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La connaissance du vivant (cours)

Publié le 30/12/2011

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Introduction : de l'ambiguïté des notions de vie et de vivant.
 
A : examen préliminaire des notions
a) la vie comme simple fait
Définir la vie et le vivant semble être une entreprise aisée. Le sens commun a tôt fait de remarquer que l'homme a une connaissance immédiate de ces notions par l'expérience qu'il en a, du double point de vue physique et spirituel : la vie apparaît pour lui, tout d'abord comme le fait d'exister en tant que corps, et d'avoir connaissance de cette existence en tant qu'esprit, conscience ou psychisme ayant une aperception affective et intellectuelle de sa vie. Toutefois la vie se révèle aussitôt différente de l'existence, dans la mesure où celle-ci se caractérise par le fait d'être au monde et celui de remplir cette existence d'un certain nombre d'actes et d'évènements qui ne sont pas directement ni nécessairement liés à la survie biologique : il s'agit donc de la réalité vécue, la vie au sens courant, la vie considérée dans sa durée et don contenu, ce que le philosophe préfère appeler l'existence afin de justement la distinguer de la notion de vie du point de vue biologique.
Du point de vue biologique on peut également envisager la vie comme un simple fait, c'est-à-dire comme une propriété essentielle aux êtres dits organisés qui évoluent de la naissance à la mort en remplissant des fonctions communes, telles que par exemple la nutrition et la reproduction, fonction essentiellement liées à la survie de l'individu ou de l'espèce à laquelle il appartient.
espèce : ensemble de tous les individus d'aspect semblable ayant en commun des caractères qui les distinguent au sein d'un même genre et capables d'engendrer des individus féconds : espèces végétales, animales.
individu : corps organisé vivant d'une existence propre qui ne saurait être divisé sans être détruit.
D'emblée les notions de vie et de vivant révèlent l'ambiguité de leur extension comme celle de leur signification : la vie est-elle dans l'être vivant lui même, son organisation, ses interactions ; ou bien, est-elle en quelque sorte un principe échappant toujours à la quête du savant ? Effectivement, la complexité des êtres vivant du point de vue organique et fonctionnel, comme du point de vue de leurs rapports avec un milieu dans lequel ils vivent et d'où ils tirent leur subsistance, conduit à interroger la possibilité d'une connaissance générale du vivant, c'est-à-dire d'une biologie qui ne soit pas réductrice, chimérique ou fondamentalement lacunaire. Comme le fait remarquer G Canguilhem, la science en isolant le vivant de son milieu, en le déconstruisant selon ses parties, non seulement au niveau macroscopique, (étude des organes par la physiologie), mais également au niveau microscopique, (étude des processus cellulaires et infra-cellulaires), voire au niveau électronique et moléculaire, ne risque-t'elle pas de faire en même temps de disparaître son objet, d'aboutir à la mort plutôt qu'à la vie, ou simplement, de le dissoudre parmi l'ensemble des mécanismes physico chimiques caractérisant la matière ? Tel est selon cet auteur, le paradoxe du "vivant séparé de la vie par la science et s'essayant à rejoindre la vie à travers la science."
En effet, cette fragilité du vivant, non seulement comme réalité organique et dynamique, mais aussi comme concept scientifique, conduit à prendre de nombreuses précautions méthodologiques et épistémologiques sans lesquelles le vivant risque d'être davantage l'objet d'une fable que d'une connaissance objective authentique.
Ainsi parle-t'on volontiers du mystère de la vie, de la profusion des êtres vivants sans réellement parvenir à circonscrire l'objet d'étude, a proportion de ses propriétés : nécessité de se mettre d'accord sur une ou plusieurs définitions susceptibles de renseigner précisément les concepts étudiés : le problème est donc à la fois celui des enjeux scientifiques eux-mêmes, par exemple, pour ce qui concerne l'histoire du vivant, les théories de l'évolution, que le statut historique et épistémologique d'une connaissance potentielle de la vie et du vivant : à quelles conditions une science dite biologique est-elle possible ; quels sont les obstacles et par conséquent les ruptures épistémologiques qu'elle est appelée à rencontrer et surmonter ?
Cette route est jalonnée d'embûches. L'accès à une connaissance potentielle du vivant exige l'abandon d'un certain nombre de conceptions métaphysiques et de croyances intellectuelles sans fondement. Il suppose aussi que le discours scientifique se mette d'accord sur les critères de définition de son objet : comment établir, d'abord une distinction entre les différentes sciences de la matière que sont la physique et la biologie ; comment en suite parvenir à les articuler ? Il est significatif que la détermination de la biologie en tant que concept et en tant que connaissance ne date que du début du XIX° siècle.
Lorsqu'elle parvient en fin à se constituer en science, cette connaissance n'en doit donc pas moins sans cesse se réformer, se purifier de l'intérieur d'un certain nombre de préjugés qui viennent peut-être des difficultés qu'éprouve l'esprit humain à se débarrasser de ses illusions de toute sorte - illusions anthropomorphistes, métaphysiques, illusions épistémologiques telles que les théories finalistes, mécanistes, vitalistes etc - mais qui tiennent aussi à l'extrême complexité de l'objet de cette connaissance. On aura en effet l'occasion de voir, en même temps qu'elle se complexifie de l'intérieur, cette zone du savoir hésiter sur ses limites, c'est-à-dire, en dernière analyse celles de son objet. La remarquable évolution de la connaissance dans ce domaine se caractérise donc par une véritable crise de ses critères et de son contenu, qui n'est pas sans rappeler celle que connaît la physique fondamentale lorsqu'elle se confronte à l'évanescence du concept de matière.


