LA CONNAISSANCE SCIENTIFIQUE
Publié le 21/02/2012
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La fonction essentielle de la science est de découvrir la vérité objective mais celle-ci est une conquête et, pour y parvenir, l'esprit doit mettre en oeuvre un certain nombre de procédures intellectuelles qui fassent violence au penchant naturel qui nous entraîne aux jugements hâtifs et à l'erreur. Déjà PLATON mettait en garde THÉÉTÈTE qui confondait le savoir scientifique et la sensation instable. DESCARTES, de son côté, affirme que la connaissance vraie est pleinement accessible à l'esprit mais à condition de suivre une méthode rigoureuse et rationnelle inspirée des mathématiques.

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n'est pas necessaire comme pour l'intuition, mais pluat qu'elle recoit en
un sens sa certitude de la memoire.
D'oa it resulte qu'au sujet des propo-
sitions, qui sont la consequence immediate des premiers principes, on pent
dire, suivant la maniere differente de les considerer, qu'on les connalt
tantot par intuition, tant8t par deduction; mais les premiers principes
eux-memes ne peuvent etre connus que par intuition; et au contraire, les consequences eloignees ne peuvent l'etre que par deduction.
Voila les deux voies les plus certaines pour conduire a la science :
pour ce qui est de l'intelligence on n'en doit pas admettre davantage, et
toutes les autres doivent etre rejetees comme suspectes et exposees a l'er-
reur.
ReneDESCARTES, Reg les pour la direction de l'esprit (1628).
SUJETS DE REFLEXION 1 / Quels sont les caractares de l'intuition cartesienne ?
2 / Qu'est-ce que la deduction ? Comment DESCARTES
la justifie-t-il ?
3 / La deduction est-elle aussi certaine que l'intuition ? Pourquoi ?
4/ Montrer que l'intuition et la deduction ont une origine commune.
5 / L'intuition et la deduction cartesiennes sont-elles des voies suffisantes
pour conduire a la science?
« L'imagination est maitresse d'erreur», disait déjà PASCAL.Dans le passage
qui suit, DURKHEIM montre egalement combien le savant doit se mefier
des idees toutes faites, des prejuges, fruits de l'imagination et de la societe.
A la suite de BACON,it denonce les a prenotionsD, ennemies de la verite scien-
tifique, « fantomes qui nous defigurent to veritable aspect des choses et que
nous prenons pourtant pour les choses mimes D.
40.
LES PRENOTIONS
Au moment oa un ordre nouveau de phenomenes devient objet de
science, ils se trouvent deja represent& dans l'esprit, non seulement par
des images sensibles, mais par des sortes de concepts grossierement formes.
Avant les premiers rudiments de la physique et de la chimie, les hommes
avaient déjà sur les phenomenes physico-chimiques des notions qui de-
passaient la pure perception; telles sont, par exemple, celles que nous trou-
vons mêlées a toutes lea religions.
C'est que, en effet, la reflexion est ante-
rieure a la science qui ne fait que s'en servir avec plus de methode.
L'homme ne peut pas vivre au milieu des choses sans s'en faire des idees d'apres les-
n'est pas nécessaire comme pour l'intuition, mais plutôt qu'elle reçoit en
un sens sa certitude de la mémoire.
D'où il résulte qu'au sujet des propo·
sitions, qui sont la conséquence immédiate des premiers principes, on peut
dire, suivant la manière différente de les considérer, qu'on les connaît
tantôt par intuition, tantôt par déduction; mais les premiers principes
eux-mêmes ne peuvent être connus que par intuition; et au contraire, les
conséquences éloignées ne peuvent l'être que par déduction.
Voilà les deux voies les plus certaines pour conduire à la science :
pour ce qui est de l'intelligence on n'en doit pas admettre davantage, et
toutes les autres doivent être rejetées comme suspectes et exposées à l'er·
reur.
René DESCARTES, Règles pour la direction de l'esprit (1628).
SUJETS DE RÉFLEXION
1 1 Quels sont les caractères de l'intuition cartésienne ?
2 1 Qu'est-ce que la déduction ? Comment DESCARTES la justifie-t-il ?
3 1 La déduction est-elle aussi certaine que l'intuition ? Pourquoi ?
41 Montrer que l'intuition et la déduction ont une origine commune.
51 L'intuition et la déduction cartésiennes sont-elles des voies suffisantes
pour conduire à la science?
«L'imagination est maîtresse d'erreur», disait déjà PAsCAL.
Dans le passage qui suit, DURKHEIM montre également combien le savant doit se méfier
des idées toutes faites, des préjugés, fruits de l'imagination et de la société.
A la suite de BACON, il dénonce les« prénotions », ennemies de la vérité scien· tifique, « fantômes qui nous défigurent le véritable aspect des choses et que nous prenons pourtant pour les choses m~mes ».
40.
LES PRÉNOTIONS
Au moment où un ordre nouveau de phénomènes devient objet de
science, ils se trouvent déjà représentés dans l'esprit, non seulement par
des images sensibles, mais par des sortes de concepts grossièrement formés.
Avant les premiers rudiments de la physique et de la chimie, les hommes
avaient déjà sur les phénomènes physico-chimiques des notions qui dé
passaient la pure perception; telles sont, par exemple, celles que nous trou
vons mêlées à toutes les religions.
C'est que, en effet, la réflexion est anté·
rieure à la science qui ne fait que s'en servir avec plus de méthode.
L'homme
ne peut pas vivre au milieu des choses sans s'en faire des idées d'après les·.
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