysique et téléologique de la vérité.

« La sincérité est en effet une avarice spirituelle : elle un impetus, jamais un élan.

L'homme sincère a des vertus, voireune science des biens et des maux.

Mais sa sincérité ne s'adresse à personne.

Elle est une harangue, jamais uneallocution.

Elle est le fait du devenir de la self conscience.

Vouloir et pouvoir mais sans valoir, telles sont sesprérogatives, celle de sa fausse modestie, de sa vanité, de son orgueil, jamais humiliée devant les valeurs maisoffensée devant ce qui autre.

C'est que la vertu n'est pas velléité technicienne.

Elle est décision et par là volontéde faire séance tenante le bien.

Elle n'a pas de façon de faire.

Elle fait et c'est à moi de le faire et de faire tout ourien.

Et ce que je fais tout le monde peut le faire toujours et tout de suite toujours et à tout moment.

La sincéritéen ce sens n'est qu'un mouvement, jamais un acte.

La connaissance de soi en ce sens n'est pas le simplistedédoublement de la conscience, elle est anamnèse.En ce sens la sincérité souffre de phobie devant la relation vécue quand elle est confrontée au temps et à l'action,quand elle est face à la mort ou la mortification, qui sont autant de rencontres qui futilisent sa symbiose.

Saconfusion relève bien ici d'une tragédie.

C'est que la conscience a des degrés, voire des ordres.

La conscience peutêtre inconscience parce qu'insouciance, elle peut-être conscience dédoublée, ni ange ni bête, tantôt cela tantôtceci ; elle peut être surconscience ou superconscience, conscience de la mixité et de la dualité, conscience del'équivoque qui par là devient conscience univoque de cette équivoque ; tel est le sens de la connaissance de soicomme intention pure qui ouvre l'homme sincère à une possibilité permanente de régénération immédiate.

Il n'y a làni rétroversion ni rétroaction mais abnégation comme négation de soi dans le sacrifice.

On voit bien par là que la connaissance de soi ne veut pas la sincérité mais l'authenticité qui refuse la confusion, laconscience médiocre et mitoyenne de la sincérité.

La faute de l'homme sincère n'est pas tant ignorance ou délire oulibre choix indifférent.

Elle est défaut d'amour parce que contradictoire, impuissante, superficielle, fragile etcompliquée.

La connaissance est conscience de la faillibilité et de la peccabilité humaine car la malveillance peut sesubstituer à la bienveillance.

Il y a une sincérité diabolique.

La conscience juste est transparente et pénétrantelucidité, pénétrante clairvoyance et non pas conscience de la conscience qui se jette ici à corps perdu dans ledevenir, dans le faire ou le dire : dans cette facilité réside le mal, la séduisante apparence de la vérité qui se veutvraie dans la belle apparence.En fait la sincérité nie que la tentation est en nous et par là son savoir de soi manque du maître intérieurqu'invoquait Socrate.

En ce sens la douleur et la mort contrarient l'affectation et la déification du paraître del'homme sincère.

Son innocence est sans je ni moi ou entre du je et du moi, dans la médiocre demi conscience de lavérité, alors que l'extrême sagesse dit l'excès et le défaut.

La faute, l'échec, la solitude sont non-être.

Seule laconscience pure est promotion des valeurs dans son ascèse même pour les fins.

En ce sens la réflexion n'est pasune intuition de soi ou une jouissance de soi.On peut dire que la connaissance n'est pas un maximalisme moral, celui de la spontanéité pour la vérité.

Elle n'estpas véridique, elle est vraie d'où son effort d'affranchissement à l'égard des penchants et de la tyrannie de sesmouvements.

Son éthique réside dans le travail d'édification des instincts dans le commerce effectif des hommes.

Lasincérité est une diablerie de héros et non le courage des hommes.

Il faut par là éclaircir l'intellectualisme critique dela conscience sincère ; l'errance, la séduction, l'échec les valeurs sont des foyers de réflexion qui veulent lacausalité de la conscience au delà de ses expressions.

L'éthique de la conscience a ses motifs dans le tissu de la vie psychologique.

Mais la conscience spontanée n'estqu'une expectation, la conscience éthique est dans la certitude de son désir une aspiration.

Le sentiment commeinstinct de la vérité est un sentiment confus.

Dans l'analyse réflexive de la volonté bonne et de la connaissancevraie s'édifie l'histoire sensée de notre effort pour exister.

C'est pourquoi la connaissance de soi est réflexion sur laréflexion.

Elle saisit en esprit les actes et les productions du sujet pour y apprendre les significations des valeurs.En ce sens l'objectivisme de la sincérité est une comédie de la mauvaise foi.

Elle prétend au pur regard alors qu'il n'ya pas de promotions des valeurs sans occultation de leur principe générateur.

La conscience vraie et éthiquementvraie, sait qu'elle s'enveloppe dans une œuvre, dans des actions où les traces se perdent.

C'est pourquoidécrire ne suffit pas, il faut se réapproprier le principe générateur de notre action, qui se cristallise autour desymboles et d'une certitude qui actualise notre relation à la vérité.

La norme et la conscience des normes fontapparaître de la valeur dont elles ne sont que des images et jamais la valeur elle-même.

Dans les règles norméesnous modelons notre liberté, nous responsabilisons nos actes et nous actualisons nos œuvres.En fait il y a une morale de la sincérité et une éthique de la vérité.

La morale ne produit que des répercussions dubien en l'homme ; l'éthique se vit dans le retentissement.

L'homme sincère serait moralisateur livré au duel del'autoconscience ; l'homme authentique veut totaliser l'homme en profondeur et en durée.

C'est qu'il y a toujoursune bonne ou mauvaise conscience du bon mouvement : l'homme sincère doit s'ouvrir ainsi à la prévenance commecharité et comme conversion sinon le pharisaïsme, le machiavélisme naïf ou le purisme grèvent son entreprise devérité.

La connaissance de soi en ce sens n'est pas que sincère, elle est effort d'édification de la valeur qui consentau mystère de l'ipse, de la personne en personne.

A ce point de l'analyse apparaît clairement la difficulté de la connaissance de soi.

Elle ne peut substantialiser lavérité dans la conscience psychologique Elle est par excellence hygiène des tentations, celle de la vérité elle-même.Sa simplicité n'est pas que réflexive n'est pas passive et intransitive Elle est innocence et pudeur et par là exigetact sensible et pratique que le socratisme nous faisait entrevoir sous la forme du daimon, ce maître intérieur à lasource de la décision philosophique.

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