« 2 de le dissoudre parmi l'ensemble des mécanismes physico chimiques caractérisant la matière ? Tel est selon cet auteur, le paradoxe du "vivant séparé de la vie par la science et s'essayant à rejoindre la vie à travers la science." En effet, cette fragilité du vivant, non seulement comme réalité organique et dynamique, mais aussi comme concept scien tifique, conduit à prendre de nombreuses précautions méthodologiques et épistémologiques sans lesquelles le vivant risque d'être davantage l'objet d'une fable que d'une connaissance objective authentique .

Ainsi parle -t'on volontiers du mystère de la vie, d e la profusion des êtres vivants sans réellement parvenir à circonscrire l'objet d'étude, a proportion de ses propriétés : nécessité de se mettre d'accord sur une ou plusieurs définitions susceptibles de renseigner précisément les concepts étudiés : le problème est donc à la fois celui des enjeux scientifiques eux -mêmes, par exemple, pour ce qui concerne l'histoire du vivant, les théories de l'évolution , que le statut historique et é pistémologique d'une connaissance potentielle de la vie et du vivant : à qu elles conditions une science dite biologique est -elle possible ; quels sont les obstacles et par conséquent les ruptures épistémologiques qu'elle est appelée à rencontrer et surmonter ? Cette route est jalonnée d'embûches.

L'accès à une connaissance potent ielle du vivant exige l'abandon d'un certain nombre de conceptions métaphysiques et de croyances intellectuelles sans fondement.

Il suppose aussi que le discours scientifique se mette d'accord sur les critères de définition de son objet : comment établir, d'abord une distinction entre les différentes sciences de la matière que sont la physique et la biologie ; comment en suite parvenir à les articuler ? Il est significatif que la détermination de la biologie en tant que concept et en tant que connaissance n e date que du début du XIX° siècle.

Lorsqu'elle parvient en fin à se constituer en science, cette connaissance n'en doit donc pas moins sans cesse se réformer, se purifier de l'intérieur d'un certain nombre de préjugés qui viennent peut -être des difficulté s qu'éprouve l'esprit humain à se débarrasser de ses illusions de toute sorte - illusions anthropomorphistes, métaphysiques, illusions épistémologiques telles que les théories finalistes, mécanistes, vitalistes etc - mais qui tiennent aussi à l'extrême co mplexité de l'objet de cette connaissance.

On aura en effet l'occasion de voir, en même temps qu'elle se complexifie de l'intérieur, cette zone du savoir hésiter sur ses limites, c'est -à- dire, en dernière analyse celles de son objet.

La remarquable évoluti on de la connaissance dans ce domaine se caractérise donc par une véritable crise de ses critères et de son contenu, qui n'est pas sans rappeler celle que connaît la physique fondamentale lorsqu'elle se confronte à l'évanescence du concept de matière.

I : Une querelle des définitions révélatrice des enjeux du problème A un ensemble de théories fragmentaires et contradictoires a) l'inerte et l'animé Comme chacun peut le constater, tous les êtres naturels ne sont pas vivants.

On distingue deux catégories générales d' êtres naturels : les êtres inertes et les. »

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