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La connaissance expérimentale: Faits, lois, hypothèses et théories

Publié le 23/02/2012

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Deux genres d'activité inteilectueHe, également instinctifs, ont joué un rôle immense dans le progrès des sciences physiques. L'un de ces instincts est déjà manifeste chez l'enfant, qui, tenant un objet, sait très bien ce qui arrivera s'il le lâche. Il n'a peut-être jamais soutenu cet objet, et, en tout cas, jamais exactement de la même façon; mais il reconnaît quelque chose de commun dans la sensation musculaire actuelle et dans celles qu'il a déjà éprouvées quand il a tenu des objets qui, une fois lâchés, sont tombés. Des hommes tels que Galilée et Carnot, qui possédaient à un degré extraordinaire cette Intelligence des analogies, ont ainsi créé l'Energétique par généralisations progressives, prudentes et hardies tout ensemble, de relations expérimentales et de réalités sensibles ....

« -132 pas pour autant le lien objectif qui les unit, quelqu'idée qu'on s'en fasse.

La connaissance expérimentale est, elle aussi, liée à l'observation des faits et des situations.

Mais elle tourne autour d'une expérimen­ tation où l'on c invoque ou provoque le phénomène dans le but de con­ trôler une idée :.

(Cl.

Bernard).

Elle apparaît donc comme le fruit d'une épuration, d'une reconstruction méthodique; c'est une percep­ tion sans cesse reprise dans ses modalités, ralentie dans son rythme, reproduite dans ses effets.

Par là elle tente d'échapper à la précipi­ tation, à la prévention, au jugement téméraire, à la conclusion hâtée.

La méthode des sciences expérimentales consiste donc : 1 • à poser des faits comme exemplaires, 2" à découvrir dans les conditions où ils paraissent de quoi leur donner force de loi.

Ainsi l'établ!ssement des faits et l'affirmation des lois sont-ils deux moments ou ·deux aspects d'une même méthode.

Une assemblée de mandarins disserte à longue haleine sur le problème suivant : Pourquoi une truite vivante introduite dans un seau plein d'eau à ras bord ne fait-elle pas déborder le vase ? - Quel­ qu'un dit enfin : Mais est-ce ainsi ? Qui l'a vu ? L'a-t-on fait ? Et l'on se souvient du mot de Fontenelle : Avant de rechercher la cause assurons-nous du fait ! S'assurer du fait, c'est le construire par l'observation et l'expé­ rience.

Les faits sont faits, dit Bachelard.

Un fait a donc à être établi : et cela signifie d'abord qu'il n'est pas seulement l'objet identifié de la perception usuelle (le fait brut) (encore que celui-ci soit déjà inter­ prété sans que nous en ayons toujours conscience).

L'expérimentation, qu'elle soit observation (fait invoqué) ou expé­ rience (fait provoqué), vise à constater le fait en fonction d'une idée et d'une méthode (fait scientifique), c'est-à-dire tel que le contact avec la nature d'une part, et les connaissances déjà assimilées d'autre part, en ont donné le sentiment.

Le fait est donc suspendu à l'hypothèse (idée a priori), fruit de l'intu1.tion ou du raisonnement.

Mais il ne sera établi que lorsque l'idé"e aura été éprouvée : d'où l'importance des processus de contrôle grâce auxquels on substitue à une impres­ sion des éléments quantitatifs, une représentation objective (un gra­ phique par exemple) des moments de l'observation ou de l'expé­ rience.

C'est à quoi tendaient les tables de Bacon (présence ou absence, degrés ou variations des éléments en cause au cours du déroulement. »

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