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La connaissance nous éloigne-t-elle de la vie ?

Publié le 27/02/2008

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              2° La connaissance repose sur l?illusion de la vérité qui nous éloigne de la vie               Dans la perspective de Nietzsche, connaissance et vie apparaissent comme des notions opposées dans la mesure où la connaissance, dans la tradition philosophique, a toujours été liée à la recherche de la vérité : la notion de connaissance ne prend sens que par rapport aux notions de vrai et de faux, sans quoi nous ne pourrions parler que de croyances, et non de connaissance. Or, Nietzsche tient l?idée d?une vérité unique que nous devrions rechercher comme une illusion, reposant sur l?illusion d?un monde divin détenteur de cette vérité. La vie doit alors être le seul critère de ce qui possède une valeur : cette vie réside dans l?affirmation de soi par la création, par la multiplicité d?interprétations du monde sensible, et dans la puissance du corps. A la connaissance fondée sur l?illusion de la vérité et d?une âme qui serait l?essence de l?homme, il faut donc substituer la vie affirmatrice qui accepte que le monde appelle une multiplicité de perspectives différentes, et qui ainsi se reconnaît davantage dans l?art, qui reconnaît cette illusion, que dans la connaissance. La connaissance comme activité de la raison visant la vérité est donc liée à des valeurs contraires à celles de la vie, qui est puissance de création du corps.               3° La connaissance telle que nous la pratiquons est ce qui permet à la vie de se réaliser, mais elle ne nous donne pas accès à la vie elle-même             Bergson pense le rapport entre connaissance et vie selon deux perspectives. D?une part, si l?on entend par vie tout ce qui vise à conserver et à développer notre être en tant qu?il est confronté au monde, l?intelligence apparaît comme la faculté la plus efficace, qui, par la connaissance, permet une action utile sur le monde, la transformation de la matière et le progrès à la fois de la technique et de la compréhension des mécanismes qui régissent le monde. Mais d?autre part, si la connaissance  intellectuelle, par l?efficacité pratique qu?elle engendre, est ce qui sous-tend la réalisation matérielle de la vie, elle ne nous permet pas d?accéder en elle-même à l?essence de la vie, et notamment de la vie intérieure, telle que notre vécu la présente. Cette vie se donne comme une durée, dans laquelle tous les états s?interpénètrent, alors que la connaissance intellectuelle découpe toute chose par des concepts figés. La durée de la vie ne peut être abordée que par un mode de connaissance nouveau, que Bergson nomme intuition, et qui est un mode d?appréhension immédiate, une coïncidence avec la vie comme flux de vécu intérieur.

« Dans la perspective de Nietzsche, connaissance et vie apparaissent comme des notions opposées dans la mesure où la connaissance, dans la tradition philosophique, a toujours été liéeà la recherche de la vérité : la notion de connaissance ne prend sens que parrapport aux notions de vrai et de faux, sans quoi nous ne pourrions parler quede croyances, et non de connaissance.

Or, Nietzsche tient l'idée d'une véritéunique que nous devrions rechercher comme une illusion, reposant sur l'illusiond'un monde divin détenteur de cette vérité.

La vie doit alors être le seulcritère de ce qui possède une valeur : cette vie réside dans l'affirmation desoi par la création, par la multiplicité d'interprétations du monde sensible, etdans la puissance du corps.

A la connaissance fondée sur l'illusion de la véritéet d'une âme qui serait l'essence de l'homme, il faut donc substituer la vieaffirmatrice qui accepte que le monde appelle une multiplicité de perspectivesdifférentes, et qui ainsi se reconnaît davantage dans l'art, qui reconnaît cetteillusion, que dans la connaissance.

La connaissance comme activité de laraison visant la vérité est donc liée à des valeurs contraires à celles de la vie,qui est puissance de création du corps.

Aucun savoir n'est jamais « objectif», neutre, impersonnel.

Il reflète toujoursles exigences vitales de ses auteurs.

À travers ce savoir s'expriment desdispositions physiologiques, une certaine relation du corps et de la volonté àla réalité.

Ainsi, le projet philosophique (ou scientifique) tout entier, qui estprojet de privilégier la connaissance, d'affirmer la supériorité du savoir sur lenon-savoir, sur l'illusion, etc., constitue un point de vue, une évaluation qui sont rendus nécessaires par l'état deceux qui le forment (l'état de leur Volonté de Puissance).

Nietzsche nomme idiosyncrasie cette disposition des êtresqui entraîne leurs réactions propres.

3° La connaissance telle que nous la pratiquons est ce qui permet à la vie de se réaliser, mais elle ne nous donne pas accès à la vie elle-même Bergson pense le rapport entre connaissance et vie selon deux perspectives.

D'une part, si l'on entend par vie tout ce qui vise à conserver et àdévelopper notre être en tant qu'il est confronté au monde, l'intelligenceapparaît comme la faculté la plus efficace, qui, par la connaissance, permet uneaction utile sur le monde, la transformation de la matière et le progrès à la foisde la technique et de la compréhension des mécanismes qui régissent le monde.Mais d'autre part, si la connaissance intellectuelle, par l'efficacité pratiquequ'elle engendre, est ce qui sous-tend la réalisation matérielle de la vie, elle nenous permet pas d'accéder en elle-même à l'essence de la vie, et notamment dela vie intérieure, telle que notre vécu la présente.

Cette vie se donne commeune durée, dans laquelle tous les états s‘interpénètrent, alors que laconnaissance intellectuelle découpe toute chose par des concepts figés.

Ladurée de la vie ne peut être abordée que par un mode de connaissancenouveau, que Bergson nomme intuition, et qui est un mode d'appréhensionimmédiate, une coïncidence avec la vie comme flux de vécu intérieur.

Cetteintuition n'est donc pas une connaissance semblable à la connaissance de notreintelligence, elle est plutôt une conscience de la manière dont la vie se donne ànous par la durée qui fait exister nos états internes.

Conclusion Si l'on considère que la vie repose sur la raison et que la liberté ne peut être atteinte que dans un rapportrationnel au monde, la connaissance apparaît comme le seul moyen de réaliser notre vie, c'est-à-dire d'être heureuxen accédant à la liberté de nos actions qui accroissent notre puissance de vie.

Cependant, si l'on considère que laconnaissance doit nécessairement reposer sur une vérité et sur le pouvoir de notre intellect, on peut penser qu'ellenous éloigne de la vie au sens où elle véhicule l'illusion d'une vérité unique et d'une supériorité de l'intellect sur lecorps, alors que la vie appelle au contraire les valeurs d'affirmation corporelle et de création basées sur desinterprétations multiples du monde.

On peut alors distinguer la réalisation matérielle de la vie, basée sur lasatisfaction de nos besoins, le progrès de nos réalisations et de nos conditions d'existence, de la vie elle-même, quinous est donnée par notre vécu intérieur sous forme d'une durée où tous nos états se mêlent.

La connaissance estalors ce qui nous permet de réaliser la vie au premier sens, tandis que la vie prise au second sens ne peut être quedéformée par la connaissance intellectuelle, et doit être saisie par l'intuition qui est une attention consciente à ladurée.. »

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